30 décembre 2012

SUPERETS : L'amour


Acquis par correspondance chez Croque Macadam en décembre 2012
Réf : CRM006 -- Edité par Croque Macadam en France en 2012 -- n° 46/200
Support : 45 tours 17 cm + 3 x MP3
Titres : Préliminaires -- L'amour -/- Parachute

Les blogs sont-ils l'avenir des labels ? Sûrement pas, mais en tout cas, à force de s'impliquer dans la chronique de la production musicale, certains de leurs rédacteurs franchissent le pas et entreprennent de produire et diffuser leurs coups de coeur. Il y a par exemple I Left Without My Hat avec Without My Hat Records et Requiem Pour Un Twister avec Croque Macadam.
C'est la description donnée par Alex Twist de sa nouvelle production ("Les 4 mecs pratiquent une pop en français mêlant guitares surf, traits d'humour dutronesques et synthétiseurs antédiluviens.") qui m'a décidé à sauter le pas et à acheter le premier 45 tours de Superets, pressé à 200 exemplaires mais aussi disponible en téléchargement, sans chercher à pré-écouter le disque sur Soundcloud.
Dans une interview publiée quelques temps plus tôt, le groupe lui-même citait une description faite par un journaliste : "Les Superets sont de jeunes gens modernes qui donnent dans un twist entre eighties növö et surf music boostée à l’électro.". Elle leur convient très bien, et à moi aussi, pas besoin donc d'aller chercher plus loin pour présenter ce jeune groupe rennais, qui incorpore de l'électronique new wave, mais aussi de la guitare et de la batterie.
Ici, des Préliminaires instrumentaux précèdent L'amour (bien vu !). Ce premier tube du groupe est dansant et enthousiasmant. Sur une rythmique synthétique, qui peut faire penser à Devo ou Kas Product, entre autres, avec un bon fond rock. Le chant et l'esprit du truc me font penser par moments aux Civils de La crise et au Boris Vian de La complainte du progrès.
Le groupe a voulu profiter de ce premier disque pour montrer différentes facettes de sa production. Effectivement, en face B, Parachute est un autre bon titre, mais d'ambiance assez différente. On est plus dans une pop synthétique, un peu façon Orchestral Manoeuvres In The Dark...

L'amour est en vente chez Croque Macadam.




Superets, L'amour. Réalisation : Jo Pinto Maia.

29 décembre 2012

KAS PRODUCT : Try out


Acquis sur le vide-grenier du Jard à Epernay vers la fin des années 2000
Réf : PL 37603 -- Edité par RCA en France en 1982
Support : 33 tours 30 cm
11 titres

