12 décembre 2009

ODEURS : Ramon Pipin's Odeurs


Acquis d'occasion dans la Marne dans les années 1990
Réf : 2393 222 -- Edité par Polydor en France en 1979
Support : 33 tours 30 cm
12 titres

Je ne me souviens absolument plus du passage d'Odeurs dans l'émission Chorus d'Antoine de Caunes à Pâques 1979, tel que Ramon Pipin le relate dans le magazine Juke-Box, avec Shitty Telaouine en Jésus sur une croix en mousse, mais c'est obligatoirement à cette occasion que j'ai découvert Odeurs.
Odeurs, c'est le groupe de copains qu'a fondé Ramon Pipin pour déconner dans son studio Ramses après son départ d'Au Bonheur des Dames. Le passage à Chorus, c'est d'ailleurs complètement une affaire de copinage, de Caunes étant un pote de tout ce beau monde, Shitty Telaouine (ex-ABDD lui aussi) ayant été son premier comparse dans Chorus avant d'être remplacé par Jacky, que l'on reconnait sur la pochette de cet album (Il y a aussi un gars à la moustache fine qui ressemble furieusement à Fred Chichin au recto, mais moins au verso).
Il n'y a aucun crédit détaillé sur l'album original, il faudrait donc consulter le livret de la réédition CD pour avoir une liste au moins partielle des participants à cet enregistrement, mais il y a selon Ramon Pipin plein de beau monde.
Dans la lignée d'Au Bonheur des Dames, Odeurs est un groupe parodique, sauf qu'au lieu de se concentrer sur le rock'n'roll des années 50 et 60, Odeurs s'attaque à une palette musicale plus large, de la chanson au rock, en passant même par le classique.
Je n'ai pas acheté ce 33 tours à l'époque, mais il est certain que j'y ai eu accès, par un copain ou la discothèque de Châlons, et que je l'ai enregistré sur cassette car j'en connaissais certaines chansons par coeur. Je pense notamment à Je suis mou, du rock mou, donc, que je chantais à tue-tête pendant des journées entières pendant ma (première) terminale (rétrospectivement, je plains mes camarades de classe !). Il suffisait d'un cours de sciences naturelles avec Mme Jacquet pour que je ressorte ma science, avec ces paroles que je n'ai jamais oubliées : "Je suis une amibe gélatineuse, entre la méduse et le pied de veau. Ma mère crut accoucher d'un plat de tripes au vin blanc, je suis flasque, gluant, visqueux, dégoulinant. Je suis mou, j'en suis fier, faible, dégonflé mais sincè-è-è-è-ère". Je reproduisais même la parodie de Johnny tout à la fin, quand il n'y a plus que le chanteur ("Oh me laissez pas tout seul. Je suis seul, seul. Désespéré. Ah, tu es sans moi et je suis sans toi").
Mon autre chanson préférée reste la toute dernière, Le vilain petit zoziau, joliment interprétée par une chorale d'enfants : "Le vilain petit zoziau, perché sur sa bran-branche, il a fait son caca, sur mon duffle-co-coat". Je vous laisse découvrir la suite.
Pour le reste, ça référence dans tous les sens, des Michel (Delpech et Sardou) avec Youpi la France (chanson extrêmement d'actualité, malheureusement) à Jane et Serge (Douce crème) en passant par Dominique de Soeur Sourire en version disco (chanté par Sapho, apprend-on en lisant l'article de Juke-Boxe). Il y a des choses qui ont été faites dans le même esprit avant (La version marche militaire d'I want to hold your hand fait évidemment penser au Third reich'n'roll des Residents) ou après Odeurs, mais quand ce disque est sorti en 1979, les Bidochons ou les VRP étaient loin d'être formés, et à part ABDD, peu de groupes faisaient dans le rock parodique aussi abouti.

Ramon Pipin's Odeurs a été réédité dans le coffret Odeurs : L'intégrale saison 1 (1979-1983)
.
L'album est en écoute sur Deezer.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

A cette époque il y a un parallèle entre A Marcoeur et Odeurs: leurs concerts, spectacles avec mise en scène et toute une histoire. Au bout du compte ramon pipin c'est qd même décevant il me semble car tjrs dans la veine de la satire, c'est dommage car il jouait rudement bien avec de bonnes compos parfois. Par ailleurs si mes souvenirs sont bons pas de tournées en province, ça fait un peu trop esthète parisien, ramon a choisi la facilité, dommage pour nous. Ramon tombe à l'eau il reste Albert, ouf!
ph

Pol Dodu a dit…

Philippe,
Esthète, indéniablement. Parisien, sûrement. Mais quand Odeurs a donné dans le synthétique avec le 3e album "De l'amour", était-on en droit de parler d'esthète Devo ?

Anonyme a dit…

argh! je me rends! ph

DEBOUT a dit…

ah, Odeurs ! Ce premier album, surtout, la marche beatlesienne militarisée, précédée de l'impayable interview ("do you like punk music ?", "no, i like pink music", "you mean punk music ?", "no, pink music" "euh, punk music ?")... Géant ! "la viande de porc, c'est bon quand c'est mort car quand c'est vivant ça fait du boucan !" était le titre phare du 2° album... le 3°, je crois que je ne le connais pas. Les arrangements, la production aussi ont eu, passé ce premier album, tendance à alourdir les morceaux, dommage ! L'album de reprises pastiches de Ramon Pipin, paru il ya quelques temps déjà est très bon aussi ("happy jack" des Who devenant l'excellent "tete d'ampoule"). Plutot que les Rolling Bidochons et autres "franchouillards du rock", je rapprocherais Odeurs (mais ABDD aussi) d'autres féroces pasticheurs et humoristes : Francis Blanche, voire Jean Yanne (ce dernier, impayable parolier pour le regretté Hector... et ses Médiators)

Zimbolaktus a dit…

J'avais "No sex" et "De l'amour" mais celui la j'le connais pas. A acquérir DQP...!