30 mai 2010

THE MOVE : Flowers in the rain


Offert par Marie-Claire à Vauclerc le 28 mai 2010
Réf : FSS 510 -- Edité par Stateside/EMI en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Flowers in the rain -/- (Here we go round) The lemon tree

Si même ma soeur se met à m'alimenter avec des pièces comme celles-ci trouvées à bon marché sur des vide-greniers, je ne suis pas sûr que je vais réussir à tenir le rythme, mais je ne vais certainement pas me plaindre !
En plus, elle m'a offert deux autres 45 tours qui mériteraient presque chacun un billet, un EP années 50 Sélection Whisky a Gogo vol. 2 dont on aura sûrement l'occasion de reparler et un 45 tours de Monty aux titres et à la pochette d'anthologie mais dont le contenu gravé sur les sillons est tellement insupportable que, même avec mes idées larges, je n'y ai rien trouvé à sauver.
En fait, j'ai ces deux titres de The Move depuis la fin des années 80, mais sur un minable Greatest hits paru chez le label économique Pickwick, importé à prix prohibitif en France, dont je ne m'étais emparé qu'une fois qu'il avait été soldé à 10 francs. Là, il s'agit bel et bien du 45 tours original français de 1967 et, cerise sur le gâteau, il rassemble mes deux titres préférés du best-of, la troisième marche du podium étant occupée par I can hear the grass grow.
Flowers in the rain est un excellent exemple de pop-rock psychédélique, mais je lui préfère encore (Here we go round) The lemon tree, une chanson dans laquelle je retrouve un concentré de l'inspiration sixties psychédéliques des Television Personalities. S'ils avaient continué dans leur veine pop après See Emily play, les Pink Floyd auraient pu venir tourner autour de ce citronnier, ce qu'ils ont effectivement fait une ultime fois, en restant dans les fruits, avec leur troisième 45 tours Apples and oranges, le dernier avec Syd Barrett, sorti quelques mois après que le 45 tours de The Move ait atteint la deuxième place du hit-parade anglais
Si vous avez des cadeaux de cet acabit à me faire, n'hésitez pas à me contacter, je suis preneur !

29 mai 2010

P J HARVEY : Good fortune


Acquis à la boutique de l'Hospice Earl Mountbatten à Ryde le 20 mai 2010
Réf : CID 769/562 992-2 -- Edité par Island en Europe en 2000
Support : CD 12 cm
Titres : Good fortune -- 66 promises -- Memphis

Dès l'entrée de la boutique, le gars de permanence avait l'air sympa. Il n'y avait qu'une étagère de CD, mais il y avait aussi collée dessus une étiquette qui annonçait des CD singles à 10 pence dans le fond du magasin. Je m'y suis précipité et je me suis plongé dans la cinquantaine de disques qui s'y trouvaient. Je commençais à en mettre quelques-uns de côté, dont des remixes des Shamen, mais finalement je ne les ai pas pris car, me voyant intéressé, le gars m'a dit qu'il en avait d'autres en réserve et il m'a demandé si je voulais les voir. Je n'ai évidemment pas dit non !
Il m'a ramené un plein carton de CD singles, tous en état neuf. Après quelques minutes de tri fébrile, j'en ai sélectionné une trentaine, pour la plupart des noms connus, de R.E.M. à Collapsed Lung en passant par New Order, Beth Orton ou James. Et comme en fait il y avait un prix de 30 pence pour les 5 CD singles, j'ai payé chaque disque, dont celui-ci, moins de 8 centimes d'euro : quasiment un record de prix bas !
Mon exemplaire de ce Good fortune n'a qu'une particularité : il n'a pas la bonne pochette. Les titres sont ceux du CD 1 de ce premier single extrait de l'album Stories from the city, stories from the sea alors que la pochette est celle du CD 2. On sait que cette habitude des labels de sortir les singles en formats multiples était un coup commercial qui permettait de se faire facilement du fric sur le dos des fanatiques des groupes tout en poussant le disque vers le haut des classements de vente, mais là Island a poussé le vice jusqu'à dupliquer sur les deux CD non pas seulement la face A (obligatoire) mais aussi une des faces B, Memphis, a priori les deux fois dans la même version. Au moins, le CD australien reprenait sur un seul disque les quatre titres de ce single (et trois vidéos en plus).
Good fortune est loin d'être un de mes titres préférés de PJ Harvey. Il n'est pas mauvais, mais c'est presque pire : il est anodin, lisse, quelconque et ce n'est pas le genre de qualificatif qu'on associe au meilleur de PJ Harvey, qui a ici son chant en mode pseudo-Patti Smith et semble être sur pilote automatique. Heureusement, les deux faces B sont bien plus intéressantes.
66 promises commence juste avec une guitare un peu crade et la voix de PJ, comme au meilleur de ses 4 track demos. C'est une chanson sur le mariage. Il y est question de 66 promesses mais aussi, entre autres, de 66 positions. Pourquoi 66 et pas 3 de plus,  par exemple, mystère.
Memphis est plus pop, menée par un riff de guitare léger. Il est précisé sur le site officiel de PJ Harvey que cette chanson a été écrite pour Jeff Buckley, Memphis étant la ville où il a pris son dernier bain. Franchement, indépendamment du thème, il me semble que cette chanson a un potentiel bien plus fort que Good fortune et qu'elle aurait fait un bien meilleur titre d'album et une bien meilleure face A de single.

