14 février 2010

THE DOLPHINS : Thin fine line


Acquis dans l'un des Record & Tape Exchange de Notting Hill Gate vers 1984
Réf : DAY 1 -- Edité par Day Release en Angleterre en 1981
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Thin fine line -/- She took a long cold look -- Cable Hogue

Syd Barrett fait la une du n°196 de Mojo (daté mars 2010 mais sorti fin janvier), à l'occasion du 40e anniversaire de son premier solo, The madcap laughs, qui a séjourné une semaine en tout et pour tout dans les charts anglais en février 1970.
Je n'ai pas encore lu les articles, mais j'ai écouté le CD qui accompagne le magazine, The madcap laughs again, qui propose  une relecture complète et dans l'ordre de l'album original par divers artistes, jeunes et moins jeunes, connus et moins connus , de R.E.M. à Jennifer Gentle ou Captain Sensible et de Hush Arbors à Hawkwind.
Globalement, j'ai apprécié l'écoute de ce disque, même si ça a surtout servi à me rappeler combien cet album de Syd Barrett compte d'excellentes chansons. J'ai cependant été un peu déçu par la version de She took a long cold look proposée par les Skygreen Leopards : elle n'est pas intrinsèquement mauvaise mais j'ai du mal à l'apprécier car il se trouve que je connais depuis longtemps une autre reprise de cette chanson, qui est cent fois meilleure.
Cette reprise, c'est celle publiée par The Dolphins en 1981 sur leur unique 45 tours Thin fine line. Un disque sûrement très peu diffusé d'un groupe globalement inconnu, qui n'a même pas bénéficié ces derniers temps de l'une des nombreuses rééditions de pépites post punk.
Ce disque, je l'apprécie tellement que je l'avais sélectionné, en 2002 je crois, pour inaugurer Arrêtez-moi (pas) si je radote encore ! (un parallèle vaseux avec le Stop me if you think you've heard this one before des Smiths), une rubrique de Vivonzeureux! qui contenait en germe l'idée de Blogonzeureux!, sauf que j'avais alors décidé de sélectionner des disques pour leur rareté supposée et que je proposais systématiquement un extrait de 30 secondes des titres concernés.
Mais la principale différence, c'est que j'ai chroniqué en tout et pour tout deux disques dans cette rubrique (l'autre est un album d'Alvaro), alors que ce billet est le 625e de Blogonzeureux!
Sinon, même quelques années plus tard, je n'ai pas grand chose à rajouter à ce que j'écrivais dans Vivonzeureux! à propos de ce disque des Dolphins :

Ce disque fait partie du très grand nombre de ceux que j'ai achetés au pif - mais pas tout à fait par hasard - dans les caves des Record & Tape Exchange de Londres. Souvent, on est déçu par ces pêches presqu'à l'aveuglette, mais parfois on tombe sur une véritable perle...
Et je me souviens très bien pourquoi j'ai pris celui-ci parmi les centaines d'autres du bac à 10 pence. Pas pour sa pochette cheapo en papier plié impression deux couleurs noir/orange (le sytème solaire dessiné à l'encre au recto, un labyrinthe peut-être bien dessiné en cours de techno pour passerle temps au dos...), mais tout simplement pour le choix des deux reprises qui figurent en face B : une de Syd Barrett et une de John Cale, excusez du peu !
Tout laisse à penser que les Dolphins sont anglais. La "Bible" ("International discography of the new wave, volume 1982/83" par B. George et M. de Foe) liste ce disque, mais aucun autre. On peut raisonnablement en déduire que c'est leur seule parution.
La face A est signée Al Turner. Il y a une maison d'édition indiquée sur l'étiquette du disque (Decor Din), ce qui me fait hésiter entre une reprise d'un titre que je ne connaîtrais pas par ailleurs et un original des Dolphins. De toutes façons, c'est un morceau plus qu'honnête. Seuls certains maniérismes très new wave du chant ont un peu mal vieilli.
Mais c'est bien la face B qui fait vraiment l'intérêt du disque, avec ses deux reprises de très bonnes facture. Celle de Barrett, courte (1'23"), réorchestrée pour un groupe de rock classique, sobre, propre, rend parfaitement hommage à la chanson, sans chercher à en copier le style ou le son de la version originale. L'autre est peut-être plus proche de la version de Cale (mais je connais mal l'original), mais est aussi très bonne, et d'autant plus méritoire qu'on a sans doute affaire ici à un groupe amateur resté dans les oubliettes - ou en tout cas les caves - de la new wave anglaise.
Ca risque peu d'arriver, mais si un jour chez un disquaire vous avez en main ce 45t des Dolphins, achetez-le, même s'il coûte un peu plus de 10 pence !

En fait, si, j'ai une chose à rajouter !
Certes, The Dolphins sont et restent de grands inconnus, autant que je sache, sûrement pas des amateurs quand même, mais aujourd'hui j'ai regardé les crédits de mon double album reprenant les deux sorties solo de Barrett et juste après j'ai ressorti mon 45 tours des Dolphins. Et là, un nom m'a sauté aux yeux. J'ai revérifié trois fois, mais oui, l'ingénieur du son des Dolphins est bien Peter Bown, très probablement le même Peter Bown qui a été ingénieur du son de 1951 à 1991, notamment chez EMI, et qui a notamment travaillé avec Syd Barrett sur The piper at the gates of dawn de Pink Floyd et sur Barrett ! On peut être certain que The Dolphins ne l'ont pas embauché au hasard.

Des extraits de 30 secondes des trois titres sont en écoute sur Vivonzeureux!.
Pour ceux que ça intéresserait, un exemplaire du disque est actuellement en vente à 12 £ sur eBay.

Ajout du 21 avril 2012 :
Pour en savoir plus sur The Dolphins, il faut lire le billet sur l'album The fine art of daydreaming de Lewinus Mone.

2 commentaires:

Pol Dodu a dit…

On aura peut-être bientôt des informations sur ces mystérieux Dolphins.
En effet, le légendaire Fred Dellar vient de publier dans da rubrique Ask Fred (n° 208 de Mojo daté de mars 2011) la lettre où je l'interrogeais à ce sujet à la suite de la diffusion d'un CD de reprises de Syd Barret avec le magazine.
Et bien, même Fred donne sa langue au chat ! Mais comme il lance aussi un appel au peuple, on devrait en savoir plus dans les prochaines semaines.
Fred indique aussi par ailleurs qu'on peut télécharger ce single chez Swinging Singles Club.

Pol Dodu a dit…

Pour en savoir plus sur The Dolphins, il faut lire le billet sur l'album The fine art of daydreaming de Lewinus Mone.