16 avril 2008

GERARD PALAPRAT : Ô France


Acquis sur le vide-grenier de Tours-sur-Marne le 6 avril 2008
Réf : CBS 5790 -- Edité par CBS en France en 1977
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Ô France -/- Un wagon de souvenirs

Ça fait longtemps que je prévoyais de parler d'un disque de Gérard Palaprat ici, mais jusqu'à présent je n'avais pas réussi à me décider, entre le choix évident, le 45 tours tube Pour la fin du monde / Svasti, que nous avions à la maison et dont mon frère et moi aimions beaucoup les deux faces, et des choix plus exotiques tels que Dostoïevsky (avec Gérard sans barbe sur la pochette, mais en superbe pancho orange et bleu), Sais-tu ces grands voyages (Gérard en bottes jaunes assis dans une épave), Il était écrit (pochette à l'aérographe : toutes les pochettes sont visibles ici), ou Tu comprends (pour la photo de pochette montrant Gérard jouant du sitar et surtout pour la face B, Et Dieu viendra jouer des tablas).
Finalement, c'est ce deux titres qui a le premier les honneurs de Blogonzeureux!. J'ai pourtant failli le laisser passer, sur ce vide-grenier frisquet comme presque tous ceux de ce début de saison, vu qu'il est tardif et que sa pochette fait un peu peur, mais j'ai eu la bonne idée de le retourner et le crédit pour la composition de la musique de la face A attribué à Tom Waits (!) m'a suffisamment intrigué pour que j'investisse 20 centimes dessus.

Réglons d'abord son compte au disque lui-même. Avec un titre et une pochette pareille, j'avais raison d'avoir peur.
Ô France est effectivement une ode à la France, la France éternelle, la France des villes et surtout des champs (celle, floue devant laquelle Gérard pose : une ferme du retour à la terre pas rénovée, les pieds dans la boue et le purin). La France de Michel Sardou, quoi, celle qui demande à l'Orchestre de la Garde Républicaine de jouer des airs de Rika Zaraï dans la cour de l'Elysée en l'honneur du Premier Ministre israëlien (source : Le Canard Enchaîné d'aujourd'hui) et celle qui refuse d'obtempérer à de diktat.
Un wagon de souvenirs a le mince avantage d'être plus entraînante. On est plus près de chez Gérard Lenorman que de chez Sardou : "Ma mémoire est un oiseau qui vole dans ma tête, qui m'entraîne et me fait refaire ma vie en marche arrière"...

Reste cette question de la reprise d'une musique de Tom Waits. En 1977, et encore maintenant, Tom Waits n'était pas des plus populaires en France, il s'agit donc d'un choix de composition assez pointu.
Comme je n'ai pas de disque de cette première période de Tom Waits, il a fallu que je mène une petite enquête (avec l'aide de la Médiathèque) pour identifier cette composition.
Il s'agit en fait de Tom Traubert's blues (Four sheets to the wind in Copenhagen), le titre qui ouvrait l'album paru l'année précédente, Small change. Cette chanson est l'une des plus connues des débuts de Tom Waits. Pendant longtemps, il la jouait en clôture de ses concerts.
Elle est aussi réputée pour incorporer des extraits de Waltzing Matilda, une chanson qui est à peu de choses près l'hymne national officieux de l'Australie. J'imagine du coup que c'est aussi en référence à cette chanson le premier mouvement du Street hassle de Lou Reed s'intitule Waltzing Matilda.

Quant à Gérard Palaprat, il est toujours actif. Il est annoncé sur le plateau de Vivement Dimanche de Michel Drucker pour le 4 mai prochain. Allez, tiens, je parie qu'il y sera question de Mai 68, de Hair et du Tibet...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

chic Palaprat est à l'honneur, on sent Lenorman arriver à la corde suivi de près par daniel Guichard, lui même talonné par michel Delpech casaque jaune toque rayée, tout ça dans la dernière partante....Tout de même quel beau pays la france. Quant à tom Waits c'est qui çui là? Un tuyau crevé sans doute? ph

NWA a dit…

Sans doute le seul chanteur francais a avoir repris un tube de david bowie..

joni swink a dit…

Tiens c'est drôle, je fais une fixette sur Gérard Palaprat ces temps-ci. Pas trop d'argent et en manque de vinyl, je me suis mis à traîner dans les dépôts-ventes et là, Gérard demeure incontournable!
« Un Homme A Disparu Dans Le Ciel », sa cover du Space Oddity de Bowie avec intro/compte à rebours en russe me met en joie bien que je n’ai toujours pas bien compris sur quel disque elle figurait à l’origine. « Le Grand Bateau » au contraire, me fait mystérieusement en venir aux larmes ! ?!
Faudrait pas pour autant oublier Alain Kan (désormais réédité), repreneur en chef du Thin White Duke : « Life On Mars », « Suffragette City » voire même les titres que Bowie reprenait, « It Ain’t Easy ».
Voui voui. J‘pensais plutôt laisser un comment sur les Bongos, Patrik Fitzgerald ou Giant Sand …La faute à Gérrraaaard !

Unknown a dit…

La version de Palaprat est sans aucune comparaison avec celle de Bowie. J'ai découvert la version "française" dans la piste fantome de paris dernière. Je ne savais pas de qui c'était. Je suis tombé sur le cul quand j'ai appris que c'était un vieux morceaux des années 70.
Tout d'abord la version de Bowie a pris un sacré coup de vieux (désolé pour les fanas). Et puis la version de Palaprat est beaucoup plus raffiné, plus propre et plus efficace, on s'y croirait dans cette boite de conserve.