J'ai eu l'occasion de m'intéresser à Kas Product assez tôt dans leur parcours. A l'IUT, vers 1982, un copain avait leurs deux premiers singles, sortis chez Punk Records, que j'avais pu copier sur cassette grâce à la chaîne stéréo de la "salle audiovisuelle" de la résidence universitaire. Je crois bien que j'avais aussi enregistré leur concert diffusé par Bernard Lenoir dans son émission Feedback. Et puisque la copie cassette revenait décidément moins cher que l'achat de disques, à une époque où mon budget m'obligeait à des choix drastiques, j'ai aussi copié sur cassette quand j'en ai eu la possibilité les deux premiers albums du groupe, Try out et By pass.
J'ai toujours bien aimé Try out et je n'ai jamais vraiment accroché à By pass, sans trop savoir pourquoi. Le son du groupe ayant peu évolué entre les deux disques, j'ai toujours mis ça sur le compte des compositions, sûrement plus faibles sur le deuxième disque.
En tout cas, c'est parce que je n'avais l'album que sur cassette que je l'ai rarement écouté pendant des années. J'ai fini par l'acheter il y a quelques temps, à un vendeur professionnel qui "bradait" un lot de 33 tours sur le vide-grenier du Jard à Epernay. Il avait plein de bons disques années 80, vendus initalement de 5 à 8 €, baissés à 1 €, principalement je pense parce qu'ils avaient pris l'humidité, que les pochettes étaient gondolées et qu'il sentaient la cave.
Je lui ai pris au moins deux disques en plus de celui-ci, The scream de Siouxsie and the Banshees  et un album de Modern English.
C'est en réécoutant l'album une fois rentré à la maison que j'ai pris une claque et que je l'ai aussitôt mentalement réévalué. Ce n'est pas seulement un excellent disque, comme je l'ai toujours pensé, mais carrément un des meilleurs albums new wave produits en France.
Kas Product avait à peu près tous les atouts de son côté : un son énorme, avant tout concocté électroniquement par Spatsz, avec un peu de guitare en plus, une chanteuse de grande classe, Mona Soyoc, qui avait de la voix, du métier et de la technique, et une image cold parfaite.
Ce qui me surprend aujourd'hui, c'est de constater à quel point leurs chansons sont rapides et percutantes. On n'est pas seulement dans une new wave électronique, plutôt dans de l'électro-punk puissante, qui ferait presque le pont entre les pionniers Cabaret Voltaire ou Human League et des groupes plus industriels contemporains ou immédiatement postérieurs comme Front 242, Nitzer Ebb ou Ministry...
Parmi les titres frénétiques et puissants, il y a trois classiques imparables, One of the kind, qui ouvre l'album, Never come back et So young but so cold, repris pour l'intitulé d'une compilation marquante il y a quelques années. Mais juste un petit cran en-dessous, il y aussi le très punk Countdown, Man of time et Break loose.
Les titres au tempo plus lent sont aussi très réussis, notamment le tour de force vocal Pussy X, sorti en 45 tours, son cousin No shame et Sober.
Tout ça était assez extrême et pas franchement commercial, mais l'accueil critique a été très bon, en France et à l'international, et il reste surprenant que Kas Product n'ait pas réussi à convertir tout ça en un succès plus marqué. D'autant que, contrairement à nombre de leurs congénères new wave, Kas Product était un groupe qui passait la rampe de la scène, même avec un Spatsz coincé derrière ses synthés.
Je dis ça, mais autant j'ai toujours apprécié Try out (et encore plus aujourd'hui qu'il y a trente ans), autant j'étais ressorti déçu du concert auquel j'ai assisté à Reims le samedi 22 mai 1982, dans le cadre du Festival des Musiques de Traverses. Mais je crois que cette déception était plus due aux circonstances qu'à la prestation du groupe. Autant que je me souvienne (c'est à dire très peu), le son était excellent et et leur prestation tout à fait correcte. Simplement, le concert a eu lieu en fin d'après-midi, au troisième jour d'un festival, dans une salle petite, certes, mais une salle de théâtre équipée de fauteuils beaucoup trop confortables pour des spectateurs fatigués. Et rien que ce jour-là, la concurrence était très rude puisqu'il y a eu juste avant Etron Fou Leloublanc et surtout This Heat, et le soir-même The Raincoats et le meilleur des deux concerts de Tuxedo Moon qu'il m'a été donné de voir.
Le label Ici d'ailleurs vient de rééditer Try out et By pass en CD, et même en vinyl. Une bonne occasion de se procurer ces classiques des eighties. Chaque album est accompagné de quelques titres bonus, mais il y a une chose qui me chiffonne : avec Try out on trouve 5 des 6 titres des deux premiers singles du groupe, mais celui qui manque c'est Take me tonight, justement mon préféré du lot ! C'est incompréhensible, d'autant que cette chanson se trouvait bien en 1990 sur la compilation Black & noir sortie par Fan Club. Je n'entrevois qu'une seule explication possible : que le groupe ait fini par regretter d'avoir repris pour ce titre la fameuse rythmique du Peter Gunn theme, mais ils ne sont pas les premiers à l'avoir fait, et ça a souvent donné d'excellentes choses (n'est-ce pas, les B-52's et Christophe ?).
Kas Product s'est reformé ponctuellement à plusieurs reprises depuis 2005, mais à l'occasion de ces récentes rééditions, les choses ont l'air plus durables: le groupe a tourné pendant tout le mois de novembre et de nouveaux concerts sont annoncés en 2013. Guettez les calendriers de concerts près de chez vous...



27 décembre 2012

GONTARD! : Bagarres lovesongs


Acquis par correspondance chez Sorry But Home Recording en novembre 2012
Réf : #039 -- Edité par Sorry But Home Recording en France en 2012 -- n° 51/100
Support : CD 12 cm
30 titres

