31 décembre 2005

MRS. MILLS : Everybody's welcome at Mrs. Mills' party


Acquis dans une boutique caritative à Douvres le 26 août 2005
Réf : GEP 8918 -- Edité par Parlophone en Angleterre en 1963
Support : 45 tours 17 cm
4 potpourris de 12 titres en tout

Puisque c'est fête ce soir, il est peut-être temps de répondre à l'aimable invitations de Mrs. Mills !
C'est évidemment pour la pochette que j'ai décidé d'acheter ce disque...!

Mrs. Mills, Gladys de son prénom, a connu un certain succès en Angleterre au début des années 1960. Pourtant, rien ne l'y prédestinait. Elle vivait avec son mari Bert dans une maisonnette de Loughton, dans l'Essex, et était responsable d'une équipe de dactylos dans une trésorerie de Londres.
Elle s'est retrouvée sous les feux de la rampe à quarante ans après avoir été repérée lors d'un spectacle du groupe semi-professionnel dont elle faisait partie, les Astorians.
Son premier disque a eu un certain succès, et elle a joué dans toute la Grande-Bretagne. Elle est aussi passée beaucoup à la télé et à la radio.
Pendant quelques années, Parlophone a sorti un disque d'elle tous les ans avant la période des fêtes. Il s'agit de medleys instrumentaux qui font la part belle à son piano. Comme quoi, ils n'avaient pas que les Beatles pour s'occuper chez Parlophone à cette époque !
Ce soir, je réveillonnerai en ayant une pensée pour Mrs. Mills, qui est décédée en février 1978.

30 décembre 2005

JACOB MILLER : Keep on knocking


Acquis dans une boutique spécialisée reggae, à Paris ou à Londres, au tout début des années 1980
Réf : [sans] -- Edité par Joe Gibbs en Jamaïque en 1979
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Keep on knocking (Jacob Miller) -- This old man (U Brown) -/- Above rocks bubbler (Joe Gibbs & The Professionals)

J'ai rarement fréquenté les boutiques spécialisées de reggae, mais les rares fois où je l'ai fait (Blue moon, Daddy Kool, Dub Vendor,...) j'ai eu l'impression de pénétrer dans un monde qui m'était étranger, avec tous ces disques sans pochettes, et parfois même sans rondelle avec juste une annotation au feutre. Ça me fait le même effet ces temps-ci quand je m'aventure dans une boutique spécialisée techno. Mais j'ai toujours été bien accueilli dans ces boutiques reggae, et en général j'en ressortais avec un disque de gens que je connaissais (Augustus Pablo, Lee Perry,...).
Jacob Miller, c'est par "Tenement yard" sur la bande originale du film "Rockers" que je l'ai connu. Un pur chef d'oeuvre avec une performance vocale éblouissante.
A l'époque où j'ai acheté ce disque, je cherchais en fait à me procurer l'album avec "Tenement yard" dessus. A défaut, je me suis rabattu sur ce maxi jamaïcain avec une superbe pochette générique du label de Joe Gibbs. "Keep on knocking" est le premier single de Jacob Miller, enregistré en 1974 avec Augustus Pablo (on trouve cette version en CD sur "Who say Jah no dread"), mais il s'agit là d'une autre version, enregistrée pour Joe Gibbs.
La chanson principale est très bonne, même si ça n'a pas grand chose à voir avec "Tenement yard". Le discomix se poursuit avec U Brown, qui enchaîne avec un toast coupé au bout de trois-quatre minutes, mais on a l'impression que le jour de l'enregistrement il était parti pour toaster un bon bout de temps. Son point de départ est une comptine, "This old man".
Comme c'est la coutume pour les maxis discomix jamaïcains, la face B est un dub. J'ai longtemps cru qu'on y entendait Augustus Pablo au mélodica, mais apparemment c'en est plutôt une bonne approximation au clavinet.
En cherchant une reproduction de la pochette du disque sur Internet, je suis tombé sur un site qui estimait ce disque à 220 $. C'est n'importe quoi (d'autres en demandent quatre fois moins), d'autant plus que l'intégralité de ce maxi est reprise sur la compilation CD "I'm just a dread".

29 décembre 2005

MELON GALIA : Vous me quittez déjà


Offert par Philippe D. en 2002
Réf : G 001 -- Auto-édité en Belgique en 1998
Support : CD 12 cm
Titres : L'occasion de me taire -- Carrés d'atmosphère -- Le gel -- Le blanc

C'est le premier disque de Melon Galia. Après, ils ont sorti deux autres EPs et un album en 2001, "Les embarras du quotidien", réédité en 2003 au Canada. Rien d'autre depuis, mais je n'ai pas vu d'annonce de séparation, on peut donc toujours espérer un nouveau disque...
Avec Melon Galia, j'ai pris les choses à rebours, puisque je me suis déjà intéressé à leurs disques, avant d'étudier en détails la discographie de Superflu (même si j'adorais déjà "Vingt-cinq ans") et de remonter le temps pour découvrir "Les garçons ont toujours raison" de Diabologum, alors que et Diabologum et Superflu pourraient être considérés comme des grands frères de Melon Galia...

C'est surtout pour "L'occasion de me taire" que je chéris de ce disque, même si les trois autres chansons sont pas mal non plus, et même si j'adore les deux faces de la pochette. C'est dommage que cette chanson ne figure pas sur leur album.
La musique est très bonne, dans le style pop ligne claire, mais ce sont les paroles, ou plutôt les dialogues, qui me font jubiler à chaque écoute. En effet, plutôt qu'une chansonnette, c'est presque une pièce de théâtre de trois minutes qui se déroulent sous nos oreilles :

"L'occasion de me taire", pièce en deux actes par Melon Galia.
Distribution des rôles : une fille et un garçon (pas besoin de chercher à compliquer, avec ça on peut faire ou refaire le monde).
la scène se passe à la terrasse d'un café (Dans une chronologie fictive des événements, elle pourrait se situer juste après le "Puis je ?"/"May I ?" de Kevin Ayers).

Extrait des dialogues :
Le garçon : Vous semblez me regarder ?
La fille : Discrètement de côté
Le garçon : Assez pour m'intimider
La fille : C'est à vous d'interpréter
Le garçon : Mais enfin...
La fille : C'est pourtant clair

Le garçon : Me trouvez-vous séduisant ?
La fille : Y a mon copain qui m'attend

Le garçon : Je viens vous dire au revoir
La fille : Vous me quittez déjà
Le garçon : Il commence à se faire tard
La fille : Et puis vous avez très froid
Le garçon : Non, pas vraiment
La fille : Alors restez

Le garçon : Maintenant je n'y vois plus très clair
La fille : C'est tout l'effet que je vous fais
Le garçon : Bien plus que ça n'en a l'air

Dans cette histoire, on a bien l'impression que le garçon se fait mener par le bout du nez, mais si la fille est charmante, le jeu en vaut sûrement la chandelle !

