12 juin 2006

GIVE PEACE A DANCE : A CND COMPILATION


Acquis probablement chez Danceteria/Rough Trade à Paris en 1991
Réf : DISARM 2 CD -- Edité par Beechwood Music en Angleterre en 1991
Support : 2 CD 12 cm
29 titres

Les bonnes compilations, qu'elles soient remplies de bonnes intentions ou non, sont plutôt rares. Celle-ci, publiée au profit du CND britannique (Campagne pour le désarmement nucléaire), fait partie de celles qui sont excellentes.
Les intentions sont bonnes, certes, puisqu'il s'agissait de lever des fonds en soutien au CND pour protester contre la course aux armements, qui perdurait après la fin de la guerre froide, et se reportait, déjà, sur de nouveaux terrains d'opération en Irak, avec le pétrole et la religion comme décor à l'exercice de la virilité militaire.
Du côté musical, cette compilation livre un instantané parfait de la scène "dance" britannique (principalement), à un moment particulier où elle dominait le paysage musical du pays, juste après la période house, le phénomène rave et la folie Madchester, en plein succès des têtes de file comme The KLF et Primal Scream, au moment où pas un groupe "rock" ne sortait de single sans son remix "dance", qu'il soit signé par Andrew Weatherall ou un autre des DJs vedettes.
On retrouve tous les grands noms du genre ici, des Shamen à KLF, de Coldcut à The Orb, en, passant par S'Express et des Massive Attack débutants, rebaptisés simplement Massive pour cause de première guerre d'Irak.
Pour schématiser très grossièrement, il y a stylistiquement et dans cet ordre quatre grandes parties dans la compilation : techno-reggae, rap britannique, musique ambiante et techno.
Ma préférence va à la première moitié du premier disque, qui fait la part belle à un reggae synthétique, représenté notamment par deux titres produits par Norman Cook (entre les Housemartins et Fatboy Slim, il était dans sa phase Beats International) et trois par Adrian Sherwood. Le "Stop this crazy thing" de Coldcut, qui date de 1988, semble avoir été écrit par l'occasion. La séquence rap est moins à mon goût, mais elle reste un bon témoignage historique de ces groupes prometteurs (Hoodlum Priest, Ruthless Rap Assassins) qui n'ont finalement jamais vraiment décollé.
L' "ambient" n'est pas trop ma tasse de thé non plus, mais la séquence démarre avec un chef d'oeuvre indiscutable, un mix du "Little fluffy clouds" de The Orb, et elle fait la part belle aux influences kraftwerkiennes (Kraftwerk sont les grands absents de ce disque, alors qu'ils ont par ailleurs soutenu des causes anti-nucléaires, notamment Greenpeace à Sellafield en 1992) sans s'aventurer dans les contrées néo-hippies synthétiques.
Côté techno, mes titres préférés sont l'abeille sautillante de The Scientist ("The bee") et le "Mr Kirk's nightmare" de 4 Hero.
Pour finir, on a même droit à une version inédite par ailleurs du "What time is love" de The KLF, rebaptisée "What time was love", mais comme souvent avec The KLF c'est plus une blague qu'un titre indispensable que les fans devraient chercher absolument à se procurer (Disons qu'on aurait pu l'appeler le "Après la bombe" mix...).
A l'époque, j'ai joué énormément d'extraits de cette compilation dans l'émission Vivonzeureux! sur La Radio Primitive. Elle fait partie des quelques disques fondateurs de ce que j'avais appelé la hip-pop optimiste.

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