27 mai 2010

CHUCK BERRY : My ding-a-ling


Acquis à la boutique YMCA de Southampton le 21 mai 2010
Réf : 6145 019 -- Edité par Chess en Angleterre en 1972
Support : 45 tours 17 cm
Titres : My ding-a-ling -/- Let's boogie

La veille encore, j'étais tombé sur un 45 tours de Chuck Berry dans une pochette générique Chess  comme celle-ci, emballé dans un sac plastique fermé et étiqueté 6 £. Je l'avais soigneusement ignoré, mais là, à 20 pence, en parfait état et avec une face A, My ding-a-ling, que j'aime beaucoup, je m'en suis saisi dans l'instant.
Apparemment, ça défrise certains puristes mais My ding-a-ling est le plus grand succès de Chuck Berry, si l'on s'en tient aux ventes aux Etats-Unis où c'est son seul titre à avoir été classé n°1 du hit-parade.
On a à faire ici au Chuck Berry coquin. Coquin à plusieurs titres. Coquin parce que les paroles de la chanson ne sont que sous-entendus à connotation sexuelle, dans la grande tradition des chansons grivoises, mais coquin aussi parce que Chuck s'attribue la paternité de la chanson alors que Dave Bartholomew a enregistré (et signé) dès 1952 en face B d'un 78 tours une chanson intitulée Little girl sing ding-a-ling, que je n'ai pas entendue mais qui serait bien la même.
Chuck Berry avait déjà enregistré cette chanson en 1968 sur l'album From St. Louie to Frisco, avec des paroles légèrement modifiées puisqu'elle était devenue pour l'occasion My tambourine. C'est un titre que j'aime bien avec un arrangement agréable, mais il est assez rapide et l'humour des paroles a tendance à se diluer dans le rythme.
La principale différence en fait entre My tambourine et My ding-a-ling c'est que cette dernière est enregistrée en public. Et ça change tout. Il y a encore des artistes (Frank Black me vient à l'esprit) qui n'ont pas compris que donner un concert ce n'est pas seulement jouer sa musique devant un public, mais c'est partager un moment  de vie avec lui. C'est pour ça que pour une fois le terme anglais "live music" est approprié.
Depuis des décennies, Chuck Berry a une sale réputation, probablement justifiée, pour son attitude quant aux concerts. Il vient sans groupe, demandant aux promoteurs de recruter des musiciens dont il se désintéresse, du moment qu'ils savent jouer Johnny B Goode et les autres classiques, et il a une attitude de mercenaire, exigeant tout ou partie de son cachet avant, voire même pendant, sa prestation.
Le 3 février 1972 à Coventry, en Angleterre, Chuck Berry était ainsi accompagné par le Roy Young Band, qui comptait en son sein deux futurs membres d'Average White Band (!), mais une chose est sûre, il était complètement impliqué et a pris un grand plaisir à jouer ce soir-là My ding-a-ling.
La version complète de cette prestation dure 11'30. On la trouve sur l'album The London Chuck Berry sessions (une face studio enregistrée à Londres, une face live à Coventry). Quand la chanson a commencé à passer en radio, le label a charcuté l'enregistrement pour en faire une version de 4', en réussissant miraculeusement à conserver une grande partie de la joie et de la magie de ce grand moment de musique et de rigolade.
Chuck s'amuse comme un petit fou. Il fait chanter le public, vanne les filles, le caméraman qui se met à chanter aussi, ceux qui ne chantent pas... A aucun moment on a l'impression d'un performer cynique qui utilise des ficelles usées jusqu'à la corde. Non, c'est visiblement un bon moment passé avec le public, que nous revivons par procuration à chaque écoute.
Je pense que la vidéo ci-dessous date du jour même de l'enregistrement de l'album. Il n'y a que sept des onze minutes, mais ça donne une meilleure idée que toute description que je pourrais être tenté d'en faire :



Des moments comme ça sur des disques live, il n'y en a malheurement pas des dizaines. Pour ma part, je pense évidemment à l'album Modern Lovers live ! de 1977. N'oublions pas que Jonathan Richman a fait figurer en bonne place dans son premier album en 1976 une reprise du Back in the USA de Chuck Berry.
Sur l'album live, il y a cette fameuse version de Ice cream man, qui dure plus de huit minutes contre seulement trois pour la version studio. Comme pour la chanson de Berry, il y est question de clochette (celle du camion de glacier), le public chante ("Ding ding") et on rigole beaucoup, notamment parce qu'il y a un nombre incalculable de fausses fins, avec des redémarrages trompeurs, en changeant le rythme par exemple pour surprendre tout le monde. J'arrête le parallèle là, car je ne pense pas qu'il y ait le moindre sous-entendu salace dans la chanson des Modern Lovers, mais c'est là aussi un très grand moment de concert.
Sur le même disque, on trouve un autre titre où il est question d'une cloche qui sonne, My little Kookenhaken, une chanson pas du tout grivoise non plus mais qui, avec son côté nostalgique et son retour sur l'enfance, n'est pas si éloignée que ça de My ding-a-ling.
En face B du 45 tours, Let's boogie est extrait de la partie studio de l'album. Tous les ingrédients des titres qui ont fait la réputation de Chuck Berry sont présents, mais c'est sans âme et sans intérêt, comme tout l'album d'ailleurs, à l'exception de My ding-a-ling.

The London Chuck Berry sessions est inclus dans Have mercy, un coffret paru récemment qui reprend l'intégrale des titres publiés par Chuck Berry de 1969 à 1974 lors de son deuxième contrat chez Chess, avec des inédits dont une version studio de My ding-a-ling, qui ne peut qu'être décevante par rapport à cette version live. Ayant eu l'occasion d'écouter deux ou trois des albums de cette période, ce n'est de toute façon pas un achat que je recommanderais.