28 décembre 2005

MADNESS : One step beyond...


Offert par Bernard Lenoir et France Inter fin 1979 début 1980
Réf : 940822 -- Edité par Stiff en France en 1979
Support : 33 tours 30 cm
15 titres

Qu'est-ce qu'on n'est pas amené à faire parfois, simplement pour recevoir un disque gratuitement, surtout quand on est un lycéen fauché !!
Donc, Bernard Lenoir, à la grande époque de Feedback et du revival ska, avait lancé ce concours où il fallait lui envoyer une photo rigolote pour gagner, au choix, le premier album des Specials ou celui de Madness.
Avec Eric L. et Didier B., on a décidé de se lancer dans l'aventure, et on s'est mis à cogiter au lycée. Nous est venue cette idée de Skaman, le gars tellement fou de ska qu'il se retrouve couvert de damiers façon two-tone...! Oh, on a bien bossé l'affaire. Eric a passé des heures à tracer des carrés noirs au feutre sur un short blanc, et la séance de prises de vues a bien dû duré au minimum tout un mercredi après-midi ! On a fait ça au polaroïd, pour se rendre compte du résultat, et on a envoyé les meilleures à Lenoir. Il ne me reste que les moins bonnes, mais sur celle ci-dessous, on a une bonne idée de l'ambiance : dans la chambre de mon frère, Eric joue le psychiatre et Didier le fou à lier, le nez contre la fenêtre, dehors et torse nu alors qu'on devait être en octobre ou novembre !
Evidemment, on a fait partie de la dizaine ou de la vingtaine de gagnants. Comme c'était moi le plus grand fan de ska, et c'est moi qui avais accepté qu'on me peigne consciencieusement des damiers à la gouache sur tout le corps, j'ai gardé le disque. J'avais choisi l'album de Madness car j'avais déjà celui des Specials.

En fait, autant j'apprécie et j'ai toujours beaucoup écouté le premier album des Specials, autant celui-ci m'a toujours laissé un peu froid. C'est sûr, on dansait à toutes les fêtes sur "One step beyond" et même "Night boat to Cairo". J'aime aussi beaucoup "My girl", dont j'avais transcrit les paroles à l'époque. Mais pour le reste, à part les titres de singles (" The prince", "Madness", "Bed and breakfast man", c'est quand même un album qui comporte une bonne moitié de titres faibles, y compris une version du "Lac des cygnes", très à la mode en 1979 puisque que PIL l'a aussi enregistré.
Et avec des aventures de ce style (il y en a eu d'autres), vous ne serez pas surpris d'apprendre que, cette année-là, notre terminale a battu des records en termes d'échec au bac !

27 décembre 2005

THE MURPHY FEDERATION : The fed up skank


Acquis probablement chez A l'Automne Alité à Reims au début des années 1980
Réf : [sans] -- Edité par London Madras en Angleterre au début des années 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : The fed up skank -/- Slipping past on the inside

J'en ai vu des pochettes bricolées, souvent le 45 tours dans sa petite pochette d'usine blanche en papier entourée d'une feuille A4 photocopiée (le meilleur exemple de ce genre reste quand même le "Three wishes" des Television Personalities), mais là, ça bat pas mal de records. Ils ont pris la petite pochette blanche, agrafé dessus des pages d'un magazine féminin genre "Marie Claire", coupé le tout plus ou moins au carré. Mais il y a quand même du boulot, parce qu'après ça ils ont collé ou agrafé dessus des bouts de photocopie aux différentes pages, avec le nom du groupe, des photos de ses membres, les paroles de la chanson, et même en dernière page une recette de gâteau aux bananes (!) avec cette justification :
"A very good dinner is a very good thing". I know that some of you listeners out there don't eat as well as you might, what with having to buy all these expensive records, but try and look after yourself, eh ?

Et la musique ? Et bien en plus elle est très bien. Avec "Skank" dans le titre de "The fed up skank", on s'attend à une atmosphère reggae, et c'est ça qu'on trouve ici sur la face A : de ce dub new wave blanc assez courant à l'époque, à mi-chemin entre les premiers disques solo de Jah Wobble et le "Skank bloc Bologna" de Scritti Politti. La face B, très proche dans l'esprit, est un peu plus lente et instrumentale.
Apparemment, Rob Murphy, de son vrai nom Robert Storey, un des membres de The Murphy Federation, fait toujours de la musique, notamment sous le nom d'Orchestre Murphy. Il est aussi l'ingénieur du son des Frank Chickens et a fait un disque sous le nom de Murphy No Geisha avec des membres du groupe. Jon Dale chez Factmag nous apprend qu'il a aussi joué avec Milk from Cheltenham et que Bing Selfish, qui a sorti des disques sous son nom,  était aussi membre de The Murphy Federation (c'est lui qui chante sur la face A).

Quant à la pochette du disque, elle est évidemment unique. La preuve, cet exemplaire qui a été vendu sur eBay. C'est fait main aussi, mais ça n'a rien à voir.

26 décembre 2005

COME! : A CREATION RECORDS PROMOTIONAL CASSETTE


Offert par Laurence V. à Paris le 21 avril 1986
Réf : CRE PROMO ONE -- Edité par Creation en Angleterre en 1986 -- Not for resale
Support : Cassette
Titres : Therese (The Bodines) -- Cold heart (The Jasmine Minks) -- Love song # 2 (The Weather Prophets) -- Love's going out of fashion (Biff, Bang, Pow !) -- Rolling moon (The Chills) -- Subterranean (Primal Scream)

Ce fut une journée bien chargée, ce lundi 21 avril 1986. Elle s'annonçait bonne, car Jonathan Richman devait donner un concert à l'Eldorado à Paris.
J'étais parti de Reims avec un membre des Combinaisons (Bruno ?) pour aller retrouver un autre membre du groupe (Philippe, mais c'est peut-être l'inverse) chez lui à Paris. Tous les trois, on s'est ensuite rendus assez tôt dans l'après-midi vers le lieu du concert. A quelques centaines de mètres de l'Eldorado, boulevard Saint-Martin, on passe devant une sanisette ouverte. Il y a un mec inconscient assis sur la cuvette, avec une seringue qui pend, plantée dans son bras. On se serait cru dans un film. Il nous a fallu quelques minutes pour trouver une cabine et appeler les secours. Pendant que j'écoutais le répondeur qui me disait qu'on prendrait bientôt mon appel, on a finalement vu arriver les secours arriver près de la sanisette, et on a pu continuer notre chemin.
Les Combinaisons ont acheté leur billet pour le soir, tandis que moi j'ai réussi à me faire admettre à l'intérieur, et j'ai pu assister à la balance de Jonathan Richman, accompagné d'Andy Paley et de Brennan Totten, tous les deux à la guitare acoustique. L'événement, c'est que pour la première fois de ma vie, j'entendais Jonathan jouer du saxophone ! (notamment pour une version d' "Egyptian reggae", il me semble me rappeler).

