27 février 2009

PETER GABRIEL : Games without frontiers


Acquis à La Clé de Sol à Châlons-sur-Marne en 1980
Réf : 6173 522 -- Edité par Charisma en France en 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Games without frontiers -/- The start -- I don't remember

C'est par Solsbury Hill, le tube de son premier album solo, que j'ai connu Peter Gabriel. J'ai toujours beaucoup aimé cette perle pop au son très folk. Plusieurs copains avaient l'album, ainsi que la majorité des ceux de Genesis. J'ai moi aussi fini par acheter ce disque, probablement fin 1978 ou en 1979. Je l'aimais bien, mais j'ai quand même décidé de m'en séparer quelques temps plus tard, en le troquant avec quelques disques du même acabit contre... des manuels scolaires d'un copain en avance d'une classe sur moi !
Je n'ai jamais acheté ni aimé le deuxième album, trop marqué par Robert Fripp, par contre j'ai précieusement conservé le troisième, mon préféré, et ce 45 tours qui l'a précédé. Ce n'est pas un hasard car ce disque, produit par Steve Lillywhite et enregistré par Hugh Pagdam, qui venaient tout juste de travailler sur le Drums and wires de XTC, est sûrement, de tous les enregistrements de Peter Gabriel, celui qui est le plus dans l'esprit new wave. On trouve d'ailleurs sur l'album à la guitare rien moins que Dave Gregory d'XTC et Paul Weller de The Jam sur un titre chacun, ainsi que David Rhodes des obscurs et désormais oubliés Random Hold.
C'est sûrement en écoutant Feedback de Bernard Lenoir que j'ai entendu cette chanson pour la première fois. Il la passait très souvent, en omettant rarement de préciser qu'on y entendait Kate Bush chanter "Jeux sans frontières" aux choeurs. Sans être du tout une chanson pop classique, c'est un titre très accrocheur, par sa petite rythmique électronique et ses deux phrases vocales principales, "Games without frontiers, war without tears" et "Jeux sans frontières", sur lesquelles sont projetés des sons bizarres de synthé et de guitare.
Il est tout le temps mentionné que la version 45 tours de Games without frontiers est différente de celle de l'album. Il est vrai que la version single affiche une petite vingtaine de secondes en moins, mais elles ont juste été coupées au début et peut-être un peu à la fin de la chanson. Sinon, j'ai vraiment l'impression que les deux titres sont identiques, sauf qu'un vers risquant d'être interprété comme raciste, et donc d'être censuré à la radio a été remplacé par un autre de la chanson. On y parle de jungle, de guerre et il y a des sifflements dans cette chanson, on ne peut donc que penser au Pont de la rivière Kwaï. La dernière fois que ça m'est arrivé, c'est en écoutant Back in Judy's jungle de Brian Eno, un musicien qui a au moins deux collaborateurs en commun avec ceux du troisième album de Peter Gabriel, Phil Collins et Robert Fripp.
The start est un petit instrumental au synthé avec un saxophone insupportable qui, ici comme sur l'album, sert de prélude à I don't remember.
De I don't remember, je me souvenais de l'accroche vocale ("I don't remember, I don't recall") plaquée sur un son de basse solide. Mais j'ai surtout écouté la version de l'album. A la base, l'arrangement n'est pas très différent, mais là pour le coup les enregistrements sont effectivement différents. La version de l'album est globalement beaucoup plus rock : chant plus énergique, basse plus lourde et surtout une ou deux guitares saturées (à attribuer à Dave Gregory probablement) qui ne sont pas du tout présentes sur le 45 tours. La version single est du coup beaucoup plus proche dans sa tonalité de celle d'un disque également associé à Brian Eno, sorti quelques mois avant celui-ci, le Lodger de David Bowie.

Les polaroids trafiqués de cette pochette m'ont beaucoup intrigué à l'époque. Surtout ceux-ci, bien plus réussis en couleur que ceux en noir et blanc de l'album. Je me souviens avoir lu un article, probablement dans Actuel, à propos de ces techniques utilisées par quelques photographes d'avant-garde pour travailler la matière des polaroids en triturant les différentes couches chimiques qui constituent le dos de la photo.
Dès que j'ai pu mettre la main sur un polaroid chargé, j'ai fait quelques tentatives peu fructueuses, dont il doit me rester un ou deux exemples. Mon préféré est une mise en scène justement de la pochette du Drums and Wires, une autre façon d'associer indirectement Peter Gabriel et XTC :

Scène de meurtre, 2 juin 1980.

Ce que j'avais oublié, avant de le voir mentionné sur divers sites cette semaine, c'est que, comme le mentionnent les notes de pochette de l'album, celui qui a inspiré à Hipgnosis et Peter Gabriel les techniques de manipulation de polaroids de cette pochette, c'est le photographe américain Les Krims, celui-là même qui en 1968 a pris la photo qu'on trouve sur la pochette de l'édition française de Métode de rocanrol de Pascal Comelade.
Quelques-uns des polaroids manipulés de Les Krims, extraits de son livre Fictcryptokrimsographs (1975).

Le clip vidéo de Games without frontiers.

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