25 mai 2010

JEAN-CLAUDE ET SES WACHI WALA : Qui li bisoin mo noir


Acquis à la boutique de l'Armée du Salut de Southsea le 19 mai 2010
Réf : VPN 139 -- Edité par Dragons, AS à l'Île Maurice probablement dans les années 1970
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Qui li bisoin mo noir -/- Contrôle de naissance

Ainsi donc, éparpillés au milieu de ces disques anglais qui dataient pour la plupart des années 60, j'ai trouvé trois 45 tours de séga mauricien. Et pas n'importe lesquels puisque viennent rejoindre sur mes étagères à côté des deux 45 tours de P'tit Frère des disques de gens qui sont visiblement reconnus comme des grands noms du séga, Jean-Claude [Gaspard], Serge Lebrasse (Vive le séga volume 2, un pot-pourri de ségas) et Claudio [Veeraragoo] (l'excellent et très énergique Co co ricco). Ces disques ont été fabriqués et imprimés en France chez Phonogram/C.I.D.I.S. à Louviers.
Avant d'être le nom de son groupe, Wachi Wala est le titre du premier 45 tours de Jean-Claude Gaspard, sorti en 1968, qui est devenu un classique du séga. Si on en croit le dos de la pochette, celui-ci est au moins son quatrième disque. Musicalement, la principale différence avec les disques de P'tit Frère est l'absence de l'accordéon.
Qui li bisoin mo noir est joué sur un rythme endiablé. Le refrain est chanté par des choeurs masculins, ponctués d'exhortations de Jean-Claude. Ces choeurs sont assez en retrait en volume, tout comme la guitare solo de Contrôle de naissance, ce qui fait penser à un enregistrement en direct complet avec peu de possibilités de mixage. Contrôle de naissance est sur un rythme moins fou, plus dans le style "chanson des îles". Une fois de plus, je regrette fort de ne pas comprendre les paroles en créole.
Aux dernières nouvelles (2009), Jean-Claude Gaspard était toujours en activité, mais son propre site n'est plus en ligne.

24 mai 2010

CHUBBY CHECKER : The lose-your-inhibitions twist


Acquis à la boutique de l'Armée du Salut de Southsea le 19 mai 2010
Réf : 45-DB 4808 -- Edité par Columbia en Angleterre en 1962
Support : 45 tours 17 cm
Titres : The lose-your-inhibitions twist -/- Slow twistin'

Dans l'arrière-boutique, une fois passé le comptoir, il y avait deux étagères de disques, principalement des 45 tours des années 60 à 20 pence, sans pochette illustrée mais en bon état. J'en suis ressorti notamment avec ce disque, mais aussi avec trois singles de Rolf Harris et, exception du lot, trois 45 tours de séga de l'île Maurice des années 70, avec pochette, dont on aura sûrement l'occasion de reparler.
Ce qui m'a surpris avec ce disque de Chubby Checker, ce n'est pas tant qu'il y ait au verso de la pochette une publicité pour les produits de maquillage de la marque Miners et ce n'est surtout pas le fait qu'il y ait le mot "twist" dans le titre des deux chansons, vu que ça fait un bon cinquante ans que Chubby Checker est le twist. Non, ce qui m'a vraiment étonné c'est de voir un mot aussi recherché que "inhibitions" dans le titre de la face A, sachant que le twist a été l'un des styles les plus légers qui soient dans la période glorieuse de la pop-yéyé du début des années 1960. Mais heureusement, la tradition de la musique pop n'est pas trahie puisque cette chanson, qu'on entend dans It's trad, Dad !, un film réalisé par Richard Lester juste avant A hard day's night, est évidemment un appel à la dépravation de la jeunesse. En tout cas, mode du twist ou pas, ce qu'on a ici musicalement c'est un excellent titre de rhythm & blues dominé par un puissant saxophone et par la performance de Chubby Checker.
Avec un titre comme Slow twistin', je craignais un peu que la face B ne soit qu'un bête slow vaguement habillé d'oripeaux twist, mais non, c'est bien mieux que ça et c'est peut-être encore meilleur que la face A : il s'agit d'un duo avec une Dee Dee Sharp en début de carrière ponctué de choeurs quasi doo-wop.

Ces deux chansons ont été incluses sur l'album For teen twisters only. En France, elles constituaient la face B du EP La Paloma twist.



17 mai 2010

DEFINITION OF SOUND : Wear your love like heaven


Acquis chez Gibert à Paris dans les années 1990
Réf : YRCD 61 -- Edité par Circa en Angleterre en 1991
Support : CD 12 cm
Titres : Wear your love like heaven -- Wear your love like heaven (Extended live version) -- I don't know nothin' 'bout daisies -- Wear your love like heaven (Kingdom Come mix)