Ensuite, j'ai pu récupérer un passe pour le concert, et je me suis rendu à l'appartement de Laurence V. Laurence, la dernière fois que je l'avais vue, c'était à Londres l'automne précédent, au retour de deux concerts de Jesus and Mary Chain à Manchester et à Leeds. Là, comme elle était à Paris aussi, on s'était donnés rendez-vous. Au cours de la conversation, elle a sorti cette cassette promo de Creation, et m'a demandé si j'en avais eu un exemplaire. La réponse étant négative, elle m'a donné son exemplaire, car elle comptait en récupérer un de retour à Londres.

Un peu plus de deux ans après les débuts de Creation, il s'agit donc de la première parution promo du label, à un moment où il était en pleine expansion.
Il y six titres dessus. "Therese", des Bodines, allait devenir un gros succès. "Cold heart" des Jasmine Minks et "Love's going out of fashion" de Biff, Bang, Pow ! sont parmi les meilleurs des singles respectifs de ces deux groupes. "Rolling moon" des Chills est extrait du premier disque édité par Creation qui ne soit pas une production originale : "Kaleidoscope" a été sorti par Creation en Angleterre sous licence de Flying Nun. Les Weather Prophets n'avaient sorti aucun disque sous leur nom au moment de la diffusion de la cassette. "Love song # 2" était donc alors inédit, mais on a retrouvé cet enregistrement en face B de leur premier single, "Almost prayed", sous son titre définitif, "Like Frankie Lymon".
Le titre le plus intéressant du lot, c'est "Subterranean" de Primal Scream, tout simplement parce que cette très bonne chanson est restée officiellement inédite. C'est d'ailleurs incompréhensible, puisque, à l'automne 1985 lorsque je les avais vus en tournée, cette chanson figurait en très bonne place dans le répertoire du groupe. Ils l'ont même enregistrée pour une Peel session. Je pensais même à l'époque que "Subterranean", avec son refrain "I love you, do you love me ? I love you, ah do you love me now ?" serait la face A du second single du groupe. Eh bien non, et on n'a retrouvé cette chanson ni sur le premier album, ni même sur une obscure face B de single. Je ne serais pas surpris que l'enregistrement proposé ici soit celui de la Peel session.
Il y a un message de propagande publicitaire imprimé sur la jaquette de la cassette, presque illisible en noir sur bleu, mais on peut déchiffrer : "A taste of things to come...Get ready for Lawrence...Creation Records, the world just wouldn't be the same without it" (et en effet, "Ballad of the band" de Felt allait sortir ce printemps 1986).

Après un café, je suis retourné rapidement à l'Eldorado, pour trouver l'entrée bloquée par quelques voitures de flics de Pasqua (le Sarkozy de l'époque était effectivement Pasqua, le parrain politique des Hauts-de-Seine et de Sarkozy !). J'ai très vite appris que le concert venait d'être annulé car la salle n'était pas aux normes. Jonathan était sorti s'excuser auprès du public un peu plus tôt, et avait chanté quelques chansons a capella. Mais pas mal de gens étaient arrivés depuis, dont certains avaient fait des centaines de kilomètres pour l'occasion.
Avec mon passe, j'ai pu entrer dans l'Eldorado, juste à temps pour croiser Jonathan qui quittait les lieux, lui expliquer la situation et lui demander s'il pouvait rechanter quelques chansons. En sortant, j'ai récupéré un paquet des affiches géantes et moches du concert que j'ai distribuées aux gens dehors pendant que Jonathan entamait un mini-tour de chant sur le trottoir du boulevard de Strasbourg, accompagné d'Andy à la guitare et de Brennan aux percussions (sur sa guitare retournée) : "That Summer feeling", "Give Paris one more chance", "Chewing gum wrapper"... Evidemment, un petit attroupement s'était formé autour des musiciens, et tout le monde les accompagnait en choeur. Mais la maréchaussée était bien sûr toujours présente, alors, avant d'entamer sa dernière chanson, "Just about seventeen", Jonathan a tenu à s'adresser à eux pour leur demander "Gendarme, c'est possible pour encore une fois ?".

Le lendemain, je quittai Paris avec une cassette Creation en poche, mais sans avoir assisté à un concert complet avec Jonathan Richman au saxophone...

Ajout du 29 janvier 2010 :
Pour avoir une idée ce qu'on a raté à Paris le 21 avril 1986, voici un extrait du concert de Madrid plus tôt dans la tournée, le 8 avril.
Jonathan, Andy Paley et Brennan Totten interprètent "This kind of music", "The UFO man" et "La bamba".



Ajout du 28 novembre 2013 :
Et voici l'affiche promo correspondante, en noir et blanc à peine lisible, trouvée sur la page Facebook des Jasmine Minks.

25 décembre 2005

DOGBOWL : Songs for Narcisse


Offert par Dogbowl en avril 2005
Réf : eye003 -- Edité par Eyeball Planet aux Etats-Unis en 2005
Support : CD 12 cm
14 titres

