24 février 2013

DAVID BOWIE : Boys keep swinging


Acquis neuf à Châlons-sur-Marne probablement en 1979
Réf : PB 1585 -- Edité par RCA en France en 1979
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Boys keep swinging -/- Fantastic voyage

De sa discographie longue comme plusieurs bras et s'étalant sur plus de quarante ans, c'est le seul et unique disque de David Bowie que j'ai acheté neuf au moment de sa sortie. C'était dans les premiers temps où j'achetais Rock & Folk et Best systématiquement, et un numéro de R&F avec Bowie en couverture avait dû m'influencer.
J'avais aussi dû entendre Boys keep swinging à la radio et ce que j'avais entendu m'avait plu. Il faut dire que c'est l'un des singles de Bowie qui a la tonalité new wave la plus marquée. Ce que je ne savais pas à l'époque, c'est que, pour introduire une certaine spontanéité dans l'enregistrement de cette chanson, Bowie avait demandé à deux des musiciens de son groupe de changer d'instrument. A la réécoute aujourd'hui, je trouve une certaine parenté de Boys keep swinging avec Heroes, particulièrement au moment où les choeurs arrivent sur le refrain, mais il est clair qu'Heroes a ce petit quelque chose en plus qui fait d'une très bonne chanson un classique.
Côté paroles et thèmes, on est dans l'ambiguïté volontaire. Il est question de l'éternel masculin, avec des allusions plus ou moins discrètes à l'homosexualité, quand il est question de gars qui en matent d'autres ("Other boys will check you out") et probablement dans le titre lui-même. Un mélange des genres on ne peut plus d'actualité par chez nous en cette année 2013, où l'on s'apprête à autoriser le mariage homosexuel, avant de rendre obligatoire les candidatures hétérosexuelles aux élections cantonales...
Pour la vidéo tournée à l'époque, Bowie s'est amusé à jouer à lui tout seul le rôle des trois chanteuses choristes.Dans l'émission Saturday Night Live, le 15 décembre 1979, il a donné une performance mémorable de la chanson, avec notamment Klaus Nomi aux choeurs, son corps remplacé par un pantin à l'aide d'un effet visuel. Les producteurs de l'émission ont coupé le son pour la fameuse phrase "Other boys will check you out ", mais n'ont pas remarqué le cinquième membre proéminent du pantin qui sort du pantalon à la fin !
En face B, on trouve une belle ballade pour pianos et mandolines, Fantastic voyage, avec un refrain assez surprenant, "I don't want to live with somebody's depression". Comme Boys keep swinging, Fantastic voyage figure sur Loger, l'album de 1979 de Bowie. Il parait même que les deux chansons ont la même suite d'accords.
La photo de pochette du 45 tours est un morceau de celle qui a été utilisée pour la pochette de l'album, la partie qui s'est retrouvée au verso du 33 tours. Dans la pochette intérieure de l'album, un cliché montrant Bowie avec les photographes explique comment il s'est retrouvé dans cette position bizarre, boudine à l'air et nez écrasé, membres se balançant dans tous les sens, le but étant apparamment de donner l'impression d'un Bowie en train de tomber. Le lavabo a été rajouté par la suite. Je n'arrive pas à trouver les crédits de la pochette sur l'album, mais apparemment ce sont Duffy et Derek Boshier qui s'en sont chargés.
J'ai fini par acheter Lodger relativement peu de temps après sa sortie, mais déjà d'occasion, une fois que j'ai su que c'était sur ce disque qu'on trouvait la version originale de la chanson Repetition que j'avais découverte reprise par Au-Pairs.