Le nouvel album de (Chris) Gontard! est venu éclairer d'une lumière sombre notre hiver. Sauf erreur de ma part, il s'agit de la troisième sortie solo de l'aîné des Frères Nubuck, et les trois sont sortis sous des noms différents : Frère Nubuck 1 pour La dernière tentation de la dernière roue du carosse en 1998, un disque qui a pratiquement disparu des discographies du groupe; Chris Gontard pour J'ai envie de crever en 2005, présenté comme un album de démos enregistrées entre 2000 et 2004; Gontard! enfin pour ce nouveau disque, dont la pochette est un journal de huit pages, un nom modelé sur le nouvel intitulé de son groupe, récemment réincarné en Nubuck!.
Le principe reste cependant globalement le même : des textes, beaucoup de textes, parlés/chantés, avec comme principal accompagnement musical des échantillons sonores posés sur une rythmique. Mais côté technique, les choses ont beaucoup évolué depuis le magnéto cassette et la guitare des débuts. Le matériel désormais disponible permet à Gontard! de produire des enregistrements qui restent auto-produits mais qui n'ont plus rien de bricolés. Le sont est propre, le mixage travaillé, l'ensemble d'une grande qualité.
Ce qui n'a pas changé non plus, c'est la quantité de titres : 30 en 50 minutes, de quelques secondes à plusieurs minutes. Une explication à ce phénomène est donnée dès le premier morceau, Le soleil revient : "J'ai jamais aimé finir le travail, ça me plait de laisser une chanson à moitié faite, les tripes à l'air comme cette femme que l'on bâclerait au climax.".
Au cours des dix sessions d'enregistrements étalées de 2011 à 2012, Chris a par contre visiblement plus travaillé ses vocaux. Il s'essaie même à jouer au crooner sur les deux reprises de l'album, Plus fort que nous, l'une des chansons du film Un homme et une femme chantées par Nicole Croisille 1966 et la chanson du film Johnny Guitar. Pourquoi ce choix de reprises ? Peut-être parce que, comme il est dit dans Le visage du christ, "Jamais je n'aurais pu composer ce tire-larmes. Désolé de vous décevoir.". Il s'y essaie quand même sur Les oiseaux...
Une partie de ces chansons a d'abord été diffusée par Gontard! sur sa page Bandcamp, dans une série intitulée Expression directe et les mots clés choisis par Gontard! donnent une bonne première description du contenu : "adult alternative Afghanistan spoken word erotic french pop sad bastard music seventies swing".... Entre les titres (Sous influence russe, Le manifeste des trapézistes marxistes) et certaines paroles, j'avais noté une thématique russo-soviétique pour plusieurs chansons, visiblement, c'est plutôt de l'Afghanistan d'après l'invasion de 1979 qu'il est question.
Dans et en-dehors de cette thématique, les fulgurances dans les paroles vous sautent aux oreilles, comme dans Boom ("Je suis tombé avec aplomb dans la fragilité") , Popov ("J'en ai connu des sincères qui mentent"), Comme un camion ("Je ne sais pas comment te le dire, mais je n'aime pas ton sourire") ou Dinorah ("Mais j'suis trop jeune pour une pipe tarifée qui sent l'ail, mais moi j'suis trop jeune pour m'faire sucer devant la télé et le procès Eichman.").
Dans le lot, on trouve un bon nombre de titres lents, avec en échantillons sonores de la musique classique ou de film avec pas mal de cordes. Ils sont bons et donnent sa tonalité principale à l'album. Pour ma part, j'ai toujours une propension à préférer les titres enjoués et déconneurs, comme le mini-tube (1' 04") Mami Satan, Popov, Vide, Boom, Comme un camion, Cockpit, et même les 16" de Hell's Angels.
Après une pause dans ses parutions ces derniers temps, Sorry But Home Recording est reparti de l'avant avec cet album. On attend désormais la suite avec impatience, à commencer par Mexicaine, le nouveau Nubuck!, annoncé pour début 2013.

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Bagarres lovesongs est disponible chez Sorry But Home Recording.




La vidéo de Mami Satan, réalisée par Stéphane Collin. Images : Videothèque mondiale.

23 décembre 2012

SADDLEBOP : Mr Iceman


Acquis à la Bourse aux disques de La Cartonnerie à Reims le 15 décembre 2012
Réf : IT 05-01 -- Edité par Ice Tunes en France en 2006
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Mr Iceman -- L.A.(Echoes'n organ Ice Tunes' remix) -- Dead beat descendant -/- On shakey ground we stand-- Moody (Bassholes/echoes'n organ Ice Tunes' remix)