Il y a fort peu de chances que cet album figure dans les palmarès des meilleurs disques de l'année 2005. Ce n'est pas qu'il ne le mérite pas, au contraire, mais c'est plutôt que sa diffusion a été si confidentielle que la plupart des faiseurs d'opinion ne connaissent même pas son existence, et c'est bien dommage.
Il faut dire que, comme les deux précédents disques de Dogbowl, le live "Le chien lunatic" et le studio "Fantastic carburetor man", celui-ci a été édité par Dogbowl lui-même sur son micro-label Eyeball Planet.
Comme le titre du disque l'indique, "Songs for Narcisse" comprend une majorité de titres écrits pour la création en avril 2005 à New-York de la pièce de Jean-Jacques Rousseau, "Narcisse", mais il y a aussi quelques chansons qui n'ont visiblement rien à voir avec le thème de la pièce.
Contrairement aux autres disques récents de Dogbowl, celui-ci n'est pas enregistré en solo. Il y a de la batterie, et aussi si l'on en croit les notes de pochette de la basse. Par contre, je ne gobe pas un instant le nom des musiciens (Stephanie Samplestein et Sidney Fleshflower), et encore moins les pseudo-noms de groupes dont ils auraient fait partie : Filthy Gynocologists, Bearded Farmhands, Plung-Dung Inc, Dopesetters, Girls Who Hate Asprin et Mrs. Emsixteen !
En-dehors de la série d'excellentes chansons originales à tempo lent ou moyen que compte le disque, on compte quelques titres rapides et très électriques, notamment "Penguin jetliner" et "I'm on a one-wheel" (sur la nouvelle passion de Dogbowl, le monocycle), et deux reprises, une excellente version du "Waterloo sunset" des Kinks et une autre de "Ballad of the boy-wonder" de Diabologum, écrite par Michel Cloup, dont Dogbowl fut le complice pour un double 45 tours en commun, "Nuage nuage" et en participant aux enregistrements de Peter Parker Experience.
Allez visiter le site de Dogbowl pour en savoir plus sur "Songs for Narcisse", en écouter des extraits et même l'acheter si vous le souhaitez...

22 décembre 2005

RUFUS THOMAS : Do the funky chicken


Acquis sur le vide-grenier du Jard à Epernay le 18 décembre 2005
Réf : 569034 -- Edité par Stax en France en 1969
Support : 33 tours 30 cm
11 titres

Avec ces vide-greniers d'hiver, froids et humides, avec uniquement des exposants professionnels en petit nombre, il y a toujours un grand risque de rentrer bredouille. Mais il suffit d'un stand, ou même d'une caisse, pour amortir le déplacement, comme avec celle-là qui contenait tout un lot d'albums en pressage français de la fin des années 60, dont l'ancien propriétaire, un habitant de Sarrebourg, avait un bon goût marqué.
J'ai acheté quatre 33 tours, dont celui-ci, un excellent album de Rufus Thomas, qui a pas mal marché je crois à l'époque.
Comme il le dit lui-même dans les notes de pochette (et quelle pochette !!), Rufus Thomas était connu surtout pour être le chien ("Walking the dog"), et avec cet album, le voici transformé en poulet funky !
La chanson "Funky chicken" elle-même, qui ouvre l'album, n'est jamais qu'une sorte de danse des canards, mais essayez juste d'imaginer une danse des canards funky enregistrée par Stax à Memphis en 1969, et vous verrez bien que ça change tout.
Sans en faire un album concept, Rufus s'est amusé au début de la deuxième face à reprendre en deux parties le traditionnel "Old McDonald had a farm", en insistant bien sur le fait, bien sûr, que dans la ferme de McDonald il y avait un poulailler !
Les autres grands moments du disque sont une excellente reprise de "Lookin' for a love", créée en 1962 par les Valentinos de Bobby Womack sur le label de Sam Cooke (cette version devrait figurer sur toutes les bonnes compilations de soul rhythm'n'blues...), une bonne version remise au goût du jour de "Bear cat", que Rufus Thomas avait enregistrée en 1953 sur Sun (celle-ci ne dispense pas de se procurer la version originale), et une reprise de "Sixty minute man", qui ne fait que sept minutes mais qui donne l'occasion à Rufus Thomas de faire des prouesses vocales.


Rufus Thomas, magnifique tout en rose, interprète The breakdown et Funky chicken, le 20 août 1972 à Los Angeles lors du festival Wattstax.

21 décembre 2005

WASTED YOUTH : My friends are dead


Acquis à Châlons-sur-Marne en 1980
Réf : 8097 -- Edité par Underdog en France en 1980
Support : 45 tours 30 cm
Titres : My friends are dead -- Jealousy -/- I'll remember you -- Baby

Ce maxi compilait pour le marché français les deux premiers 45 tours de ce groupe de new wave londonien, et ça tombe bien, car ce sont aussi quatre de leurs meilleures chansons.
Ici, les faces A et B des deux singles sont allégrement mélangées, mais le meilleur titre, c'est de loin "Jealousy", la face A du premier 45 tours. Ça sonne comme une ritournelle de boite à bijoux musicale sur les couplets, ("If you're not bleeding, how do you know you've been cut ?"), et ça s'énerve un tout petit peu sur le refrain ("Your jealousy is killing me").
"Baby" est très bien aussi, mais on est en pleine new wave à corbeaux : "Baby, why do you have to act so cool girl, you're nothing more than a little school girl, don't take me for a ride girl, we're goin' down, down, I'll take you down, down, to the city after dark" !
Le second single est produit par Peter Perrett des Only Ones, mais en entendant "My friends are dead", on comprend que le groupe soit allé chercher Martin Hannett, le producteur de Joy Division, pour le disque suivant.
Je n'y avais jamais pensé à l'époque, mais aujourd'hui, le son de guitare de "I'll remember you" me fait un peu penser au Monochrome Set.
Les singles suivants de Wasted Youth sont moins bons, et leur unique album studio, sorti fin 1981, était en partie décevant. Après, il y a eu un album live et une compilation posthume de raretés et d'inédits, tous les deux à éviter (surtout la version "dance" de "Jealousy" de 1982).


Une publicité pleine page du label Underdog parue dans Best au moment de la sortie du disque.

20 décembre 2005

WANTED - CERTIFICAT D'APTITUDE MUSICALE 88

Acquis chez Parallèles à Paris au début des années 1990 Réf : SPCD 1388 -- Edité par Wanted en France en 1989 -- Tirage limité. Vente interdite au public
Support : CD 12 cm
28 titres

Il s'agit d'une compilation catalogue promo de ce qui devait être un sous-label d'EMI. Je l'ai achetée parce qu'on trouve dessus les deux faces du premier 45 tours de Saï Saï, le duo raggamuffin des "rouleurs à l'heure".
La bonne surprise que j'ai eue à l'écoute du disque, et ce qui en fait une véritable curiosité, c'est que chacune des 14 chansons qu'il contient est précédée d'un jingle confectionné et chanté par Saï Saï ! Bon, je ne suis pas sûr qu'ils auraient fait carrière dans la pub, avec des slogans comme "Wanted, Wanted, ils sont très recherchés", mais on rigole bien à l'écoute du disque avec des trucs comme "On ne rigole pas avec le Top 50, nous ce qu'on fait avec c'est qu'on y rentre, (...) sur de la bonne musique des paroles intelligentes" (!) à propos de Guesch Patti, ou, à propos du groupe Fate, "C'est de l'art danois, c'est du hard danois, ils ont de la qualité en quantité", ou encore "Rocks 1, rocks 2,... rocks 7 ils viennent de Suède et ils s'appellent Roxette" !!!
Vous l'avez peut-être deviné à l'énoncé des ces quelques noms d'artistes, la plupart des jingles de Saï Saï sont bien plus intéressants que les morceaux eux-mêmes, mais outre le "Savez-vous faire le DJ ?" de Saï Saï, il y a quand même quelques trucs sympas ici, comme "More" des Kingsnakes, "Au chaud" de Zab, voire même le "Bon anniversaire" de Guesch Patti. Quant à Jennifer Taylor, Pino Daniele ou Franco Battiato, tous présents sur le disque, je n'en parle même pas...