Les titres hip-pop du début des années 1990 ne vieillissent pas tous très bien. Par exemple, pour Definition of Sound, j'ai un peu de mal maintenant avec Now is tomorrow, à cause de la voix féminine avec coffre, du style de celles qui polluent la pseudo-soul de ces dernières années. J'aime toujours autant la face B, Moira Jane's café, qui une fois rééditée en face A en 1992 a été le plus grand succès du groupe aux Etats-Unis, mais le problème avec ce titre c'est que son unique atout musical c'est un sample proéminent du Gloria de Them, à tel point qu'il est plus intéressant de se reporter au titre original.
Alors du coup j'ai choisi Wear your love like heaven, avec le même style d'ambiance et un groove sixties comme pour Moira Jane's café, sauf que là je ne connaissais pas le titre samplé et que la chanson est plus dynamique, avec des raps réussis.
1990-1991, il me semble que c'est la fin du premier âge d'or du rap et du hip-hop, celui où l'on pouvait encore sortir un disque sur un label assez gros sans en passer par une batterie d'avocats spécialisés dans la négociation de droits et sans même mentionner les titres originaux samplés, comme c'est le cas pour Love and life : a journey with the chameleons, le premier album de Definition of Sound qui contient les trois titres que je viens de mentionner.
C'est ainsi que je ne savais pas jusqu'à aujourd'hui que la structure de Wear your love like heaven est entièrement basée sur Let it all hang out, un titre longtemps obscur de The Hombres sorti en 1967, bien hypnotique et pas loin du tout dans l'esprit et le son de Gloria. Je savais par contre que le titre (pas les paroles, qui n'ont rien à voir) était repiqué d'une autre chanson de1967, le Wear your love like heaven de Donovan. Si le groupe a bien apporté du rythme et de la pêche à la chanson originale des Hombres, il est étonnant de constater qu'ils ont poussé le bouchon jusqu'à reprendre l'intro parlée du 45 tours original. Mais après tout, ils ne sont pas les premiers et la musique, comme la culture en général, est un éternel recommencement : The Hombres avaient eux-mêmes piqué ces quelques phrases à une parodie de sermon de Red Ingle and his Natural Seven, qui introduisait en 1947 leur reprise de Cigareetes, whuskey and wild, wild women, un titre des Sons of the Pioneers popularisé en France par Eddie Constantine sous le titre Cigarettes, whisky et peties pépées. Mine de rien, on passe donc en quelques secondes et sans le savoir de 1991 à 1947 en écoutant ce disque !
La version originale de Wear your love like heaven, celle du premier titre de ce CD, reste donc pour moi l'une des réussites du genre, à compiler le jour venu avec les meilleurs titres de De La Soul, des Dream Warriors, de Gang Starr, des Stereo MC's ou de PM Dawn. La version allongée Live n'est pas un enregistrement en concert, cela désigne simplement le fait que certains samples et la boite à rythmes sont remplacés sur cet enregistrement par des musiciens. Il y a un espèce de break instrumental dans les premières secondes qui fait carrément peur, mais après le groove se construit et la version est très agréable. Par contre, en vrai live pour l'émission The Word, je trouve ça à peu près insupportable. De même, en ne gardant que les vocaux et en remplaçant les samples par une rythmique house inconsistante, le Kingdom Come mix est typiquement le genre de remix qui réussit à bousiller complètement un morceau excellent.
Je ne suis pas certain de saisir tout le propos de la face B inédite par ailleurs I dont know nothin' 'bout daisies, mais il parait évident qu'il est en réaction au concept de D.A.I.S.Y. age développé par De La Soul.

16 mai 2010

DR. FEELGOOD : Stupidity


Acquis par échange à Châlons-sur-Marne vers 1978
Réf : UAS 2990 -- Edité par United Artists en France en 1976
Support : 33 tours 30 cm
13 titres

Dr. Feelgood est d'actualité ces jours-ci. Pas tellement parce que le groupe est à nouveau en tournée : sachant qu'il n'y a plus aucun membre original dans la formation depuis la mort du chanteur Lee Brillaux en 1994, même si les musiciens sont bons, il y a forcément un peu tromperie sur la marchandise et exploitation d'une rente de situation à faire survivre comme ça ce qui n'est plus qu'une simple marque commerciale. Par contre, Oil city confidential, le tout récent documentaire sur Dr. Feelgood de Julian Temple, est sûrement très intéressant et les articles qu'il a suscités m'ont donné envie de ressortir mon exemplaire de Stupidity.
Je ne sais plus trop par quel trafic je suis entré en possession de ce disque. Je sais que ce n'est pas moi qui l'a acheté neuf et que je l'ai sûrement récupéré auprès d'Eric Ma., de Patrick Me. ou d'un autre copain du quartier. Mais contre quoi ? Mystère et boule de gomme. En tout cas, ce disque a parfaitement rempli son rôle pour moi, celui d'être un brillant manuel d'apprentissage du rock'n'roll. Je pense que c'est avec lui que j'ai découvert des classiques comme I'm a man de Bo Diddley, Walking the dog de Rufus Thomas ou I'm talking about you de Chuck Berry. Pendant très longtemps, je n'ai connu la chanson-titre Stupidity que dans cette version de Dr. Feelgood, ce n'est que ces dernières années que j'ai découvert et apprécié l'excellente version originale de Solomon Burke.
Mais cet album live, le troisième de Dr. Feelgood, ne comprend pas que des reprises et sa grande force est que les originaux, tous signés par le guitariste Wilko Johnson, sont largement à la hauteur des titres repris et forment avec eux un ensemble très cohérent. Sans exagérer, She does it right, Roxette, All through the city, Back in the night, 20 yards behind et I don't mind figurent parmi les meilleures chansons du disque, indépendamment des reprises qu'elles cotoient.
Le disque a été enregistré lors de deux concerts de 1975. La face A à Sheffield en mai et la face B en novembre "à la maison", à Southend. Stupidity est sorti à l'automne 1976 et s'est payé le luxe d'occuper, pendant une semaine, la première place du hit-parade anglais. Au moment où ils commençaient à s'aventurer sur scène, voici donc ce qu'écoutaient les punks anglais à l'automne 1976. Les punks et plus généralement toute l'Angleterre puisque les morveux n'auraient pas suffi à porter ce disque au n°1 des ventes, surtout s'ils le volaient chez les disquaires !
Cet album est la preuve "vivante" que le rock n'avait pas été complètement étouffé dans les années 70 par le progressif, le jazz-rock, le disco et la pop commerciale. On a à faire ici à la troisième génération du rock, après les créateurs des années 50 et les premiers héritiers anglais et américains des années 60. Ce n'est pas un hasard si on trouve ici au moins enregistrés par les Rolling Stones à leurs débuts. Solomon Burke, Bo Diddley, Chuck Berry, Leiber-Stoller, Sonny Boy Williamson... Dr. Feelgood s'abreuvait aux mêmes sources que ses prédécesseurs. Ils n'étaient pas les seuls non plus : outre tous les piliers du pub-rock ou des gens comme les Flamin' Groovies, la liste de ces reprises m'a fait repensé à un billet récent sur l'un des jeunes contemporains de Feelgood, George Thorogood, qui est plus souvent associé au blues mais qui reprend aussi Chuck Berry et Bo Diddley. Back in the night, avec sa guitare au bottleneck et son rythme basique, ne détonnerait absolument pas sur Move it on over.

