12 octobre 2014

DEAD SEA FRUIT : Loulou (Put another record on)


Acquis sur le vide-grenier de Bisseuil le 28 septembre 2014
Réf : EP 1126 -- Edité par Disc'AZ en France en 1967
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Loulou (Put another record on) -- Psychiatric case -/- Kensington High Street -- Seeds of discontent

Voilà le deuxième disque intéressant que j'ai trouvé à Bisseuil, dans le même carton que celui des Bantous de la Capitale. Rien à voir musicalement entre les deux, et rien à voir non plus question état : autant le Bantous était abimé et sans pochette, autant celui-ci est en parfait état, pochette, disque, languette et même pochette intérieure en plastique.
Évidemment, je n'avais absolument jamais entendu parler de Dead Sea Fruit. La pochette ne m'a pas spécialement donné envie d'en savoir plus, mais j'ai cru comprendre en regardant les crédits au dos qu'il s'agissait d'anglo-saxons (pas des belges ou des hollandais comme souvent chez Disc'AZ), avec une production sous licence de chez Camp.
Il s'avère que l'on a affaire ici à une petite curiosité hippie-psyché, et ce n'est pas tous les jours qu'on tombe sur un EP d'époque en bon état dans ce genre.
Dead Sea Fruit est un groupe anglais, signé chez Camp, donc, un sous-label de Polydor, pour lequel ils ont enregistré un unique album en 1967. Comme beaucoup de leurs compatriotes, vu la concurrence féroce qu'il y avait chez eux, ils ont décidé de s'expatrier et ont atterri non pas à Hambourg mais à Paris, où ils sont restés trois ans. Ils se sont fait promptement arrêtés à leur arrivée, au prétexte qu'ils étaient déguisés façon carnaval en-dehors de la bonne période. Ils portaient bien sûr simplement  leur accoutrement de hippies.
Ils ont visiblement été pendant quelques temps à Paris le prototype du groupe hippie, ce qui leur a valu de nombreux passages à la télévision. Ils sont notamment le sujet de Portrait robot du hippie, un reportage de 8 minutes de Peter Folds diffusé dans l'émission Dim Dam Dom de Daisy de Galard le 8 octobre 1967. Ils seraient aussi passés en mai 1968 dans une émission de Gérard Klein, diffusée en remplacement de Dim Dam Dom, en grève, et ont aussi partagé le plateau avec Salvadore Dali.
Leur album n'a jamais été édité en France, mais Disc'AZ en a extrait un EP quatre titres, d'abord avec une pochette reprenant une photo issue de la même session que celle de l'album, le premier titre s'appelant, comme en Angleterre, Put another record on. Par la suite, sûrement grâce aux passages télé et radio, le disque est ressorti avec cette pochette flashy, avec en très gros un nouveau titre, Loulou, francisé pour l'occasion, certainement parce que c'est le seul mot du refrain qu'avaient retenu les clients qui se présentaient chez les disquaires.
Musicalement, on est dans de la pop théâtrale fortement teintée de psychédélisme. Dead Sea Fruit est souvent comparé au Bonzo Dog Doo Dah Band, mais je ne me prononcerai pas sur la question car c'est un groupe que je ne connais pas du tout. 
Loulou, avec ses airs de chanson rétro des années 1920, est sûrement le titre le moins intéressant du lot. J'aime beaucoup Psychiatric case et ses accents à la Kinks. Kensington High Street est très bien également et le début de Seeds of discontent est excellent, même si la suite n'est pas toute du même niveau.
Après la France, le groupe a poussé plus au sud, jusqu'à Dakar, pour y jouer dans des clubs, mais il s'est très vite séparé, en partie parce que les patrons de boite les obligeaient à jouer des reprises plutôt que leurs propres compositions. Le groupe n'est pas oublié cependant, puisqu'il a sa propre Appreciation Society sur Facebook.






1 commentaire:

Anonyme a dit…

effectivement je me souviens en l'écoutant de loulou, il faut resituer dans le contexte 67/68 où il y a tte une tendance du rock variété à sonner "old time " , des fringues à la musique (new vaudeville band, beatles, tte la pléthore bonnie &C et ensuite mary H, en france antoine, dutronc).
Par contre le kensington avec son intro "à la bach" est nettement mieux mais le meilleur c'est seeds of d. excellent dans lle genre pop psyché grand public. A noter l'orgue sur ce morceau. Bonne découverte l'ami, ph