19 décembre 2005

CHILDREN OF NUGGETS : Original artyfacts from the second psychedelic era 1976-1995


Offert par Rhino Records en décembre 2005
Réf : R2 74639 -- Edité par Rhino aux Etats-Unis en 2005
Support : 4 x CD 12 cm
100 titres

Je vais finir par m'habituer à voir les mouvements musicaux auxquels j'ai pu m'intéresser au fil des années entrer dans l'histoire musicale avec un grand H, celle des rééditions, des revivals parfois réduits au repompage intégral et des coffrets rétrospectifs.
Ce qu'il y a d'amusant avec ce coffret-ci, le troisième d'une série qui poursuit et prolonge à partir du double-album de raretés garage sixties underground compilé par Lenny Kaye au début des années 1970, c'est justement qu'il fait la rétrospective d'un mouvement qui était déjà lui-même revival : tous ces groupes qui, du milieu des années 1970 au milieu des années 1990 se sont évertués à recréer le son et l'ambiance du psychédélisme garage des années 60. Et c'est pas avec une centaine de titres qu'on va passer en revue l'ensemble de ces groupes, d'autant plus que ce coffet couvre les Etats-Unis, l'Europe et les antipodes.
A ce jeu de la compilation, des Flamin' Groovies aux La's, chacun trouvera toujours son bonheur sur la quantité, et repérera des manques criants (les Jasmine Minks, par exemple, alors qu'il y a deux titres de Primal Scream période néo-Byrds, ou les Cybermen et les Television Personalities). Personnellement, j'ai été très content de retrouver le "There must be a better life" de Biff, Bang, Pow ! (c'est grâce à eux et à mes archives bien rangées que j'ai pu me faire offrir ce coffret par Rhino), la version single de "Sunspots" de Julian Cope, et tous ces titres avec plein d'orgue qu'on trouve un peu partout sur les quatre disques. C'est par contre pas croyable de constater le nombre de titres ici qui sont carrément mauvais : un pseudo-son sixties, une mauvaise composition et un mauvais chant, ça n'a jamais rien donné de bon, même vingt ans après.

18 décembre 2005

THE COOKIES : Don't say nothin' bad about my baby


Acquis chez Emmaüs à Vénissieux le 22 juin 2005
Réf : RE 10.144 S -- Edité par London en France en 1963
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Don't say nothin' bad about my baby -- Softly in the night -/- Chains -- Stranger in my arms

Plusieurs bonnes raisons pour choisir d'acheter ce EP sixties : il était en bon état, pas cher, les Cookies sur la pochette sont à croquer, si je peux me permettre, et surtout les quatre titres sont signés du célèbre couple Goffin/King.
Mon préféré est "Don't say nothing bad about my baby", et c'est aussi leur plus gros hit. A chaque fois que je l'écoute, je pense à Françoise Hardy (j'ai même vérifié si elle n'avait pas repris cette chanson, mais non). La chanteuse principale a le même timbre de voix qu'elle, et la pose de la même façon. A tel point que si on supprimait les chœurs (ce qui serait dommage pour un girl-group !) et qu'on remplaçait l'accompagnement par une guitare sèche, ça pourrait être du Françoise Hardy en anglais...
"Chains" sur la face B, un petit hit également en 1962 pour les Cookies, est surtout connu pour avoir été repris par les Beatles, avec George Harrison au chant.
Les Cookies ont eu une carrière un peu compliquée : formé en 1955, le groupe s'est séparé à la fin des années 50 quand Ray Charles l'a embauché pour créer ses Raelettes. Ce n'est qu'au début des années 60 qu'une des membres originales de la première formation a reformé avec succès les Cookies à New York avec deux nouvelles recrues.


La couverture d'une partition de Chains.

17 décembre 2005

PONEY & TALKING TO TEAPOTS : People don't know what -- 12 to 21 seconds left right left to live


Offert par Philippe de Coster en décembre 2005
Réf : IBR 28675 -- Edité par Ines Boukov en Belgique en 2005
Support : CD 12 cm
21 titres

S'il y a une chose qu'on ne pourra pas reprocher au groupe belge Poney, c'est d'être égoïste ! Ils avaient partagé leur premier CD en 1999 avec deux autres groupes, les hollandais John Wayne Shot Me et les français Super Prestige à partir d'une idée simple : sur un CD, il y a bien de la place pour l'équivalent de trois albums vinyles, alors pourquoi ne pas inviter des groupes qu'on aime bien ?
Ils refont le coup cette fois-ci, avec un seul groupe invité, les suédois Talking To Teapots. Entre temps, ils se sont aguerris pendant plusieurs mois en accompagnant Dogbowl sur scène au moment de la sortie de son best-of sur 62 TV Records.
Les Poney sont ici en pleine forme, toujours en formation basse-guitare-batterie-saxo. Le premier titre, "Sensitive song", est une réussite, qui fait justement un peu penser à leurs copains John Wayne Shot Me. Mes deux autres chansons préférées sont "Show me a poor (just to feel better)" et "Secret bee".
Talking To Teapots joue un pop-rock délirant toujours en train de se barrer, un peu à la Gruppo Sportivo. J'ai particulièrement apprécié "A new pair of eyes" et "Head".