Il existe des rééditions en CD avec quelques bonus de Stupidity. mais à mon avis, quitte à investir, il vaut mieux s'intéresser à Going back home, sorti en 2005.
Pour un prix modique, on a droit à un DVD avec 9 titres filmés du concert de Southend en 1975 qui a donné la face B de Stupidity, et à un CD 24 titres qui reprend visiblement l'intégralité du concert de Southend plus quelques bonus dont trois titres du concert de Sheffield qu'on trouvait à l'origine sur la face A de Stupidity.


Dr. Feelgood, All through the city, live en 1975.


Dr. Feelgood, She does it right, live en 1975.


Une publicité pour Stupidity parue dans Sounds en 1976.

15 mai 2010

CALEXICO : 98-99 Road map


Acquis sûrement à La Cigale à Paris le 8 novembre 1998 ou sinon au New Morning à Paris le 13 octobre 1998
Réf : [sans] -- Edité par Our Soil, Our Strength aux Etats-Unis en 1998
Support : CD 12 cm
6 titres

Je sais que j'ai acheté ce disque à un stand de Calexico lors de l'un de leurs concerts : ce disque n'a été en vente que lors de leurs tournées. J'aurais parié que c'était à Reims, le 21 avril 1999, à l'occasion de leur excellent concert à L'Usine, mais non, vu que des titres de ce disque font leur apparition dans mes compilations sur cassette dès le 15 novembre 1998. Comme ils sont absents de la précédente compilation de fin octobre, je me dis que c'est bien à La Cigale à Paris, à l'occasion du festival des Inrockuptibles, que j'ai dû acheter ce disque. Une superbe affiche, puisque j'ai vu ce soir-là mes premiers concerts de Calexico et de Grandaddy, mais un concert dans une salle dépeuplée et froide du fait de l'heureuse annulation de dernière minute du passage de la tête d'affiche, The Manic Street Preachers, avantageusement remplacés par The Nits, que je voyais là également pour la première fois.
Quelques semaines plus tôt, au New Morning, il y avait eu ce concert exaspérant, où je n'avais pas été en mesure d'apprécier pleinement les excellentes prestations de Lambchop et de Vic Chesnutt du fait de l'annulation du passage de Calexico, justement pour ne pas faire de l'ombre au Festival des Inrocks. Le groupe avait quand même joué ce soir-là le temps d'une version percutante de Stray. Il n'est pas impossible que je sois revenu du New Morning avec ce CD, mais ce n'est pas l'hypothèse la plus probable car ce disque m'a tellement plu qu'il aurait sûrement figuré dans mes compilations maison dès le mois d'octobre.
Il me semble que la tradition d'éditer des disques exclusivement diffusés lors des tournées est relativement récente. En tout cas, c'est vers cette époque, 97-98, que je l'ai découverte. A ce jeu-là, Calexico est l'un des plus assidus : ils ont produit six albums réservés aux tournées de 1998 à 2007, pour la plupart des disques instrumentaux mais il y a aussi du live.
98-99 Road map est le premier de ces disques. Un excellent mini-album instrumental enregistré au même moment que The black light, l'album qui a défini le style Calexico et qui reste leur plus grande réussite.
Il y a d'ailleurs ici trois des titres de The black light. Minas de cobre, ici dans une version acoustique qu'on a retrouvée plus tard en face B du single The ride (Pt. II), et aussi Where water flows et Sprawl, deux titres qui faisaient moins de deux minutes sur l'album et qui sont ici dans des enregistrements "complets", ce qui explique qu'ils sont renommés Man goes where water flows et Too much sprawl.
Si je trouve Rollbar, le tout dernier titre du disque, intéressant mais sans plus, les deux autres "nouveaux" titres de Road map sont excellents et ne devront pas être oubliés le jour où il s'agira de préparer une rétrospective de Calexico.
El morro est très cool, avec beaucoup de guitares, notamment un son glissant en solo, et du violoncelle. A juste titre, il a été intégré à la BO du film Committed en 2000.
Glowing heart of the world commence aussi assez calmement, même si on entend comme les roulements de tonnerre d'un orage qui approche. Puis d'un seul coup ça se corse, l'orage éclate et là c'est comme si un duel de western avait lieu dans le fond du grand canyon, qui opposerait Ennio Morricone aux Shadows. Quand c'est fini, on est essoufflé, épuisé, trempé de sueur et de pluie, mais il y a encore tous ces morts à ramasser et à remonter du canyon.
Ce disques est placé sous la figure tutélaire de Lawrence Clark Powell, à qui il est dédié. Bibliothécaire, chercheur, auteur, Lawrence Clark Powell est l'historien et le chantre du sud-ouest des Etats-Unis. Avec Cormac McCarthy, il a beaucoup inpiré Calexico au moment d'enregistrer The black light. Les quatre premiers titres de Road map ont même servi à l'origine à illustrer musicalement The Southwest classics, une série de livres de Lawrence Clark Powell lus par lui-même (Il avait alors plus de 90 ans). En 2001, l'année de sa mort, on trouvait sur Aerocalexico, un autre "tour CD", le morceau Blacktop, qui contient un échantillon de la voix de LCP.

Le CD 98-99 Road map était officiellement en édition limitée à 1000 exemplaires, mais on peut aujourd'hui se procurer les titres en téléchargement payant sur le site du label Touch and Go.