22 février 2013

COLETTE MAGNY : Melocoton


Acquis d'occasion dans la Marne en 2011
Réf : 3616 -- Edité par CBS en France vers 1969
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Melocoton -/- Co-opération

Mickey Baker est mort le 27 novembre 2012. La nouvelle a eu si peu d'écho quee sur le coup elle n'est pas du tout apparue sur le radar de mes multiples sources d'information. Il a fallu, à l'ancienne, que j'ouvre un bon mois plus tard un numéro de Rock & Folk pour découvrir, sur une pleine page, un hommage au bonhomme sincère, complet et informatif. Dans Mojo et Uncut, Baker n'a eu droit qu'au service minimum du paragraphe à la rubrique nécrologique. Pourtant, du guitariste de session pionnier du rock (il joue notamment sur Shake, rattle and roll de Big Joe Turner) au vétéran du blues et du jazz ami de Memphis Slim, en passant par le duo Mickey & Sylvia et son tube Love is strange et surtout, en France, son rôle essentiel d'auteur-compositeur, producteur et chef d'orchestre pour la variété et le rock dans les années soixante, on peut dire qu'il y avait matière à marquer le parcours d'un musicien imposant, même s'il était moins célèbre que certains de ses contemporains.
Récemment, lors d'un concert à Reims, Dick Annegarn pointait que, bien qu'il vive en France depuis des décennies et contribue à la culture française en ayant choisi de créer dans cette langue, il continue à être considéré comme un étranger pas assez bon pour voter. C'est un peu pareil pour Mickey Baker, établi en France pendant plus de cinquante ans, qui n'a sûrement pas eu droit aux breloques du ministère de la culture attribuées à la chaîne aux acteurs hollywoodiens et dont la nouvelle du décès à réussi à être manquée par un quotidien comme Libération, jusqu'à ce que le vétéran Bayon s'aperçoive de la bévue et lui consacre un court article dans l'édition du 4 février.
Kevin Ayers, un autre illustre musicien étranger résidant dans le sud-ouest de la France, est mort cette semaine. Là, on en a un peu plus parlé, même si, comme souvent dans ces occasions, c'est rarement pour sortir autre chose que des banalités (mais l'un des premiers articles parus, celui de Mojo, est très bien).
En tout cas, le petit article de Libé sur Mickey Baker a eu au moins un mérite, c'est de m'apprendre que Mickey Baker joue sur la chanson Melocoton de Colette Magny, dont j'avais acheté le 45 tours il y a quelques temps, et qui faisait partie de ma liste mentale des disques susceptibles d'être chroniqués ici.
Bon, je précise d'emblée que, sans connaître ses chansons, j'ai toujours fui les disques de Colette Magny. Pour moi, c'était une caricature de chanteuse militante, une sorte de pasionara communiste. C'est tout ce que je croyais en savoir et je n'avais aucune envie de chercher à en savoir plus. Comme pour une autre Colette (Renard), il a fallu toute la persuasion de Philippe R. pour que je change d'avis, lui qui m'a plusieurs fois dit "Oui, Colette Magny, certes, mais écoute Melocoton, son tube, c'est très bien". Et il n'avait pas tort, le bougre.
Melocoton est sorti à l'origine en 1963, en face B du premier disque de Colette Magny, un EP dont le titre principal était une reprise de Basin Street blues. Les deux autres titres étaient une autre reprise d'un standard, Nobody knows you when you're down and out et un autre original, Co-opération.
Si je ne savais pas que la guitare sur ce disque est tenue par Mickey Baker (ce qui est clairement indiqué au verso de la pochette), c'est tout simplement parce que le disque que j'ai acheté, ce n'est pas l'EP original, mais une réédition en 45 tours 2 titres sortie après octobre 1968, qui conserve, mais en noir et blanc, la photo de pochette originale de Jean-Marie Périer, mais qui zappe tous les crédits au dos pour faire la promotion d'autres parutions CBS. Outre Baker, il y a du beau monde qui joue sur ce disque, dont le batteur Christian Garros et les contrebassistes Pierre Michelot et Michel Gaudry.
Vu le contexte, et contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, Melocoton n'est pas un blues du sud (ou alors du sud de Paris), pas un mélo coton ou l'histoire d'un gars qui file un mauvais coton. Non, c'est 1'40 de dialogue entre deux gosses, Melocoton et Boule d'Or, une fenêtre de poésie qui m'a un peu rappelé l'ambiance du roman La vie devant soi d'Emile Ajar. Au moment de la mort de Colette Magny en 1997, L'Humanité a cité cette chanson comme un exemple de l'obsession de l'antiracisme de Colette Magny. Soit je n'ai rien compris aux paroles, soit je n'ai pas tous les éléments pour les analyser, mais en tout cas je ne vois pas ce que le racisme a à voir là-dedans. En tout cas, depuis que je connais cette chanson, je ne peux plus voir une boite de conserve de pêches au sirop sans penser à Colette Magny (en espagnol, pêche se dit melocoton). Melocoton a mené Colette Magny du Petit Conservatoire de Mireille jusqu'à la scène de L'Olympia, mais elle a très vite choisi de ne pas jouer le jeu du vedettariat des variétés françaises.
En face B, le texte de Co-opération semble plus annoncer ses futures chansons militantes. Accompagnée par la guitare acoustique de Mickey Baker, elle commence par citer les auteurs qui l'ont inspirée (Sartre, Suarez, Carlyle, Alain) avant de balancer des trucs comme "Le problème n'est pas celui du citoyen mais celui de l'homme. Lorsque l'humanité sera enfin sage, nous passerons de la compétition dans l'individualisme à l'individualité dans la coopération."...
Bon, et comme il n'y a pas de raison d'être moins éclectique que Mickey Baker, après Colette, on chroniquera peut-être un jour ici une autre de ses productions, pour Chantal (Goya) cette fois.