16 décembre 2005

HUMAN SEXUAL RESPONSE : Guardian angel


Acquis au Record and Tape Exchange de Londres dans les années 1980
Réf : Z5 -- Edité par Don't Fall Off The Mountain en Angleterre en 1981
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Guardian Angel -/- Jackie Onassis

Au fil des boutiques d'occasion, je me suis procuré la quasi-totalité de la discographie de Human Sexual Response, un groupe de Boston qui a été actif de 1978 à 1982, période pendant laquelle deux albums sont sortis. Mais il n'y a qu'un titre d'eux qui compte pour moi (même si j'aime bien aussi "Pound"), c'est la face B de ce single, "Jackie Onassis", qu'on trouve aussi sur leur premier album, "Figure 14" (réédité en CD avec un titre en plus, donc sous le titre "Figure 15", c'est malin !". Je trouvais ce morceau tellement bon que j'ai acheté le 45 tours trois fois ! (mais à 10 pence à chaque fois, c'est pas la ruine...).
"Jackie Onassis" est chantée par une des filles du groupe, contrairement à la majorité des autres titres, et il y a un très beau travail sur les choeurs. Et puis surtout, c'est une chanson qui reste en tête : "I want to be Jackie Onassis, I want to wear a pair of dark sunglasses, I want to to be Jackie Onassis, oh yeah (...) i want my portrait done by Andy Warhol, I'll let them market a Jackie O. doll (...) I'd be happy to be Jackie".
Cette chanson a été un mini-tube sur les radios locales en version démo cassette, avant même de sortir en disque. Malheureusement, le groupe a connu peu de succès ensuite.
Le guitariste Rich Gilbert a fait carrière ensuite, au sein des Zulus d'abord, puis dans de multiples projets. Il était notamment le guitariste des Catholics de Frank Black, ce qui signifie que j'ai dû le voir jouer il y a deux ans sur scène à Nantes sans savoir que j'avais en face de moi le guitariste de "Jackie O". De toutes façons, c'était un concert de Frank Black, donc déprimant.
Une petite curiosité pour finir. En 1979, Mike Thorne produit "A question of degree", une face B de single de Wire, groupe dont le guitariste répond au nom de famille de Gilbert. En 1981, le même Mike Thorne a produit le second album de Human Sexual Response, groupe dont le guitariste répond également au nom de famille de Gilbert, et le disque s'ouvre par une chanson intitulée "A question of temperature" !! (c'est une reprise d'un titre des années 60 qui n'a rien à voir avec la chanson de Wire).

11 décembre 2005

KEVIN AYERS : The up song


Acquis sur un vide-grenier à Ay vers 2001
Réf : 6138 046 -- Edité par Island en France en 1974
Support : 45 tours 17 cm
Titres : The up song -/- Everybody's sometime and some people's all the time blues

Ça fait maintenant quelques années que je guette les disques de Kevin Ayers dans les dépôts-vente et les vide-greniers, et j'en ai très peu vus. A part l'album "Sweet deceiver", très décevant, que j'ai trouvé au début de ma quête, il n'y a que celui-ci que j'ai réussi à me procurer, sur le stand d'un antiquaire qui avait juste une dizaine de 45 tours, provenant, et ce n'est pas rare, de la discothèque de F.I.R. Reims, l'ancêtre de France Bleu.
L'intérêt principal de ce disque, c'est que jusque très récemment sa face A ne se trouvait qu'ici, et sur aucune autre parution de Kevin Ayers. Le gros problème, c'est que la chanson est sans aucun intérêt, et que je n'arrive pas à comprendre comment Ayers et son label ont pu décider de sortir ça en face A de single. La face B est très bonne, mais elle est extraite de l'album du moment, "The confessions of Dr. Dream and other stories".
Le contraste est flagrant avec l'autre single sorti la même année par Ayers, "After the show", qui est un petit bijou (je n'ai toujours pas écouté la version de "Thank you very much" qui est en face B, mais il a réenregistré cette chanson des années plus tard, et c'est excellent).
Si vous voulez vous faire votre propre opinion, dirigez-vous vers la compilation des années Island, "Didn't feel lonely till I thought of you", sortie en doucle CD l'an dernier, qui contient les titres de ces 45 tours.

10 décembre 2005

THE GIFTED CHILDREN : Painting by numbers


Acquis chez Rough Trade à Londres en 1983
Réf : WHAAM 001 -- Edité par Whaam! en Angleterre en 1981
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Painting by numbers -/- Lichtenstein girl

Ce qu'il y avait de bien chez Rough Trade (et chez Music Box ou New Rose aussi en leur temps), c'est qu'ils vendaient leurs disques sans aucune spéculation, même si les disques indépendants à petits tirages dont ils étaient spécialistes étaient parfois des collectors avant même leur sortie. Et même si, comme c'est probablement le cas pour celui-ci, ils retrouvaient un paquet de disques perdu dans un entrepôt alors qu'il était épuisé depuis longtemps, ils le mettaient en vente au prix normal, c'est à dire 1,20 £ pour celui-ci.
Il s'agit bien sûr des Television Personalities sous un autre nom, à un moment où Dan Treacy pensait éventuellement arrêter le groupe, et c'est la première sortie sur son label Whaam!
Les deux titres, excellents, ne sont pas rares en tant que tels, puisqu'on les retrouve dans les mêmes versions sur le deuxième album des TVP's, "Mummy, you're not watching me", sorti quelques mois plus tard (Dan avait changé d'avis entre temps, il y a juste "Lichstenstein girl" qui est devenue "Lichstenstein painting").
Cet album reste peut-être mon préféré des TVP's. On se rend bien compte sur ces deux titres par exemple qu'ils ont fait des progrès musicalement, notamment la section rythmique (Mark Sheppard et le bassiste Bernie Cooper, qui a fait un passage éclair dans le groupe).
Une troisième chanson sera attribuée aux Gifted Children sur une compilation sortie par Dan en 1984.

09 décembre 2005

BARBARA MANNING : Sings with the Original Artists


Acquis probablement par correspondance chez Glitterhouse en Allemagne entre 2000 et 2004
Réf : 6257-2 -- Edité par Normal en Allemagne en 1993
Support : CD 12 cm
11 titres

Heureusement, ce genre d'aventure ne m'arrive pas souvent : l'autre semaine, après m'être intéressé à Stuart Moxham, j'ai passé un bon moment sur internet à chercher à acheter ce disque de Barbara Manning enregistré avec les Original Artists de Stuart Moxham. Je n'ai pas trouvé de prix qui me convenait, et tant mieux car en cherchant autre chose j'ai eu la bonne surprise de le trouver bien rangé dans mes CDs. J'ai dû l'acheter il y a quelques années, l'écouter deux-trois fois, le ranger et oublier que je l'avais !
Quelle erreur, car, du peu que je connais de sa carrière, c'est un des disques les plus agréables de Barbara Manning.
Mon principal problème avec elle, c'est souvent son chant, que je trouve plat, voire limite juste. Mais ici, globalement ça va. Sauf que quelqu'un aurait quand même dû la dissuader de s'attaquer à "Cry me a river" !! L'autre reprise du disque, "Martian man" de Lora Logic (à l'origine sur l'album "Pedigree charm" en 1982) est elle une réussite.
La moitié des titres est signée Stuart Moxham. "My 1st gun", celui qui ouvre le disque, orné d'espagnolade de guitare, est chanté en duo avec Moxham et c'est une réussite.
"When I dream" est excellente aussi, mais un peu frustrante. La boite à rythmes (discrète), la basse et la guitare sont typiques des Young Marble Giants, et là la voix de Barbara Manning gêne un peu (mais la version de cette chanson que Stuart Moxham a enregistrée pour son album acoustique "Fine tuning" deux ans plus tard n'est pas mieux et n'a pas ce côté YMG).
Il y a aussi deux très bonnes chansons écrites par Jon Langford (Mekons, Waco Brothers, etc), qui a aussi participé à l'enregistrement. Quant au seul titre signé par Barbara Manning, il est très bon aussi, dominé par la présence d'une trompette bouchée.