13 mai 2010

TRIO HILL BILLY'S : Totem dance


Acquis sur le vide-grenier de Mardeuil le 25 avril 2010
Réf : 460 V 144 -- Edité par Ducretet-Thomson en France en 1956
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Totem dance -- Hey Mister Banjo -/- Polly wolly doodle -- My darling Clementine

Parmi mes disques à 10 centimes de Mardeuil, celui-ci est l'un des plus sympathiques. Si j'en crois le tampon au dos, il a appartenu un temps à l'Institut régional de rééducation sensorielle et motrice de Reims.
Le groupe est présenté au dos et sur le rond central comme "Les cow-boys de l'harmonica", ce qui d'emblée le situe entre Les Pinsons, pour le côté cow-boy, et le Trio Raisner pour l'harmonica. Un placement tout à fait cohérent, en fait : ils n'ont pas la qualité comique des Pinsons (Il faut dire qu'ils n'ont pas non plus avec eux Raymond Devos et Francis Blanche) mais ils jouent sûrement aussi bien de l'harmonica que le Trio Raisner, dont je n'ai qu'un 45 tours tardif qui m'avait fort déçu.

La page du site Amour du rock'n'roll dédiée aux cowboys chanteurs français nous apprend que le Trio Hill Billy's était composé de Georges Naudin, son épouse Denise Lanet et le frère de celle-ci Roger Lanet, mais trois des quatre titres de ce disque sont signés Boland (y compris My darling Clementine, il fallait oser, d'autant plus qu'il ne s'agit même pas d'une adaptation en français). D'après Encyclopédisque, il s'agit de Gilles Boland, musicien et chef d'orchestre prolifique, notamment via la série Le disque du jour avec ses Gilles Choeurs.

Le disque commence presque sagement avec Totem dance, un instrumental, à l'harmonica bien sûr, sur un rythme de danse indienne avec des cris de guerre comme dans les westerns.
Par la suite le groupe se lâche plus, il y a du chant, sur un ton parodique/comique, et surtout une instrumentation plus variée avec du banjo (pas seulement sur Hey Mister Banjo), du violon, du piano, un cuivre moqueur, de la contrebasse et même du kazoo.
La face B est plus proche de l'esprit des Pinsons. Polly Wolly doodle s'interrompt brusquement sur un "I forgot the words" et Clementine est un titre commun aux deux disques que j'ai de ces groupes. Si les versions se valent du point de vue de l'interprétation musicale, Les Pinsons l'emportent côté humour grâce à leur sketch sur la prononciation mot "Clementine". Les hoquets dans la voix à la fin de la version du Trio Hill Billy's tendent à faire penser qu'ils connaissaient la version des Pinsons avant d'enregistrer la leur.

Au bout du compte, voilà un disque très agréable d'un groupe qui joue aux cow-boys et aux indiens sans jamais se prendre au sérieux, ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas des fans déguisés qu'on peut croiser dans les festivals de musique ou de danse country.

12 mai 2010

POL DODU : Mes disques improbables


Acquis par correspondance chez The Book Edition à Lille en mai 2010
Réf : 978-2-9536575-0-0 -- Edité par Vivonzeureux en France en 2010
Support : 202 p. 20 cm
85 titres

Non, je ne vais pas aller jusqu'à chroniquer ici mon propre livre, mais il m'a semblé que ceci était le meilleur moyen de vous signaler qu'un recueil reprenant une partie des billets de Blogonzeureux! est désormais disponible.
Avec comme fil rouge l'aspect inattendu et détonnant des disques sélectionnés, ce qui permet d'associer Fernand Sardou à Captain Beefheart et Patti Smith à Marcel Bianchi, Mes disques improbables reprend 85 des 650 chroniques de Blogonzeureux!, revues et adaptés pour l'occasion.
Tous les détails sont sur Vivonzeureux!, quant aux curieux, ils peuvent même découvrir les secrets de fabrication de Mes disques improbables :

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09 mai 2010

THE CRY'N STRINGS : Monja


Acquis sur le vide-grenier de Mardeuil le 25 avril 2010
Réf : INT. 80123 -- Edité par Vogue en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Monja -/- Bu Bu Bi Du

Je ne comprends pas comment j'ai pu rater ce stand à l'aller, mais bon, je n'étais peut-être pas hyper-attentif car je savais que j'allais devoir reprendre la rue dans l'autre sens quelques instants plus tard. Toujours est-il que je ne peux pas blâmer le camelot, qui avait superbement installé sur une grande table une bonne douzaine de boites surmontées d'un écriteau imprimé sur une feuille A4 précisant "45 tours - 0,10 euros".
Miam miam ! A ce prix-là, et vu la quantité, j'ai parcouru l'ensemble du lot et, dès qu'une pochette m'interpellait pour une raison ou pour une autre, je vérifiais que c'était le bon disque à l'intérieur et qu'il avait l'air écoutable et je le mettais sur ma pile. A 10 centimes le disque, pas de temps à perdre à me demander si j'avais déjà ou pas tel ou tel EP de Pierre Perret ! Au bout du compte, j'ai acheté 35 45 tours, et deux albums à 50 centimes pour faire bonne mesure. Une bonne pioche.
Pour ce disque des Cry'n Strings, j'ai bien noté le titre Monja, en pensant que c'était sûrement une reprise de Monia, une scie années soixante de Peter Holm, que je n'avais jamais écoutée mais qu'on voit très souvent sur les stands. Pas de très bon augure mais, outre le prix, le lettrage psychédélique et la présence d'une face B onomatopesque m'ont convaincu dans l'instant. Il faut dire que je me suis délecté ces derniers mois avec Nee Nee Na Na Na Na Nu Nu de Jonathan Winters, Na Na Ni de Fredrik et Te-Ni-Nee-Ni-Nu de Slim Harpo, alors j'étais mûr pour le Bu Bu Bi Du des Cry'n Strings !
Je ne suis pas le seul à avoir acheter ce disque sur un vide-grenier assez récemment. Side Vinyl l'a acheté aussi en 2008 et sur son blog on peut même en écouter les deux faces.
L'étonnement, ça a été d'apprendre que Monja n'est pas une reprise parmi une multitude d'un grand succès, mais bel et bien la version originale de cette chanson, dans son allemand natal. Ça reste un slow, mais beaucoup moins baveux que celui de Peter Holm, avec un peu plus de dynamique et de bonnes parties de guitare.
Je suis quand même entièrement d'accord avec Side Vinyl pour dire que c'est Bu Bu Bi Du qui fait tout l'intérêt du disque. C'est un très bon titre rhythm and blues, mais sans aucune originalité, reprenant des plans par-ci par-là. Si on devait le rapprocher d'une autre chanson en particulier, on pourrait citer, pour rester dans les onomatopées, le Ooh Poo Pah Doo de Jessie Hill. Et, s'il y avait une version française à faire d'un titre de ce disque, c'est bien à Bu Bu Bi Du qu'il aurait fallu s'intéresser, ne serait-ce que parce que, à la façon dont le chanteur des Cry'n Strings prononce cette expression, ça sonne tout à fait comme "Pompidou", le nom du Premier Ministre de l'époque.