Samedi en huit, il y avait une bourse aux disques sympa à La Cartonnerie, organisée avant la soirée rétro Back in time. Si le soir il y avait j'imagine une majorité de "jeunes" qui jouent à revivre les fifties et les sixties, l'après-midi c'était quand même une majorité de plus vieux qui cherchaient des disques de ces années-là, qu'ils ont vécues, dont une partie non négligeable avait dû assister au concert de Nico et Tangerine Dream à la Cathédrale de Reims en 1974, sujet d'un documentaire diffusé par France 3 cette même après-midi du 15 décembre.
Je n'ai pas fait de d'affaires miraculeuse mais j'y ai trouvé assez de disques pour ne pas en revenir déçu, notamment sur le stand de La Radio Primitive, qui revend une partie de son stock de disques, sûrement pour contribuer à financer son fonctionnement et le prochain déménagement de son studio.
Il n'y a pas de quoi s'en vanter, mais je crois que question éclectisme en goûts musicaux, je ne crains personne. J'ai quand même été suffisamment estomaqué par le choix de reprises sur ce maxi de Saddlebop, seule sortie d'un groupe que je ne connaissais pas du tout, pour décider aussitôt de l'acheter. Jugez-en : deux titres de The Fall des années 80 (L.A., extrait de This nation's saving grace et Dead beat descendant, sorti en face B d'un single et sur Seminal live), le Moody des soeurs post-punk funky d'ESG et, peut-être le plus surprenant, surtout dans ce contexte, une chanson de Johnny Dowd, On shakey ground we stand (sortie en 2002 sur The pawnbroker's wife). Johnny Dowd n'a pas encore eu droit à sa chronique de disque ici, mais ça fait des années que c'est prévu; d'ailleurs, un de ses CD est en bonne place depuis des mois sur ma pile de disques potentiels pour le blog, mais c'est un album et un album c'est du boulot, alors j'ai tendance à rechigner...
Avec tout ça, je ne savais pas trop à quoi m'attendre avant d'écouter le disque, d'autant que les deux mentions de remix dans les crédits pouvaient faire penser à de la techno ou de la dance (sauf qu'il est précisé par ailleurs que l'enregistrement est "live" en studio...).
En fait, le ton est donné dès Mr Iceman, la seule composition originale du disque. Le son de Saddlebop mêle garage et psyché, associant guitare surf/twang et références aux années 80. La référence qui me vient immédiatement, c'est les Shamen de 1987, ceux du premier album Drop, avant l'ecstasy et l'acid house.
Les deux reprises de The Fall sont très bien (j'ai une préférence pour Dead beat descendant). Celle de Johnny Dowd est encore mieux, c'est l'une de ces valses glauques dont il a le secret.
Des trois titres du 45 tours d'ESG chez Factory (que je dois aussi chroniquer un de ces jours), Moody est mon deuxième préféré, après You're no good. Si j'en crois les crédits, cette reprise aussi inspirée d'une version enregistrée en 1997 par Bassholes avec April March au chant. Celle de Saddlebop est excellente, et c'est mon titre préféré du disque. Le groupe se lâche complètement, le son est énorme, c'est une grande réussite...
Mais qui c'est de groupe, alors ? J'ai assez vite retrouvé un vieux site datant de la sortie du disque qui m'a appris qu'ils sont originaires de Savoie et proches de la galaxie Larsen. Il y avait aussi les pseudos des membres du groupe (X-Ine, B-Gordini, M-Icetunes et S-Harvey), mais ce sont les quelques lignes de commentaires sur les sites de vente en ligne qui m'en ont appris plus, puisqu'il s'avère que Saddlebop associe des membres des Slow Slushy Boys, des Fast Wreckers et des Godzillas, dont certains ont été par ailleurs associés dans les Sweet Things.
En cherchant un peu et en recoupant les informations, il me semble avoir compris que X-Ine c'est Christine, la chanteuse des Godzillas et des Sweet Things; B-Gordini c'est Benny Gordini, alias Denis Oliveres, l'hyperactif membre des Slow Slushy Boys, mais aussi et entre autres des B Soul All Stars et de Benny Gordini with the Teen Axel Arkestra; M-IceTunes, avec un jeu de mots français-anglais sur son nom, ce serait Michel Cailleton, aussi des Slow Slushy Boys; et S-Harvey, logiquement, ce serait Stompin' Harvey, le batteur-chanteur de Stompin' Harvey and the Fast Wreckers.
A ma connaissance, et malheureusement, tout ce beau monde n'aurait sorti ensemble qu'un seul titre sous le nom de Saddlebop, sur la compilation Larsen A tribute to Nathaniel Mayer.



16 décembre 2012

FAMILY FODDER : Game away


Acquis par correspondance chez The State51 Conspiracy le 10 décembre 2012
Réf : CON153D -- Edité par The State51 Conspiracy en Angleterre en 2012
Support : 2 x MP3
Titres : Déjà déjà vu -- Vampyre on my brain

Depuis l'album Classical music il y a deux ans, Family Fodder a sorti une série de six singles sous la bannière Singularity et revient juste à temps pour les fêtes avec Game away, un nouveau single disponible à la vente en téléchargement.
Les deux titres sont précédemment inédits, mais il est difficile de considérer que le premier, Déjà déjà vu est une simple nouveauté. En effet, l'historique de cette chanson s'étend sur plus de trente ans !
Elle a été écrite à l'origine en 1980. Il était même question qu'elle sorte en 45 tours juste après Savoir faire. Cela aurait fait un bon enchaînement de titres avec des expressions françaises couramment utilisées par les anglais, mais à l'époque le groupe n'a pas réussi l'enregistrer comme il le souhaitait, d'autres chansons sont arrivées et ce titre a peu à peu sombré dans l'obscurité. Jusqu'à 1994. tout au moins, quand Alig en a enregistré une version avec au chant son ami l'acteur Bill Brand, dont le style vocal me rappelle un peu Ken Lockie de Cowboys International, et à la guitare un membre historique de Family Fodder, Grahame Painting.
Cet automne, Alig a repris l'enregistrement original et l'a remixé après y avoir ajouté sa voix, du synthé et de la grosse caisse. A l'écoute, rien de ces bidouillages étalés dans le temps ne transparait. La seule chose vraiment surprenante, c'est qu'il n'y a pas d'intro. On attaque directement dès la première note sur le refrain, mais les deux voix s'associent très naturellement, la mélodie est du niveau de celle de Savoir faire et, si le rythme est échevelé, au point qu'aux première écoutes j'ai cru déceler un côté post-rave, ces premières impressions se sont vite effacées et aujourd'hui je ne suis sûr que d'une chose : il s'agit une fois de plus d'une excellente chanson de Family Fodder !
Le deuxième titre, Vampyre on my brain, est bien une toute nouvelle composition, qu'Alig a regretté de ne pas avoir sorti à temps pour bénéficier de l'effet Halloween, et c'est aussi une grande réussite. Alig le décrit comme une romance gothique, qui examine l'ennui éprouvé par les vampires  en tant qu'individus défavorisés. Un nouveau titre donc, chuchoté à l'oreille par Alig, mais avec sa ligne de basse très reggae et son piano, il fait écho à des souvenirs qui remontent à une trentaine d'années eux aussi (ce qui n'est pas très étonnant quand on a un catalogue épais comme celui de Family Fodder), particulièrement le travail réalisé en 1982 autour d'une composition d'Erik Satie pour le 45 tours The big dig.