08 décembre 2005

WIN : You've got the power


Acquis au Record and Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres vers 1986
Réf : SWDX 8 -- Edité par Swamplands en Angleterre en 1985
Support : 2 x 45 tours 30 cm
Titres : You've got the power (US dance mix) -/- In heaven (Lady in the radiator song) -- Unamerican broadcasting (7" edit) [Réf SWXX 8] & Unamerican broadcasting -/- Unamerican broadcasting [Réf SWX 5]

Win, ce groupe fondé par des ex-Fire Engines au milieu des années 1980, n'a pas rencontré le grand succès. Pourtant, tous les atouts ont été mis de leur côté. Leur musique lorgnait vers les pistes de danse, même s'ils avaient gardé des paroles-slogans assez politiques, rappelant en cela le Gang of Four "commercial" de "Hard". Et leur maison de disques, successeur du label Postcard très vite adossé à la major London, a tenté tous les coups marketing possibles pour les imposer : autocollants, remixes variés, posters couleurs, emballage artistique, etc.
Ce package de deux maxis, avec poster couleur (en fait une simple feuille imprimée pliée en deux à la taille d'une pochette de 33 tours), a l'avantage de rassembler deux des meilleurs disques du groupe.
Le second maxi d'abord, "You've got the power", dans une bonne version remix. Le refrain est accrocheur, et il y a un fort côté Fire Engines relooké pour les dancefloors des années 80, avec un bon riff de synthé. En face B, on trouve ce qui est chronologiquement la seconde reprise de "In heaven", la chanson du film "Eraserhead" que j'ai connue, après celle de WC3 et avant celle des Pixies, ainsi que la version 45 tours de "Unamerican broadcasting", leur premier single.
C'est d'ailleurs le maxi de ce premier single qui est fourni en bonus. Il ne lui manque que sa pochette. La version longue est très bonne, très rythmée, avec là aussi un bon refrain. La seconde partie fait très Kraftwerk, avec un jouet électronique qui épelle des lettres de l'alphabet en vedette. Comme pour "You've got the power", la version de cette chanson qui sera incluse plus tard sur leur premier album sera beaucoup moins intéressante, moins rythmée et plus lente.
Win s'est séparé après deux albums. Son leader, Davey Henderson, a fondé ensuite The Nectarine n° 9.

06 décembre 2005

MANTRONIX : The best of (1986-1988)


Acquis à la FNAC probablement à Paris au début des années 1990
Réf : DIXCD 91 -- Edité par Ten en Angleterre en 1990
Support : CD 12 cm
10 titres

On avait dû recevoir ce disque à La Radio Primitive, et j'avais tout de suite accroché à ce hip-hop électro, c'est pourquoi j'avais décidé de l'acheter. A l'époque, je l'ai beaucoup passé dans mon émission, c'était assez représentatif de ce que j'appelais la hip-pop optimiste.
Ce disque couvre la première période du groupe, celle des trois premiers albums, quand Kurtis Mantronik était accompagné du rapper MC Tee. Après le départ de MC Tee, ça s'est gâté. Mantronix a tourné house funky, et leur succès s'est élargi ("Got to have your love"), mais moi c'est cette période purement électro qui me plait.
Je pense que les Stereo MC's pour leur premier album, et les Justified Ancients of Mu Mu pour "1987... What the fuck is going on ?" ont dû beaucoup écouter ces disques de Mantronix.
L'avantage de ces sons électroniques (boites à rythmes, synthés et même vocoder sur "Needle to the groove"), que Kraftwerk ne renierait pas, c'est qu'ils vieillissent bien. Près de vingt ans plus tard, tout ça n'a pas pris une ride. Et ça donne toujours autant envie de bouger !
Ce disque n'est plus distribué, mais on trouve un best of plus large (1985-1999), un peu dilué donc mais avec une partie de mes titres préférés de celui-ci, qui sont "Who is it ?", "Scream" et "Sing a song".

05 décembre 2005

GRANDADDY : Could this be love


Acquis par correspondance chez Vinyl Ink aux Etats-Unis en 1998
Réf : BJ 005 -- Edité par Big Jesus Enterprises aux Etats-Unis en 1994 -- Exemplaire n° 441
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Could this be love -- Flairless -/- Kim, you bore me to death

Ça sert d'écrire des articles. Au moins à pallier les trous de mémoire. C'est en relisant un de mes vieux articles de Vivonzeureux! pour écrire ce billet que j'ai "appris" que c'est par l'intermédiaire d'une reprise de "Taster" en concert par OP8 que j'avais découvert Grandaddy !
Comme je l'expliquais das l'article, j'avais ensuite fait la chasse aux disques de Grandaddy. Et si je n'ai jamais trouvé leur première cassette, ni le second 45 tours ("Taster"-/-"Nebraska"), j'ai quand même réussi à acheter celui-ci, leur tout premier, avec la pochette en gros carton sérigraphié, l'insert photocopié, et un Peter Falk dessiné sur la rondelle de la face B.
En le ramenant en voiture après l'avoir interviewé avec Jim Fairchild pour la Radio Primitive, avant leur concert à L'Usine de Reims le 20 novembre 1998, Aaron Burtch avait été assez surpris quand je lui avais dit que j'avais ce disque. Il joue dessus, mais il m'avait expliqué qu'il n'en avait même plus un exemplaire pour lui-même !
A l'écoute, on a vraiment l'impression que Kevin Garcia venait d'acheter sa première basse, et qu'il apprenait à en jouer en reproduisant note par note et au ralenti les lignes de basses de Kim Deal ! J'avais un bon souvenir de "Could this be love", mais aujourd'hui, je me dis que ce n'est quand même pas très bon. Ils ont bien fait de ne garder que "Kim, you bore me to death" pour leur premier mini-album, "A pretty mess by this one band". Quant à "Flairless", ce n'est que quelques secondes de guitare électrique.