08 mai 2010

LES ABLETTES : Tu verras


Acquis probablement à La Clé de Sol à Reims en 1985
Réf : FAB 25 -- Edité par Réflexes en France en 1984
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Tu verras -/- Y a mieux à faire

Il aura suffi d'une diffusion l'autre matin après les infos du Tu verras de Claude Nougaro pour me donner envie de ressortir 45 tours des Ablettes. Je ne suis plus certain de l'endroit où je l'ai acheté, mais je me souviens bien que c'était neuf, en solde, à 5 francs.
C'est un cas assez peu courant d'une reprise au carré : Les Ablettes ont repris la chanson en français de Claude  Nougaro, qui elle-même était une reprise du O que sera de Chico Buarque. Comme souvent avec les adaptations en français, il ne s'agit pas d'une traduction directe des paroles originales. Nougaro a transformé l'interrogation amoureuse de Chico Buarque en une (excellente) chanson de couple.
A l'époque, peu de groupes rock s'étaient encore risqué à reprendre des succès de la chanson française. Les Ablettes pourraient se situer entre Starshooter et Bijou, qui s'étaient tous deux frottés à Gainsbourg (Le poinçonneur des Lilas et Les papillons noirs, respectivement). La face B, Y a mieux à faire, avec sa deuxième voix, ferait d'ailleurs plutôt pencher la balance du côté de Bijou.
Vingt-cinq ans après, ce deuxième 45 tours des Ablettes reste des plus agréables à écouter. La version de Tu verras est dans un style pop-rock, clair et enlevé. Y a mieux à faire est plus rock et se permet même le luxe, sauf erreur de ma part, de faire une référence au leader des Saints : "C'est trop tôt pour t'arrêter. Y a mieux à faire. N'écoute pas Chris Bailey. C'est un lunatique.".
Après un changement de label, le groupe aura un tube radio, Jackie s'en fout, un titre pop honorable, dans mon souvenir, avec un refrain qui restait en tête.
Ce disque est sorti sur le label Réflexes, l'un des rares labels indépendants en vue en 84-85, fondé entre autres par Patrice Fabien, qui a longtemps bossé chez CBS où il a notamment produit Edith Nylon et WC3. Leurs 45 tours se remarquaient par leurs couleurs fluo. Si je n'ai les titres des Désaxés et de Tina et les Fairlanes que sur l'album compilation Réflexes 84, j'ai et je chéris depuis longtemps l'excellent single Loco loquito de Ricky Amigos. J'ai acheté il y a relativement peu de temps le 45 tours de Fatidic Seconde, par contre, je n'ai et je n'ai toujours eu que la pochette du Ford intérieure d'Ich Libido : le groupe m'avait gentiment envoyé son disque, dans une simple enveloppe que le facteur avait absolument tenu à faire passer dans ma boite aux lettres, pourtant trop étroite. Résultat : un 45 tours littéralement en miettes qui est passé à la poubelle et une pochette souvenir !

02 mai 2010

MEMPHIS SLIM : Clap your hands


Acquis sur le vide-grenier de Oiry le 2 mai 2010
Réf : 6 832 016 -- Edité par Fontana en France vers 1970 -- Offert par Antar
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Clap your hands -/- So lonely

