11 novembre 2007

THE SKATALITES : Hi-bop ska !


Acquis probablement chez Rough Trade/Danceteria à Paris en 1995
Réf : SHANACHIE 45019 -- Edité par Shanachie aux Etats-Unis en 1994
Support : CD 12 cm
12 titres

Je ne suis allé au Printemps de Bourges en 1995 que pour les trois derniers jours, le week-end du 1er mai. Comme d'autres fois, j'y étais avant tout pour suivre les concerts des Découvertes du Printemps, en tant que membre de l'Antenne régionale Champagne-Ardenne, et pour participer à l'assemblée générale de la Férarock, association à laquelle je participais activement au titre de La Radio Primitive.
Comme je n'étais pas présent pendant tout le festival, je n'avais sûrement pas pu récupérer un pass intégral, ce qui explique que, parmi les gens susceptibles de m'intéresser au programme cette année-là, je n'ai vu ni P.J. Harvey, ni Vic Chesnutt, ni Kevin Coyne. J'ai quand même vu Sloy, Deus (mais j'ai été déçu et j'étais fatigué, je ne suis donc pas resté tout le concert), African Headcharge, Gary Clail et Le Maximum Kouette dans un bar, hors programmation officielle.
Mais le samedi soir, les collègues de la Féra n'ont pas eu trop de mal à me convaincre de les accompagner au chapiteau Magic Mirrors, pour le concert de minuit, inexplicablement réservé aux "professionnels" titulaires d'un badge, même si je ne connaissais pas vraiment les Skatalites à ce moment-là. Pourtant, j'étais à fond en 79-80 dans le mouvement ska 2-tone (pas au point de me déguiser, sauf pour un concours Feedback de Bernard Lenoir), mais je n'ai pas souvenir d'avoir beaucoup entendu parler des Skatalites à l'époque, et en tout cas il me semble qu'on ne trouvait aucun de leurs disques. Prince Buster, repris par Madness et pompé par les Specials, était lui tout le temps cité.
Donc, quand je suis entré dans ce chapiteau, un peu après minuit, alors que le concert était déjà commencé, je ne connaissais rien des Skatalites, si ce n'est qu'avec un nom pareil je me doutais bien qu'ils jouaient du ska !
Mais pas besoin de les connaître pour apprécier ce concert. Vu que le chapiteau pas très grand était loin d'être plein, nous nous sommes vite retrouvés juste devant la scène, à remuer et à en prendre plein les oreilles et plein les yeux (j'étais fasciné par la classe de Lloyd Brevett, le contrebassiste) pendant que les musiciens enchaînaient solo sur solo. Un très bon moment, et m'un de mes meilleurs souvenirs de concert.
Le lendemain, après la prestation de Mundane Ill, notre "découverte" de l'année (un groupe de hardcore ardennais), c'est en plein air, avec donc un son un peu délayé dans l'espace, dans une atmosphère ensoleillée et devant une foule familiale que nous avons retrouvé les Skatalites, qui ont donné un court concert sur le car-podium de la Région Centre, une scène pourtant souvent réservée aux groupes amateurs !
C'est suite à l'enthousiasme suscité par ces concerts que j'ai fait l'acquisition quelques temps plus tard de Hi-bop ska, qui était à l'époque l'album le plus récent des Skatalites, sorti l'année où ils célébraient l'anniversaire des trente ans depuis leur formation.
Le disque a été enregistré à New-York. En plus de son rythme ska effréné, c'est aussi un disque fortement marqué par le jazz, comme son titre semble l'indiquer, parce que la formation musicale des musiciens des Skatalites doit prendre ses racines dans le jazz, parce que, comme sur scène, ils enchaînent tour à tour des solos suivant une tradition jazz bien établie, mais aussi parce que plusieurs pointures jazz sont invitées sur le disque, notamment Lester Bowie, de l'Art Ensemble of Chicago.
La musique des Skatalites est majoritairement instrumentale, mais il y a quelques chanteurs présents sur l'album, dont Doreen Shaeffer, membre du groupe à part entière, qui était présente lors du concert de Bourges, Toots Hibbert, excellent sur Split personality, et Prince Buster, un peu décevant sur Ska ska ska.
Les titres se répartissent entre nouvelles compositions, dont deux sont signées par les invités jazzmen, et reprises de titres de gloire du groupe. C'est vers ces dernières que va ma préférence, avec notamment Man in the street, Guns of Navarone et You're wondering now, un titre chanté ici par Doreen Shaeffer, mais qui l'était dans sa version originale par Andy & Joey accompagnés des Skatalites et que beaucoup, comme moi, ont appris à connaitre par la reprise qu'on trouve sur le premier album des Specials.
Depuis ce concert de Bourges, plusieurs membres des Skatalites sont morts, dont Tommy McCook et Roland Alphonso, et d'autres ont quitté le groupe, comme Lloyd Brevett, mais les Skatalites tournent toujours, et je parierais que leur musique swingue toujours autant. Et surtout, on trouve désormais facilement une quantité de CDs avec les enregistrements historiques des Skatalites dans les années 60.


The Skatalites sur le podium de la Région Centre à Bourges, le 1er mai 1995 (Photos : Pol Dodu)

1 commentaire:

Patsoul a dit…

En suis resté à leur période blue beat/ska des sixties et à leur version d'"exodus" mais un pote les a vu il y a 2 mois au Grand Mix de Tourcoing et a été emballé.
Patsoul