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Game away est en écoute et en vente chez The State51 Conspiracy.

14 décembre 2012

ULTRAVOX ! : Young savage


Acquis chez Dorian Feller à Villedommange le 26 juillet 2012
Réf : 6138 104 -- Edité par Island en France en 1977 -- Echantillon gratuit - Vente interdite
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Young savage -/- Dangerous rhythm

Avec Dorian, on s'offre ou on s'échange beaucoup de disques, mais cet été je lui ai acheté un trio de disques qu'il s'apprêtait à mettre en vente sur un vide-grenier (celui-ci, plus un volume de Rhythm and blues Formidable qui manquait à ma collection et un EP de Myriam Makeba).
J'ai entendu pour la première fois Ultravox ! en 1979, alors que je passais une partie de l'été dans un camp militaire à dégager la terre de l'intérieur de silos gaulois creusés dans la craie. François B. avait craqué pour ce groupe et avait mis plusieurs de leurs titres sur ses cassettes de compilations. Lui et Bruno M. appréciaient particulièrement My sex, l'un des titres du premier album.
Ce premier album d'Ultravox !, sorti début 1977, je l'ai acheté quelques temps plus tard : j'en avais trouvé un exemplaire du pressage français, sûrement chez Hifi-Club à Châlons.
Le groupe n'a pas chômé en cette année 1977. Quelques semaines à peine après la sortie de l'album, ils sont retournés en studio pour des sessions qui allaient aboutir à la sortie de l'album Ha ! Ha ! Ha ! en novembre. Mais dès le moi de mai, ce travail a produit un single inédit, ce Young savage.
Un "jeune sauvage" en 1977... On pense évidemment à un punk. Mais on ne peut pas vraiment dire qu'on a affaire ici à un morceau de punk, même s'il en a le rythme et un peu de la rage. Déjà, le son de la guitare est habillé de beaucoup trop d'effets et on est plutôt dans le registre des disques de David Bowie. Et puis, il y a les paroles. Un punk aurait plutôt tendance à parler de lui à la première personne ("Now I wanna sniff some glue", "Don't know what I want but I know how to get it"), mais là on a plutôt une chanson sur le punk. John Foxx semble faire référence au "No future" ("The past is dead, tomorrow's too far") et faire le portrait des punks qu'il a dû côtoyer à Londres : "Every sneer is thrown away with practised gestures of disdain, The outlaw stance is so pedantic, hate the world, it's so romantic".
La fréquence de sortie des disques d'Ultravox ! a dû être trop grande pour que Phonogram arrive vraiment à suivre en France. Certes, le premier single, Dangerous rhythm, a été pressé en France, mais seulement en exemplaires promo destinés à la presse. Du coup, au moment de sortir Young savage, le label français a éjecté la version live de Slip away qui était en face B du 45 tours anglais pour y coller Dangerous rhythm, ce qui fait de cette édition du disque un exemple de véritable double face A.
L'autre particularité de ce pressage français, c'est sa pochette, différente de la pochette anglaise. Elle n'est pas géniale, mais là au moins on ne peut pas dire qu'on a perdu au change car l'autre pochette est carrément moche. La photo est seulement créditée à "X", sans autre précision, mais je parierais bien qu'elle a été prise à Paris au Gibus, où Ultravox ! a joué cinq soirs de suite, du 19 au 23 avril 1977, juste avant la sortie de ce disque, donc.
Mon exemplaire est destiné à la promotion. Comme cela se faisait beaucoup à l'époque, cela n'est matérialisé que par un tampon apposé au verso de la pochette d'un disque normalement destiné à la vente. Je pense que Young savage a dû tellement peu se vendre que les disques hors commerce sont plus courants que les autres : depuis, je suis tombé sur un autre exemplaire du disque, en beaucoup moins bon état, qui porte le même tampon.
Dangerous rhythm est proposé ici dans la même version que sur le premier album. J'aimais bien la chanson à l'époque, mais j'ai été très déçu en la réécoutant. La basse et l'orgue sont plutôt reggae (on est chez Island, après tout), mais le son et le chant sont plutôt dans une veine consensuelle molle. Ça pourrait presque annoncer Reggatta de blanc...

