25 avril 2015

BRUSHY ONE-STRING : Chicken in the corn


Consulté la première fois sur YouTube le 21 avril 2015
Réf : [sans] -- Diffusé par Brushy One String en 2013
Support : 1 fichier flv
Titre : Chicken in the corn

Je suis loin d'être le premier sur le coup (la vidéo a été vue plus de sept millions de fois sur YouTube en deux ans), mais ce n'est que cette semaine que j'ai découvert Chicken in the corn par Brushy One-String, grâce à l'ami Le Vieux Thorax, et j'ai été immédiatement conquis.
Évacuons tout de suite l'aspect gadget : Brushy One-String, comme son nom l'indique, n'a qu'une corde (basse) à sa guitare acoustique, et la façon dont il l'utilise est originale et impressionnante. Mais ça c'est bon pour l'anecdote. Ce qui compte pour moi c'est qu'on a ce gars qui joue et qui chante dans une cour de Kingston, entouré de ses potes, et que tous nous font vivre un moment de pure joie. Brushy chante et rappe : à lui tout seul avec sa guitare il est un groupe de soul et de hip hop. Il a la bonne idée de choisir pour le refrain de sa chanson une sorte de comptine folk et ça, depuis des temps immémoriaux, c'est imparable : comme les copains autour de lui, il ne se passe pas une minute avant qu'on ait oublié la corde unique et qu'on se retrouve à claquer des doigts, taper dans les mains et chanter en chœur "When chicken in the corn, say the corn can't grow, Mamma". Eh oui, outre la présentation sous un jour flatteur de son auteur, comme souvent dans le rap, le sens profond de cette chanson est celui-ci : si de nos jours et par chez nous un poulet nourri au maïs est un gage de qualité, il faut bien savoir qu'un poulet dans le champ de maïs ce n'est pas bon du tout car ça l'empêche de bien pousser !
La vidéo ci-dessus est extraite de RiseUp : Stories from Jamaica's music underground, un documentaire réalisé par Luciano Blotta en 2007, pour lequel il a suivi le parcours de trois jeunes artistes pendant cinq ans. Le tournage touchait à sa fin, mais Brushy a insisté pour jouer pour Luciano et c'est comme ça que Chicken in the corn a été mis en boite et s'est retrouvé in extremis dans le documentaire. Brushy One-String ne sortait quand même pas complètement nulle part, puisqu'il vient d'une famille très musicale. Son père était le chanteur reggae assez renommé Freddie McKay, dont j'ai au moins une chanson, I'm a free man, sur la compilation The Legend.
Il est clair que cette chanson représente un moment de grâce particulier. Initialement, je ne voulais surtout pas en savoir plus, car j'étais certain de risquer de retomber immédiatement dans l'ordinaire. Mais on est toujours trop curieux, et évidemment la première chose sur laquelle je suis tombé, c'est une horreur, la version Buffalo Billys de Chicken in the corn, avec sa vidéo en dessin animé.
Luciano Blotta n'a pas laissé tomber Brushy One-String après la sortie de RiseUp. Il est retourné à Kingston, a retrouvé sa trace, a tourné de nouvelles vidéos et a même créé un label pour sortir en 2013 Destiny, le premier album de Brushy One-String. J'en ai écouté des extraits : rien d'infamant, mais c'est évidemment plus "normal" et moins surprenant que la vidéo initiale de Chicken in the corn. Je suis sûr par contre qu'il y a des moments magiques dans tous ses concerts, et j'aurais bien aimé être là le 2 juillet dernier quand il a joué à Cognac au festival Blues Passions, à la même affiche que Taj Mahal, ce qui est un excellent choix de programmation.
Sinon, l'histoire de la guitare à une corde, ça me travaille quand même. Six cordes, ça a toujours été beaucoup trop pour moi, mais une seule...? Plus de quarante ans après, ça me donnerai presque envie de reprendre les leçons de guitare. En plus, j'ai déjà trouvé les tablatures pour Chicken in the corn !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

qd il chante chicken in the corn ça sonne imitation poulet. Très bien, qt à toi tu devrais essayer le taisho koto, c'est pas cher(au japon) et ça permet à tout un chacun de jouer même des trucs surprenants, existe à une ou deux ou quatre cordes, mais il n'y a pas d'accord comme à la gt. Si tu vas au japon achètes en deux je prends l'autre
https://www.youtube.com/watch?v=DZHmSDFViLo

Pol Dodu a dit…

Version très intéressante d'Alifib. Tu me l'avais fait découvrir il y a quelques temps déjà.
Si on se met tous les deux à cet instrument, ça fera des kotos champenois...

Bernard a dit…

Je l’avais oubliée, cette vidéo-là. :) Merci de m’avoir fait revivre un si bon souvenir. J’aimerais bien voir ce que cela donnerait sur une guitare à six cordes. :)