04 décembre 2005

SPHERICAL OBJECTS : Further ellipses


Acquis chez Parallèles à Paris le 2 décembre 2005
Réf : OBJ-12 -- Edité par Object Music en Angleterre en 1980
Support : 33 tours 30 cm
11 Titres

Il y a 15 ou 20 ans j'aurais laissé passer ce disque, même en solde comme ici. Après tout, je ne connaissais pas du tout ce groupe, même si je devais savoir quand même que c'était un groupe new wave de la bonne époque. Mais bon, de nos jours on n'a plus si souvent l'occasion de trouver des productions new wave indépendantes d'époque à bon prix, alors dans ces cas-là, maintenant je prends.
Spherical Objects était un groupe de Manchester, et ceci est leur troisième album, sur quatre édités entre 1978 et 1981. A première écoute, vues l'époque et la ville, je les aurais associés à The Passage, en beaucoup moins bien quand même. C'était avant que je fasse un peu de recherches et que j'apprenne que ces deux groupes étaient très proches, et que The Passage avait aussi sorti des disques sur Object Music, qui était plus ou moins le label d'un collectif de musiciens de Manchester.
Globalement, ce n'est pas un très bon disque, donc. Principalement parce que c'est une new wave pas très inventive, et surtout parce que le leader du groupe, qui chante, le fait plutôt mal.
Il y a quand même quelques bons titres, et bizarrement ce ne sont pas comme d'habitude les titres des débuts de face.
Non, les titres qui sortent du lot sont les trois derniers de la face A : "Don't worry about me" démarre avec un bon riff qui rappelle quelque chose, et continue bien en faisant un peu penser à Pere Ubu ; "The final part" surprend plus encore, avec un motif de guitare espagnole et des effets de synthé qui font penser à une bande originale de film; quant à "Buy it", c'est un bon titre de new wave, avec un petit son de synthé sympa.

03 décembre 2005

LES FRERES NUBUCK : Chaque vivant est un mort en puissance


Offert par Le Vieux Mad le 30 novembre 2005
Réf : #30 -- Edité par Sorry But Home Recording en France en 2005 -- Exemplaire n° 194/250
Support : CD 12 cm
15 titres

On commence à parler de Cyrz grâce à sa sélection par le FAIR, mais il est bien dommage que Les Frères Nubuck et le Bingo Bill Orchestra, qui sont les têtes de file du label grenoblois Sorry But Home Recording, restent dans l'ombre.
Avec un peu de chance, ça va changer pour les Frères Nubuck avec ce nouvel album que j'attendais avec impatience, presque deux ans après ce sommet qu'était "Chez les nudistes".
Ils ont fait encore mieux cette fois-ci, avec au moins autant d'excellentes chansons, et une instrumentation et une production de grande qualité, avec plein de vrais instruments (violoncelle, saxo,...) en plus de leurs guitares et de leurs synthés.
Oublié le naturisme, cette fois-ci le fil rouge du disque est la maladie et la mortalité. Il y a plein de bonnes chansons sur ce thème, notamment les trois premières, mais ma préférée est "Ronald est seul". En gros, je la résume, Ronald se sent très mal à cause des effets secondaires de sa chimio, et en plus il va crever de son cancer à 28 ans... Mais qu'est que ça swingue en attendant !
Attention, ce n'est pas un concept-album, et il y a des chansons qui n'ont rien à voir avec le thème principal. Parmi celles-ci, il y a surtout ma préférée, "L'éducation musicale", avec ce vers qui fait mouche : "Ecoute les Modern Lovers et tu m'accorderas tes faveurs". Ça sent le vécu, ça !
L'an dernier, j'avais mis un peu de temps à aimer "L'histoire du monde", le titre des Frères Nubuck qui figurait sur la compilation "Les banlieusards". Là, dès les premières notes, je l'ai reconnue et appréciée pour ce qu'elle est vraiment, une grande réussite !
Ne cherchez pas plus loin un excellent album de rock en français : il est en vente sur le site de Sorry But Home Recording.

PS : Ma soeur et moi-même sommes remerciés dans les notes de pochette. Nous nous étions rendus à Grenoble l'an dernier pour "Si vous passez par là", notre rubrique radio en différé d'ailleurs dans le monde entier. Merci pour le remerciement !!



PS du 11 avril 2006 :
Sur scène c'est aussi bien voire mieux !

Les Frères Nubuck en concert à l'E.V.E., Grenoble, le 6 avril 2006 (Photo Pol Dodu)

PS du 9 novembre 2007 :

La preuve en son et en images avec Du goudron et des plumes, live à Télé Grenoble en mai 2006.

02 décembre 2005

THE BEAT : Doors of your heart


Acquis au Record & Tape Exchange de Pembridge Rd à Londres vers 1982
Réf : FEET 129 -- Edité par Go-Feet en Angleterre en 1981
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Doors of your heart (Dub) -/- Drowning (Dub)

Autant The Beat a pas mal fait parler de lui au moment de la sortie de son premier album en 1980, en pleine vague ska, autant leurs disques sont passés inaperçus par la suite, en France en en tout cas. La pochette du deuxième album, "Wha'ppen ?" était bien moche, il faut dire, et ça n'a pas dû aider. Celle de ce maxi, qui reprend deux titres de l'album en version allongée dub, est très réussie. Une arche de Noë dessinée avec toutes les espèces qui copulent joyeusement. C'est tout à fait dans l'esprit de la pochette du "Noah's ark" de CocoRosie, en plus réussi.
"Doors of your heart", sans être un tube formaté, a un refrain très accrocheur. Sur le thème, on n'est pas loin de "Affection" de Jonathan Richman, avec peut-être même un clin d'oeil dans les paroles à Joy Division : "I think we think too much, Why can't we just feel love thumping at the doors of our hearts, feel love thumping as it tears us apart".
On est dans le reggae plutôt que dans le ska, avec Cedric Myton des Congos comme invité aux choeurs, et un excellent toast de Ranking Roger. The Beat a fait la première partie de Clash quand ils ont joué une semaine au Théâtre Mogador à Paris en septembre 1981, l'année de la sortie de ce disque. Le meilleur souvenir du concert que j'y ai vu c'est, de ma place au balcon sur le côté de la scène, d'avoir vu arriver Ranking Roger d'un pas chaloupé pendant le rappel des Clash pour délivrer un toast magistral sur "Armagideon time".