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Pendant longtemps, la façon la plus simple de se procurer Young savage, c'était d'opter pour Three into one, la compilation des années Island/John Foxx initialement sortie en 1980. De nos jours, on trouve aussi ce titre, en version studio et live, parmi les bonus de la réédition de Ha ! Ha ! Ha !.

09 décembre 2012

JAMES : Come home


Acquis probablement dans un dépôt-vente en France ou en Belgique dans les années 2000
Réf : 875 837-2-- Edité par Fontana en Europe en 1990
Support : CD 12 cm
Titres : Come home (Flood mix) -- Come home (Extended Flood mix) -- Fire away -- Gold mother (Remixed by Warp)

Quand la première version de Come home est sortie chez Rough Trade en novembre 1989, James avait déjà enregistré l'album entier qui allait suivre, Gold mother. Le groupe souhaitait plus de promotion pour lancer ce disque, mais Geoff Travis, le patron de Rough Trade, qui pour une fois s'est planté, pensait que le groupe n'avait pas le potentiel d'intéresser plus qu'un public de niche. James a alors obtenu de casser son contrat, a signé chez Fontana, qui a racheté l'album. On peut faire un petit parallèle avec un autre excellent groupe, ancien de chez Rough Trade,  qui était à l'époque aussi signé chez Fontana. Il s'agit de Pere Ubu, qui a sorti plusieurs de ses meilleurs disques à cette époque. L'autre point commun entre les deux groupes, c'est Andy Diagram, alors chez James, qui est devenu par la suite l'un des 2 Pale Boys de David Thomas.
Gold mother est sorti en juin 1990, précédé par How was it for you ?, qu'une grosse campagne de pub a contribué à placer (de justesse) dans le classement des 40 meilleures ventes.
Si l'album s'ouvrait avec la version originale de Come home (celle du maxi Rough Trade), la réédition de Come home qui est sortie en single ce même mois est une version remixée par Flood.
A l'époque, je n'ai pas acheté cette version Flood, mais le maxi vinyl en édition limitée (pochette verte) qui contenait un autre remix, par Andrew Weatherall. C'était peu de temps après Loaded et, comme beaucoup, je courais après les productions de Weatherall. J'en suis vite revenu et j'ai notamment revendu, sans trop de regret, mon exemplaire du Soon de My Bloody Valentine.
Entre-temps, je me suis procuré le 45 tours en pressage français de la version Flood (pochette mauve), un exemplaire promo qui a fait un temps partie de la discothèque d'Europe 1, et ce maxi, que j'ai choisi de vous présenter aujourd'hui car il contient les titres les plus intéressants du lot.
On a deux versions du remix de Flood, la normale et l'allongée. Leur principale qualité est de ne pas trop défigurer la chanson originale, mais elles ne lui apportent strictement rien. Difficile de jouer au jeu des différences, mais j'ai l'impression que le travail de Flood a surtout consisté à éliminer les aspérités, à émousser les pointes, notamment les saccades de guitare et les lignes de basse, pour faire un produit plus lisse. Ça a (relativement) fonctionné puisque le single est monté à la 32e place des ventes, mais franchement, la version originale aurait pu faire aussi bien. Cette version originale est d'ailleurs devenue relativement difficile à se procurer puisque, en 1991, après le succès des deux singles suivants (Lose control et une nouvelle version de Sit down), Fontana a décidé de rééditer Gold mother, mais ces imébéciles, au lieu de se contenter d'ajouter ces deux titres en bonus, en ont enlevé deux et aussi, c'est le sujet du jour, ils ont remplacé la version originale de Come home par le Flood mix !
On a ici une face B, Fire away, qui est tout à fait correcte, mais qui n'est pas tout à fait au niveau des faces B du maxi Rough Trade. En, fait, le titre le plus intéressant du lot, c'est un autre remix, qu'on trouvait aussi sur le maxi vert, du morceau-titre de l'album, Gold mother. Il est remixé par Warp, sans plus de précisions, mais on peut penser qu'il est à ceux qui venaient de fonder Warp Records à Sheffield. J'aime bien la version de l'album. Celle-ci a pas mal été retravaillée par Warp, d'une façon qui me plaît beaucoup : le chant et les choeurs (par les Inspiral Carpets) ont été conservés, mais par contre la base instrumentale (y compris un gros travail d'Andy Diagram) a été remplacée par une électronique légère, dans un style proche de Mantronix ou Kraftwerk.
Cette version conserve une saveur particulière pour moi, et pour les anciens auditeurs de l'émission Vivonzeureux! sur La Radio Primitive, puisque que, pendant plusieurs années à partir de la rentrée de 1991, j'avais collé la partie instrumentale de ce remix à la fin de mon générique, et j'annonçais donc chaque semaine le programme de l'émission avec en fond sonore les zigouigouis synthétiques de Gold mother revisité par Warp.
Par contre, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, mais le concert auquel j'ai assisté aux Transmusicales de Rennes le 7 décembre 1991 ne m'a pas laissé un grand souvenir. Les conditions n'étaient pas bonnes de toutes façons (festival, salle de sports pleine à craquer), sans parler de la programmation qui a fait qu'ils ont joué après Nirvana, au plus fort de la folie Smells like teen spirit.