17 février 2013

ORCHESTRAL MANOEUVRES IN THE DARK : Electricity


Acquis d'occasion dans la Marne vers la fin des années 1990
Réf : 2097 827 -- Edité par Dindisc en France en 1980
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Electricity -/- Almost

J'ai acheté mon premier exemplaire de ce disque au moment de sa sortie. Malheureusement, alors qu'il était posé sur le comptoir là où on passait des disques dans une soirée, quelqu'un a posé un mégot dessus. La pochette a été brunie, et surtout le disque a été doté d'une cloque qui l'a rendu à peu près inécoutable. J'ai quand même conservé l'objet pendant des années, jusqu'à ce que je finisse par me décider d'acheter son jumeau, pas trop cher et surtout en bon état, peut-être bien à l'Emmaüs de Tours-sur-Marne.
Ce disque est le tout premier d'Orchestral Manoeuvres In The Dark. Dans un bon exemple de collaboration fructueuse entre les villes rivales (au moins côté sport) de Liverpool, d'où est originaire le groupe, et Manchester, Electricity est d'abord sorti chez Factory Records, en mai 1979. Pour ma part, je n'ai jamais vu un seul exemplaire de  l'édition Factory de ce disque, ce qui peut aussi s'expliquer par le fait que, comme à son habitude, le graphiste Peter Saville avait prévu une impression particulière pour la pochette, en noir sur carte noire, avec une impression thermographique. Mais quand la presse a pris feu plusieurs fois, l'imprimeur a renoncé et seuls 5000 exemplaires ont été mis en circulation.
OMD a ensuite signé chez Dindisc, qui a ressorti deux fois, en septembre 1979 et mai 1980, le single d'Electricity, sans réussir à en faire le tube énorme qu'il était potentiellement. Pour ça, le groupe et le label ont dû attendre quelques mois et la sortie d'Enola Gay.
Je vous passe les détails mais, si les premières sessions du single ont été produites par Martin Zero, alias Martin Hannett(celui des Buzzcocks, de Magazine, Joy Division ou New Order), les différentes éditions du 45 tours ont alterné remixes et versions enregistrées par Hannett ou par le groupe et son manager.
Pour cette unique édition française, il me semble bien qu'on a un mélange entre les crédits de la pochette de la deuxième édition anglaise (la première chez Dindisc, qui mentionne Martin Zero comme producteur) et les versions des chansons, qui sont celles de la troisième édition du 45 tours, et aussi celles du premier album. En tout cas, il me semble bien en écoutant les versions single et album de chaque face enchaînées qu'elles sont trop proches pour ne pas être identiques. Si ça vous chante de vraiment comparer, vous pouvez vous procurer la dernière réédition en date de l'album Orchestral Manoeuvres In The Dark, qui contient parmi les bonus les versions Martin Hannett ou aller sur Youtube (version Hannett d'Electricity et version la plus courante, de ce 45 tours et de l'album).
A l'écoute, l'influence de Kraftwerk sur OMD est évidente, et le parallèle avec Radioactivity vient immédiatement à l'esprit, mais ça va même plus loin puisqu'Andy McCluskey a expliqué en 2009 à Mojo qu'en composant Electricity à 16 ans, les deux membres du groupe essayaient de faire une version accélérée de Radioactivity. Mais on ne peut pas réduire Electricity à un repompage éhonté. Cette ritournelle électro-pop a ses propres qualités, notamment sa mélodie à sa frénésie quasi rock 'n' roll, alimentée par une batterie certes électronique mais énergique et par la basse électrique très prominente. Et d'énergie il en est évidemment question dans la chanson, dont je n'avais jamais pris la peine de déchiffrer les paroles jusqu'à aujourd'hui. Loin d'être le plaidoyer technophile béat que j'imaginais, c'est en fait un manifeste écologique qui promeut l'électricité solaire !
En face B, Almost, qui sera donc aussi intégrée sur le premier album, montre une autre facette d'OMD, celle d'une nostalgie synthétique, également fort marquée par Kraftwerk, qui leur amènera aussi le succès un peu plus tard dans leur carrière, avec Souvenir notamment.





