25 janvier 2009

THE HALFBREEDS : The foot foot song


Acquis chez Emmaüs à Tours-sur-Marne le 27 décembre 2008
Réf : 45 - 5643 -- Edité par Jubilee aux Etats-Unis en 1968 -- Promotion copy not for sale
Support : 45 tours 17 cm
Titres : The foot foot song -/- Simple melody

Ce disque figure parmi les neuf 45 tours que j'ai ramenés de chez Emmaüs le jour où j'ai acheté le Roy Etzel. Neuf, un multiple de trois car les 45 tours sont en ce moment à 1 € les 3 à Tours-sur-Marne.
Quels ont été mes critères pour intégrer ce 45 tours dans le lot, malgré sa pochette kraft miteuse ? C'était un vieux disque, visiblement, la mention "Vocal with inst. accomp." faisant même penser à ce qu'on trouvait sur les 78 tours. C'est un pressage américain ensuite, et un disque promotionnel pour couronner le tout. Ça suffisait largement pour me convaincre même si, évidemment, je ne connaissais pas du tout ce groupe (ni le label d'ailleurs).
Le lendemain, nous avons écouté ce disque ensemble avec Philippe R., qui m'accompagnait la veille chez Emmaüs.
Nous avons trouvé la face A The foot foot song sympa, sans plus. C'est typiquement une chanson enfantine, chantée en choeur par des enfants ou des jeunes ados. La musique est pop, de la variété bubblegum, et les paroles sont typiques du genre : il y est question de soupe au lapin et de l'un de ces animaux qui s'échappe de la forêt et finit à Hollywood, sous le nom de Bugs Bunny !
Nous avons retourné le disque pour écouté Simple melody et, dès les premières notes, nous nous sommes regardés en nous disant : là, c'est autre chose. Exit le bubblegum, la chanson est acoustique, avec une guitare, une basse (sûrement un guitarrón) et un shaker pour seule percussion. La chanson est aussi simple que son titre l'indique, et les paroles, toujours chantées par des enfants, sont celles d'une chanson d'amour des plus basiques :
Listen to my melody, a simple little melody,
It tells a story, a lovely story.
Listen very carefully, it has this special melody,
It says I want you, it says I love you,
Walking and singing, watching the people as they sing along, as they sing along.
It's a happy melody, it's written just for you and me,
It says I want you, it says I need you,
It says I love you with all my heart.
Pa pa pa pa pa pa pa, pa pa pa pa pa pa pa, pa pa pa pa pa, pa pa pa pa pa.
Walking and singing, watching the people as they sing along, as they sing along.

C'est Philippe qui a trouvé le point de référence le plus approprié pour cette chanson : le jeune Ben Lee des débuts de Noise Addict.
En tout cas, voici un petit joyau tout simple que je suis bien content d'avoir dégotté, et que vous pouvez écouter grâce au radio-blog ci-contre, dans la colonne de droite.

Le plus dur, ça a été d'essayer d'en savoir plus sur ces Halfbreeds (Les Métis). Ce disque ne semble pas absolument rare puisque j'en ai trouvé deux ou trois exemplaires en vente sur le net, mais bizarrement ces exemplaires sont tous des promos comme le mien. Il semble bien cependant que ce disque soit le seul sorti par les Halfbreeds.
Le label, lui, est assez important. Jubilee Records a été fondé en 1949 et s'est fait connaître notamment en révélant The Orioles, réputé pour être le premier groupe vocal de rhythm and blues, c'est à dire l'un des groupes fondateurs du doo-wop.
Jusqu'à sa fermeture au début des années 1970, Jubilee a sorti un nombre impressionnant de 45 tours et d'albums, parmi lesquels on note des disques de Harry Belafonte ou les tous débuts d'Emmylou Harris.
Je présume que l'arrangeur de la face A, Irving Spice, qui avait été un temps l'un des dirigeants de Mohawk Records, avait des responsabilités au sein de Jubilee au moment de la sortie de ce disque.
Mais c'est la face B qui nous intéresse. Nous avons comme indication l'auteur de la chanson, Reuben Steven Ortiz et l'arrangeur Reuben Ortiz. Après quelques tatonnements, il s'avère en fait que les auteurs de la chanson sont deux frères, Reuben et Steven Ortiz, membres avec leur soeur Anita des Coronados, un groupe pop (rien à voir avec les français des années 80) qui a sorti plusieurs singles chez Jubilee, et un album, Hey, love !, en 1969.
Le livre de Mary Caroline Montaño Tradiciones Nuevomexicanas: Hispano Arts and Culture of New Mexico, édité par l'Université du Nouveau Mexique en 2001 et dont on peut consulter de larges extraits ici, m'a apporté de nombreuses informations sur la famille Ortiz.
Les membres des Coronados étaient des enfants de la balle. Leurs parents, comme leurs grands-parents, avaient un cirque, sous le nom de la compaña Hermano Ortiz. Leur père Jose Torres Ortiz était un clown, mais ses enfants ont vite préféré la chanson. Les fils ont commencé à chanter à quatre et cinq ans et ils ont fondé avec leur soeur Anita le Trio Ortiz dès 1949, trio qui est devenu ensuite The Coronados.
Le groupe a eu un certain succès et est passé de nombreuses fois à la télévision, où il a même un temps animé sa propre émission. Dans les années soixante, le chanteur country Eddie Arnold a enregistré le poème de Steve Ortiz Poor boy.
Steve Ortiz est toujours en activité et on peut louer ses talents de chanteur-guitariste mariachi.

Bon d'accord, c'est bien toutes ces informations sur les Coronados, mais qu'en est-il des Halfbreeds ?
Sur eux, je n'ai rien trouvé. Une chose est sûre, ce ne sont pas les Coronados qui chantent sur le disque. Comme la pochette de leur album de 1969 le confirme, ils étaient adultes à cette époque :

Et justement, comme ils étaient adultes, je ne pense pas trop m'avancer en supposant que les Halfbreeds étaient des enfants ou des neveux de la fratrie Ortiz, soit au moins la quatrième génération de la famille Ortiz à faire du spectacle !

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