24 avril 2011

RAY LEMA présente BWANA ZOULOU GANG


Acquis probablement chez Vitamine C à Reims en 1987
Réf : 34001-1 -- Edité par Mad Minute Music en France en 1987
Support : 33 tours 30 cm
7 titres

C'est la lecture d'une dépêche de l'AFP titrée Quand la chanson française inspire l'Afrique... et inversement qui m'a fait réagir. Il y est question du projet Yeke Yeke, présenté au Printemps de Bourges ce week-end. Quand je lis un texte où il est question d'associer musique africaine et chanson, où sont mentionnés les noms de Jacques Higelin et de Charlélie Couture, il est impossible pour moi de ne pas penser à un précédent projet, celui du Bwana Zoulou Gang, et je me suis étonné de ne pas le voir mentionné. Certes, ça remonte maintenant à plus de vingt ans, mais ce disque, sorti en 1987, la même année que le Akwaba Beach de Mory Kante, qui contient justement le Yéké yéké qui fit un tube énorme en 1988, est sûrement le premier projet à associer aussi formellement musiciens africains et vedettes de la chanson française.
Autour de Ray Lema, initiateur du projet, et de Lokua Kanza et Manu Dibango entre autres, on trouve à un moment ou un autre au chant sur ce disque Jacques Higelin, Charlélie Couture, Tom Novembre et Alain Bashung, excusez du peu. Et le tout est emballé dans une superbe pochette dessinée par Jano, qui a dû attirer à elle toute seule les fans de BD. C'est d'ailleurs sûrement Raoul Ketchup qui m'a fait connaître ce disque en l'amenant à notre émission Rock Comptines, et cet album a dû faire l'unanimité dans notre trio d'animateurs car Phil Sex est un grand fan de Jano.
Les interventions des "vedettes de la chanson" se limitent en grande partie sur le disque à  des refrains parlés-chantés. Higelin, Bashung et Couture, qui place un couplet en français sur une reprise de Papa was a rollin' stone, font leur truc très bien, et c'est bien intégré à l'ensemble. Ce n'est pas là où le bât blesse. Le problème se trouve plutôt dans la période de production, le milieu des années 80, et dans la mention très haut dans les crédits au dos de la pochette de la présence d'un "Ingineer for Synth" (faute d'orthographe comprise). Dès les premières notes du disque, c'est la cata qui était à craindre avec, avec une attaque de synthés et de saxophones, puis une batterie lourde et des effets un peu partout. Le pire dans le genre est le premier titre de la face B, Pariseries.
Les titres qui échappent à cette production sont ceux qui s'en sortent le mieux, comme le reggae Isle of right et l'instrumental aux percussions Kutakana.
Et puis, il y a quand même une très grande réussite sur ce disque, le titre que j'ai toujours préféré, celui que je passais à la radio, c'est Kayembe, le duo des frères Couture, Charlélie et Tom Novembre. Les deux frères font un grand numéro en nous racontant l'histoire de Kayembe "qui attendait un message en regardant les nuages". Il y a un peu de synthé, mais il est discret, et la production sur ce titre au rythme assez lent est plus discrète et plus roots, avec notamment de la flute. Un titre qui justifie à lui seul toute l'entreprise !

Une version un peu raccourcie de Kayembe est en écoute sur le site de Ray Lema (idem pour Pariseries, si vous y tenez).
Ray Lema sort un nouvel album, 99, le mois prochain. 

1 commentaire:

Pol Dodu a dit…

Cela témoigne bien de l'immense carrière de Manu Dibango : Je viens de me rendre compte que j'ai écouté trois disques différents de lui dans la seule journée d'aujourd'hui. En plus de celui du Bwana Zoulou Gang, que j'ai depuis très longtemps, il y en a deux que j'ai achetés ce matin-même en vide-grenier : "Les orgues d'antan", la reprise en français de 1967 de "A whiter shade of pale" par Alan Shelly and Manu Dibango's Brothers (sur une compilation "Dansez avec...") et "Congo bongo" sur le Volume 2 du "Fania All Stars Live at Yankee Stadium" enregistré en 1973 où il est en "Special invited guest" !!