16 février 2013

BEAKER : Backgarden


Acquis au Record and Tape Exchange de Notting Hill Gate à Londres le 18 avril 2012
Réf : DISCO 9707-- Edité par Shifty Disco en Angleterre en 1997 -- n° 0424/1000
Support : CD 12 cm
Titres : Backgarden -/- No head

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours eu un a priori favorable pour le label Shifty Disco, même si je pense que jusque là je n'avais aucun de leurs disques. Depuis leur base d'Oxford, ils se sont notamment fait connaitre avec un "singles club", dont ce disque-ci est l'édition de juillet 1997.
Trouvé dans le rayon des CD à 10 pence, dernière étape avant la poubelle, je n'allais évidemment pas laissé passer ce disque, d'autant qu'il est sympa d'apparence, avec une pochette en bristol léger à l'aspect bricolé, et un petit insert, aussi en bristol à simple impression noire, sur lequel est agrafé un sachet plastique avec trois graines de tournesol, ce qui s'explique sûrement par le fait qu'il est question de jardin dans la chanson principale.
Beaker est justement un groupe d'Oxford. Formé fin 1995 et composé uniquement de filles, Beaker a d'abord sorti un titre sur une compilation, mais ceci est leur premier single, et les deux chansons sont d'excellente tenue.
Avec ses alternances calmes et énervées, Backgarden a quelque chose du grunge, ou à tout le moins des Pixies. Leur bio sur le site de Shifty Disco fait référence à la présence scénique de la chanteuse Sam, mais même sur cet enregistrement studio on sent qu'elle a une voix et une présence remarquables.
La face B, No head, est une petite pépite noisy pop qui passe elle aussi très bien la rampe, avec, voix féminines obligent, un petit côté P.J. Harvey.
Ce single a été pas mal remaqué, et diffusé notamment sur la BBC par John Peel. Un deuxième 45 tours, Monster, est sorti en 1998 chez Fierce Panda. J'ai cru voir sur un forum la mention d'un disque six titres de Beaker, mais s'il existe ça ne doit pas être une sortie officielle car je n'en trouve trace nulle part ailleurs.
Beaker s'est séparé en 1999, mais sa courte existence et sa discographie minimale ont suffisamment marqué les esprits pour que Backgarden soit le premier titre qu'on entend sur la bande-annonce du documentaire sur la scène d'Oxford Anyone can play guitar.



09 février 2013

ORIGINAL MIRRORS : Could this be heaven ?