Autant le groupe était sympathique sur la vidéo de la version originale, autant là ils ont l'air ridicule avec leurs instruments sous le soleil de l'Espagne...

08 décembre 2012

JAMES : Come home


Acquis neuf en France ou à Londres en 1989
Réf : RTT 245 -- Edité par Rough Trade en Angleterre en 1989
Support : 45 tours 30 cm
Titres : Come home (Long version) -/- Come home (7" version) -- Promised land -- Slow right down (Demo version)

Après avoir débuté chez Factory, après avoir réussi à se libérer de son contrat avec Sire au bout de deux albums, après avoir auto-édité l'album live One man clapping, classé n°1 des ventes des labels indépendants, James a signé en 1989 chez Rough Trade en espérant peut-être que le label réussirait la même prouesse que pour un autre groupe de Manchester, les Smiths : leur garantir une large liberté artistique tout en leur permettant de toucher le grand public.
Un premier single, Sit down, est sorti en juin 1989, suivi en novembre par ce Come home, que j'ai acheté neuf au moment de sa sortie, comme tous les disques du groupe de Strip-mine à Lose control.
Ce disque est l'une des plus grandes réussites de James. C'est sûrement celui que je choisirai si je devais résumer leur carrière en un seul titre. La chanson aurait été composée presque par hasard, en studio, alors que le groupe travaillait les arrangements de Sit down (c'est la même structure d'accords).
Musicalement, c'est un de leurs titres rapides. On sent bien une légère influence de la house et des raves (ils ne sont pas de Manchester pour rien), surtout le piano au début et la batterie, mais c'est surtout un titre entraînant et joyeux, avec un riff accrocheur et des sons intéressants (riffs de guitare et de basse, synthé,...).
Côté paroles, c'est intéressant parce que c'est plutôt une anti-chanson d'amour, une chanson de résistance au sentiment amoureux en fait, ce qui n'est pas très courant : "After thirty years I've become my fears, I've become the kind of man I've always hated, I am in love insane with a sense of shame (...) And I don't believe you're all I'll ever need, And I need to feel that you're not holding me, But the way I feel just makes me want to scream Come home". Je trouve le chant de Tim Booth très réussi sur le refrain, quand il mime vocalement le cri sur le mot "scream", puis prononce ensuite le "come home" du refrain avec retenue, alors qu'on aurait pu s'attendre à l'inverse.
En plus de la version raccourcie de la face A, on trouve en face B de ce maxi deux excellents titres inédits. Sur Promised land, il n'y a que Tim Booth et une guitare acoustique, ce qui contraste fortement avec le son de Come home et rappelle le son un peu folky des débuts du groupe. C'est étonnant que ce soit justement celui-là qui est mixé par Graham Massey, plutôt réputé pour des sons électroniques avec son groupe 808 State, de Manchester également.
Le groupe est  au complet sur Slow right down, avec un violon fortement présent. C'est un autre titre rapide, dans le plus pur style James des premiers albums, sur lesquels il n'aurait pas déparé.
Ces deux titres n'ont pas été réédités depuis, mais on les trouvera peut-être (mais c'est même pas sûr) dans le coffret The gathering sound, une folie comme on en fait ces temps-ci que le groupe sort après-demain en prévision des fêtes, avec 3 CD, 1 DVD, des livrets, des badges et une clé USB 8 Gigas contenant tous leurs albums et plus.
Pour revenir en 1989 en tout cas, le succès de Come home n'a pas répondu aux attentes de James, qui avait déjà enregistré son troisième album studio, Gold mother. Le groupe a alors décidé de quitter Rough Trade pour aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte. On en reparle bientôt (j'avais écrit quasiment la même chose à la fin de ma chronique de Village fire et c'était il y a... trois ans ! Cette fois-ci, le délai devrait être beaucoup plus court.).


Promised land.


La vidéo, simple mais plutôt sympa, de Come home.

02 décembre 2012

RAY CHARLES : Let me love you


Acquis à la Bourse BD Disques d'Hautvillers le 4 novembre 2012
Réf : 2 C 006-90259 M -- Edité par Stateside en France en 1969
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Let me love you -/- I'm satisfied