Entre la pluie de la fin de nuit et la grêle de l'après-midi, le vide-grenier de Plivot ce matin était un peu gris et délaissé. J'ai croisé en arrivant Dorian Feller qui rafle généralement pas mal de bons disques et qui là n'avait trouvé que peu de choses à son goût. Je m'attendais donc à repartir les mains vides et ça a bien failli être le cas, mais juste avant la fin de mon parcours, sur le stand d'un couple qui avait peut-être 150 45 tours de variétés peu intéressants à 50 centimes, je suis tombé sur ce disque que je recherchais depuis un ou deux ans en fait. Je suis donc bien content !
Je ne sais plus dans quel ordre les choses se sont faites. Peut-être que j'ai déjà vu quelque part la pochette de ce disque, que je trouve sympathique (La photo est créditée à X mais il y a fort à parier qu'elle est de Jean-Pierre Leloir) et qu'ensuite j'ai lu la page de Reimspunknroll qui indique que le groupe rémois Les Lionceaux accompagne Memphis Slim sur ce single et sur l'album du même titre, ce que confirme la discographie du groupe. Les Lionceaux ont également accompagné Memphis Slim, mais aussi Chuck Berry, sur scène en 1966.
Certes, j'aurais pu tomber sur le EP sorti en même temps que l'album en 1965, ou sur la première réédition en 45 tours de Clap your hands en 1969, voire même sur le CD actuellement disponible, mais ce 45 tours distribué dans les stations Antar, comme d'autres à la fin des années 1960/au début des années 1970 des Rolling Stones et de plein d'autres groupes, me va très bien.
Sur le rond central, le genre musical indiqué pour Clap your hands est "Surf-Frug". Faut arrêter de déconner. Clap your hands est un excellent blues-rock rapide, avec de la guitare électrique en solo et une batterie bien en évidence soutenue par des claquements de mains (évidemment). Il est clair que c'est un titre dans l'air du temps, enregistré au moment où les groupes du British blues boom connaissaient un succès mondial.
Pour la face B, je suis pour le coup d'accord avec la mention "Slow-Blues" du rond central. So lonely est plus dans le style habituel de Memphis Slim, avec son piano qui domine et son chant plaintif (presque trop à mon goût).
Si Les Lionceaux accompagnent bien Memphis Slim sur ce disque, ce dont je ne doute pas, ils ne sont pas les seuls. En effet, les crédits donnés sur le site Answers.com, probablement tirés de l'édition en CD de l'album, mentionnent toute une tripotée de noms, dont le vieux complice Mickey Baker à la guitare, qui vivait en France à l'époque, comme Memphis Slim.
C'est bien sûr parce qu'il habitait en France, et aussi sûrement parce qu'il a dû avoir des attaches à Reims, que j'ai eu l'occasion de voir Memphis Slim plusieurs fois en concert. Entre deux et quatre fois, mais je n'arrive pas à rassembler de souvenir plus précis et je n'ai pas d'archives pour la période concernée.
La première fois en tout cas, c'était peut-être à la salle des fêtes de Châlons, en 1979 ou 1980, pour un concert d'une tournée du style American Folk Blues. Memphis Slim était probablement en trio à cette occasion.
La ou les deux dernières fois, vers 1982-1983, c'était dans la galerie commerciale du Clairmarais, au centre-ville de Reims. Il y avait un petit restaurant donnant sur la galerie, et Memphis Slim, qui devait connaître le propriétaire, s'y produisait assez régulièrement. L'entrée n'était pas payante, les repas et les consommations assurant le chiffre d'affaire. Vu mon budget à l'époque, j'ai probablement dû me mettre dans un coin pour profiter du concert sans consommer. J'ai un doute, mais il me semble bien que c'est à cette occasion que j'ai vu Memphis Slim en duo au piano avec un batteur.


Le Ep original sorti en 1965 et une première réédition en 45 tours dans la série Les rois du rock, avec un autre titre de l'album en face B.


L'album original de 1965, avec une photo de la même session et le Rock Rythm' Blues qui sert à cacher le micro !

01 mai 2010

WRECKLESS ERIC : Le beat group électrique


Acquis chez New Rose à Paris en 1989
Réf : ROSE 179 -- Edité par New Rose en France en 1989
Support : 33 tours 30 cm
12 titres

Voilà encore un disque, comme ceux de T. Tex Edwards, Pianosaurus, Elliott Murphy, Les Calamités, Paul Roland et un petit paquet d'autres, édité par le label New Rose et acheté  à la boutique New Rose en partie parce que les prix y étaient imbattables.
Je connaissais Wreckless Eric depuis le tout début des années 80, mais seulement grâce à deux ou trois titres que j'ai eus sur des compilations Stiff, notamment Semaphore signals et Reconnez cherie. Ce n'est que quelques temps plus tard que j'ai entendu son autre grand classique des débuts, Whole wide world.
Wreckless Eric a signé chez New Rose en 1989 au moment où il s'installait en France pour la première fois (Aux dernières nouvelles,il vit à nouveau en France avec sa partenaire Amy Rigby), après une grosse période de déprime en 1987-1988. Il mentionne cela dans diverses interviews, mais c'est évident à la lecture des paroles de certaines chansons de cet album, et pas seulement parce que l'une d'entre elles s'appelle justement Depression ! Comme sa pochette au bleu claquant, le disque n'est pourtant pas d'une humeur trop sombre dans l'ensemble.
La musique qu'on trouve sur cet album, enregistrée en trio avec André Barreau et Catfish Truton, n'est pas à proprement parler du "garage rock". Mieux que ça à mon sens, on pourrait parler de rock bricolo, strictement équivalent à ce qu'enregistrait à la même époque de l'autre côté de l'Atlantique un groupe comme le Ben Vaughn Combo, avec les mêmes ingrédients, une guitare au son pourrave, un chant approximatif, un orgue anémique et une batterie déglinguée. Les influences sont sûrement les mêmes aussi, des Modern Lovers à ? and the Mysterians, en incluant tout un pan de l'histoire du rock des années cinquante et soixante.
L'album se tient bien dans l'ensemble mais ma préférence va à trois chansons enlevées de la face A, Depression, Sarah et Tell me I'm the only one.
L'écoute de ce disque doit absolument êre complétée par celle de la version française de Depression, enregistrée à la guitare acoustique par Eric tout seul. Elle est sortie en 1990 en face B du single Haunted House mais elle est peut-être plus facile à trouver parmi les trois bonus de l'édition CD de l'autre album sorti par Wreckless Eric sur New Rose, le live At the shop !, un disque carrément enregistré dans le magasin New Rose qu'Eric a tendance à renier car il trouve le son vraiment excécrable.


Le beat group électrique et At the shop ! sont actuellement en téléchargement chez Music ruined my life.
Le dernier album en date de Wreckless Eric, en collaboration avec Amy Rigby, l'a vu de retour chez Stiff. Le duo joue en France ces jours-ci. Un deuxième album, Two-way family favourites, est annoncé pour juin.