Acquis probablement dans une FNAC à Paris en 1980
Réf : 6007 245 -- Edité par Mercury en France en 1979
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Could this be heaven ? -/- Night of the angels

Il semble vraiment que quelque chose de lugubre flottait dans l'air pendant les années new wave. Regardez le gars sur la pochette de ce 45 tours, on a l'impression qu'il est sur le point de se jeter dans le canal. Le titre de la chanson, c'est grosso modo, Ça pourrait être ça, le paradis ?. Avant même d'écouter le disque, on a l'impression de connaître la réponse négative. Et je note que ce 45 tours est sorti en 1979, soit avant même que Ian Curtis ait la mauvaise idée de se balancer au bout d'une corde dans sa cuisine en rythme sur du Iggy Pop.
Pourtant, cette pochette sinistre du tout premier disque d'Original Mirrors est en partie trompeuse. En effet, Could this be heaven est avant tout une chanson dansante, l'une de ces réussites d'hybride disco mutant que la new wave a pu produire. Un classique mineur du genre, un peu oublié de nos jours. Mais au-delà de cette pop entraînante, il ne faut peut-être pas trop creuser en déchiffrant les paroles, ce que je n'ai jamais cherché à faire, car ça risque vite de retomber dans le déprimant, vu que dès le début j'entends "You, me, I, we don't dance, we just cry"... Au niveau du son, on est vraiment typiquement dans la new wave, presque un cas d'école, pas loin de Way Of The West, genre Simple Minds dansant ou Cowboys International commercial.
En face B, Night of the angels est très bien aussi. Et là c'est très clair, on aurait pu trouver ce titre sur n'importe lequel des deux albums de 1979 de ces camélons de la new wave qu'étaient Simple Minds.
Ce 45 tours a été produit par Bill Nelson, ex-Be-Bop Deluxe, qui a aussi beaucoup produit les Skids dans ces moments-là. Par contre, pour l'album, paru quelques mois plus tard, les deux principaux membres du groupe, le chanteur Steve Allen et le guitariste Ian Broudie, étaient aux manettes avec Alan Winstanley (Stranglers, Madness et des dizaines d'etc.), sauf pour la version, simplement remixée, de Night of the angels, qui est celle du 45 tours. Could this be heaven a été réenregistrée pour l'occasion. Une version pas très différente, qui gomme un peu les tics disco, pas une catastrophe, sauf que la sauce est inutilement rallongée d'une minute par l'insertion d'une sorte de grand pont superflu.
Sinon, l'album dans son ensemble était de très bonne tenue, avec notamment le deuxième single, Boys cry, et une reprise de Reflections des Supremes.
J'ai dû découvrir Original Mirrors en écoutant Feedback de Bernard Lenoir. Je n'ai pas le courage d'aller vérifier dans la malle à  cassettes au grenier, mais je suis à peu près certain qu'un concert parisien du groupe a été diffusé en direct dans l'émission et que j'ai toujours l'enregistrement que j'en avais fait.
J'avais acheté l'album à sa sortie, et le 45 tours peu de temps avant ou après. Par contre, je ne me suis pas intéressé du tout au deuxième et dernier album, Heart twango and raw beat, quand il est sorti en 1981.
Les membres du groupe, ce n'est pas avec la pochette de ce 45 tours, ni même avec celle de l'édition française de l'album (uniquement la liste des titres sur la pochette, aucun crédit sauf sur le rond central : à mon avis, il y a une pochette intérieure qui n'a pas traversé la Manche...), qu'on risquait de faire leur connaissance. Celui qui est passé à la postérité, c'est Ian Broudie, ancien de Big In Japan, qui, dès 1980, produisait deux titres du premier Echo & the Bunnymen, et qui surtout a connu un très grand succès au début des années 1990 avec son projet Lightning Seeds.
Ce que je ne savais pas alors, et que je ne savais pas encore en 1991 quand je l'ai interviewé, c'est que le clavier d'Original Mirrors était Jonathan Perkins, qui a une discographie longue comme trois bras et qui est notamment l'un des membres fondateurs d'XTC.