Je ne suis pas un inconditionnel de Ray Charles. Evidemment, c'est un grand artiste, auteur et interprète de classiques incontournables, mais sa discographie pléthorique est pleine de disques boursouflés de cordes et ennuyeux. N'empêche, je prends ses disques quand j'en trouve en bon état pour pas trop cher, comme ce fut le cas à Hautvillers où, en plus du Nits notamment, j'ai pris pour 1 € ce 45 tours des années 1960.
J'ai eu une excellente surprise à l'écoute ! La face A, Let me love you, écrite par Jimmy Holiday,est carrément funky. Certes, il n'y a pas l'énergie folle de James Brown, mais la basse et l'esprit sont bien là.
En face B, I'm satisfied est un excellent duo rhythm and blues avec l'une des Raelettes, Susaye Greene. Il s'agit d'une reprise d'un titre de Chuck Jackson et Maxine Brown, sorti en 1965 sur l'album Saying something.
Comme les autres singles sortis par Ray Charles à cette époque, Let me love you n'a pas été un très gros tube, se classant autour de la 100e place des meilleures ventes. Ce qui est intéressant, c'est qu'on ne le trouve sur aucun de ses  albums de l'année, I'm all yours baby ! et Doing his thing. Si l'on en croit Wilson & Alroy, le premier fait partie des disques à fuir à toutes oreilles, tandis que le second, composé avec un jeune chanteur que Charles venait de découvrir, Jimmy Lewis, a l'air très intéressant, avec une première face plein de titres R & B furieusement rapides.
Avec tout ce qu'on voit passer comme compilations de Ray Charles, on pourrait penser que les titres de ce 45 tours se trouvent assez facilement en CD, mais non. Apparemment, les albums de l'époque de son label Tangerine, fililale d'ABC, n'ont pas bénéficié de rééditions individuelles avec titres bonus. Il semble que Let me love you et I'm satisfied ne sont actuellement disponibles que sur le coffret de cinq CD Singular genius : The complete ABC singles, qui regroupe les faces de 53 45 tours sortis entre 1960 et 1972, et d'autres titres en plus, mais qui est malheureusement vendu à un prix prohibitif. Le mieux pour acheter ce 45 tours, ou Doing his thing, semble encore être de se procurer un vinyl original, qu'on trouve assez facilement à prix correct.

01 décembre 2012

DONNY ELWOOD : Donny Elwood


Acquis par correspondance via Ebay en novembre 2012
Réf : [sans] -- Edité par Medi'Art au Cameroun en [1996]
Support : Cassette
8 titres

C'est avec l'excellente compilation Ticket d'entrée de l'émission L'Afrique enchantée de France Inter que j'ai découvert la non moins excellente chanson Cousin militaire de Donny Elwood. Avec ce double album, je me suis aussi régalé avec Les djos, Gentleman Vickey, Aon aon et j'ai pu réécouter Sweet mother, entendu la première fois il y a trente ans sur une compilation Womad.
J'ai alors décidé de me procurer l'album dont ce titres est extrait, mais le CD Négro & beau était un peu cher. J'ai donc créé une alerte et, quelques mois plus tard, voilà qu'arrive une annonce, non pas pour le CD mais pour une cassette, avec une pochette différente, plus réussie à mon goût.
Il s'agit en fait très probablement de l'édition originale camerounaise du premier album de Donny Elwood, un album qui ici n'a pas de titre mais qui sera diffusé en France l'année suivante sous le titre Négro & beau.
Donny Elwood joue de la guitare acoustique et chante. Il écrit et compose ses titres et le raccourci le plus direct pour le présenter, ce serait de dire que, au même titre qu'on parle de chanson française, il fait de la chanson camerounaise, en français.
Cousin militaire est bien l'un des tours de force du disque. Les paroles, très simples, parviennent à décrire en quelques mots et de façon enjouée une situation économique et sociale bien particulière où le salaire d'un fonctionnaire fait vivre des familles entières (et là je m'essaie maladroitement à poursuivre les rimes en -r de la chanson...!). Le son d'accordéon que l'on entend est celui d'un synthé, présent sur tout le disque, en complément notamment de la guitare de Donny et de percussions, souvent tenu par l'arrangeur et complice Jay Lou. Assez proche dans l'esprit de Cousin militaire, il y a Salomé, le récit d'une mésaventure amoureuse.
Deux autres chansons semblent se répondre d'une face à l'autre, Négro & beau, qui voit Donny Elwood donner sa traduction du slogan Black is beautiful, dans une version relax avec choeurs, orgues et percussions discrètes, et Je suis pygmée.
Une autre des réussites du disque est Odontol, une ode au tord-boyaux local longtemps interdit.
Anabela et Akao manga sont aussi de très bonnes chansons. En fait, à mon sens, la seule faute de goût sur l'album c'est Izazou, une chanson un peu jazzy. J'ai cherché pendant un petit temps à qui elle me faisait penser et très vite l'évidence s'est imposée à mes oreilles : Patricia Kass ! Au secours ! Encore que, si elle avait la bonne idée de la reprendre, ça ferait du bien financièrement à M. Elwood !
Donny Elwood a sorti un deuxième album en 2001, Eklektikos, et il est très actif sur la scène musicale de Yaoundé. Il aurait sorti un troisième album, Offertorium, en 2007, mais d'un autre côté, on annonçait au début de cette année la sortie d'un nouveau disque, lui aussi présenté comme un troisième album...

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A lire chez Mebene, une apologie anthologique de Donny Elwood en deux parties.


La vidéo de Négro & beau, avec malheureusement des craquements dans le son apparus dans le transfert numérique.


La pochette de l'édition en CD de cet album.