29 mai 2011

DAVE EDMUNDS : Girls talk


Acquis chez YMCA à Douvres le 24 mai 2011
Réf : SSK 19418 -- Edité par Swan Song en Angleterre en 1979
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Girls talk -/- Bad is bad

Dans sa frénésie créatrice des années 1978-1981, Elvis Costello a relégué des pépites d'une qualité incroyable en face B de ses 45 tours. Les meilleures sont : Big tears, avec Mick Jones en invité à la guitare, issue des sessions de This year's model; Tiny steps en face B de Radio radio, issue des sessions d'Armed forces; et Girls talk, sortie tout début 1980 en face B de I can't stand up for falling down, enregistrée lors des sessions de Get happy !!.
Pour Girls talk, ce traitement s'explique sûrement par le fait que la chanson, écrite par Costello avait déjà été créée quelques mois plus tôt par Dave Edmunds, qui l'a mise sur l'album Repeat when necessary et en face A de ce 45 tours, qui a plutôt bien marché. Voilà ce qu'en disait Elvis dans les notes de pochette de la réédition de Get happy !! en 2003, réédition en double CD qui proposait deux versions de Girls talk, celle sortie en face B et une précédemment inédite et beaucoup plus rapide : "Girls talk avait été donnée à Dave Edmunds dans un moment de bravade enivrée et a fini par atteindre la 2e place des charts anglais. Aucune des versions des Attractions n'est vraiment terminée mais elles illustrent la façon dont le groupe travaillait."
Sur ce coup, je ne suis pas vraiment d'accord avec Alex Twist, qui a parlé de la version de Girls talk par Dave Edmunds l'an dernier, et qui semble la préférer à celle de Costello. Déjà, j'ai découvert pour ma part cette chanson il y a  plus de trente ans dans sa version Costello, qui restera donc pour moi à jamais la version de référence, même si Elvis lui-même estime qu'elle n'est pas terminée. Mais surtout, même si je trouve que la version de Dave Edmunds, enregistrée avec Rockpile au grand complet et en même temps que l'album Labour of lust de Nick Lowe (eux aussi, ils n'arrêtaient pas dans ces moments-là), n'est pas mauvaise du tout (et plus je l'écoute, plus elle me plait), j'ai vraiment le sentiment qu'il lui manquera toujours un petit quelque chose, qui se situe dans l'interprétation. En effet, Edmunds, Lowe et les autres nous balancent ça dans un excellent style power pop-rock qu'ils maitrisent à merveille, et ça coule tout seul. Mais Edmunds pourrait aussi bien nous réciter l'annuaire, ou chanter le refrain  de C'est un vrai paradis ce Céfalù (J'ai trouvé les deux disques dans le même bac), on a l'impression qu'il emploierait le même ton. Alors que là, il chante du Costello au maximum de sa causticité. Quand Costello chante "Don't come any closer, don't come any nearer, my vision of you can't get any clearer" ou "Though you may not be an old fashioned girl, you're still going to get dated", on y croit et on a le goût de la bile qui remonte dans la gorge, alors qu'avec Edmunds ce serait plutôt du miel. Idem évidemment avec Linda Ronstadt, qui a beaucoup repris Costello dans ces années-là, notamment Girls talk sur l'album Mad love dès 1980.
En face B, on a un autre titre de l'album, Bad is bad, là encore la création d'un titre d'un auteur-compositeur reconnu, Huey Lewis, qui est d'ailleurs présent à l'harmonica sur cet enregistrement blues pub-rock. Comme Costello, Huey Lewis en donnera sa propre version un peu plus tard, sur son album à succès Sports.

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