03 février 2013

MAMA ROSIN : Brule lentement


Acquis chez Parallèles/Gilda à Paris le 24 janvier 2013
Réf : [sans] -- Edité par Voodoo Rhythm en Suisse en 2009 -- Promo use only
Support : CD 12 cm
13 titres

J'allais tellement vite pour passer en revue toutes les boites de CD en pochette cartonnée soldés sous le rayon de Gilda que, sur le coup, je n'ai même pas remarqué que le recto de la pochette de cet album de Mama Rosin fait clairement référence à la pochette d'Andy Warhol pour le premier album du Velvet Underground. Après celle des Crocketts, ça nous fait deux pochettes en un mois qui font un clin d'oeil graphique à la culture rock. Quant à Mama Rosin, ils ont récidivé l'an dernier avec leur 25 cm Sao Paulo sessions , disque qui contient une reprise du Run through the jungle de Creedence Clearwater Revival, avec au recto une photo du groupe sous un palmier, comme pour le Gun Club avec  l'album Miami, qui contenait aussi une reprise de cette chanson.
Si j'ai acheté ce disque d'un groupe qui m'était inconnu, ce n'est donc pas pour sa pochette, c'est tout simplement parce que j'ai jeté un coup d'oeil à la liste des titres au verso et noté tout de suite des choses comme Le two-step de l'haricot, Bon temps roulet, Honky tonky tout le temps ou Le blues d'Amédé et j'ai su tout de suite que j'avais affaire à un disque de musiqe cajun. Du coup, le piment s'expliquait tout naturellement, car une fade banane n'a pas sa place dans la recette du gumbo.
Ce que je n'imaginais pas du tout à ce moment, c'est que Mama Rosin n'est pas un groupe originaire de la Louisiane, mais de Suisse ! Ça surprend, mais il y a bien des groupes de reggae dans le monde entier, et surtout, ce qui compte, c'est que le groupe ne s'est pas contenté de s'immerger dans cette musique et cette culture, il l'a assimilée et lui apporte une touche personnelle, à commencer par une énorme énergie rock 'n' roll !
Brule lentement est le deuxième album de Mama Rosin. 13 titres en 33 minutes, pas le temps de reprendre son souffle. L'ensemble est d'excellente tenue et l'enchaînement des cinq premiers titres permet notamment de montrer l'ensemble de la palette musicale du groupe, accordéon déglingué (Où est passé E. C; Lenoir ?), zydeco échevelé (Le two-step de l'haricot), chanson nostalgique (J'vas mon chemin), valse familiale (La valse des beaux-frères). Le reste est à l'avenant et éminemment enthousiasmant (regardez la vidéo de Le pistolet ci-dessous pour vous faire une idée).
Ces derniers temps, Mama Rosin a multiplié les sorties de disques : albums, collaborations, 45 tours split ou non, 25 cm en édition limitée, notamment sur le label Moi J'Connais. Le dernier album en date est sorti cet automne. Il a été produit aux Etats-Unis par Jon Spencer, pas moins, et son titre, Bye bye bayou, est celui de la traduction française de mon roman préféré de Charles Williams (Fantasia chez les ploucs étant hors concours), ce qui ne peut pas être un hasard.
Je vais classer cet excellent disque à côté de ceux de Clifton Chenier, Feufollet ou Les Frères Goyette. Et si vous voulez prolonger en bouche un goût de Louisiane, je vous conseille fortement de vous procurer le dernier numéro spécial musique d'Oxford American, avec notamment sur le CD la version originale de 1950 de Bon temps roulet, que Mama Rosin a l'habitude de reprendre (c'est la version n°2 qu'on trouve ici).
Et l'excellente nouvelle, c'est que Mama Rosin sera en France la semaine prochaine pour une tournée dans le cadre de des Nuits de l'alligator. Malheureusement, l'affiche est découpée en deux plateaux pour la partie provinciale du festival et celui qui est annoncé à Reims le 9 février, de qualité je n'en doute pas, n'est pas celui de Mama Rosin...