04 août 2008

LES BREASTFEEDERS : Les matins de grands soirs


Offert par la médiathèque d'Epernay le 1er juillet 2008
Réf : BTFCD008 -- Edité par Blow The Fuse au Canada en 2006
Support : CD 12 cm
14 titres

Après avoir enfin connu la gloire fin 2007 avec le premier prix du blind-test de l'Espace Musique de la Médiathèque d'Epernay, j'ai obtenu au mois de juin une honorable 6e place lors de la dernière édition de ce petit jeu, sur le thème des tubes de l'été (j'ai plutôt bien reconnu les tubes mais je me suis planté pour les dater à l'année près sauf, l'honneur est sauf, pour Good vibrations et Rockollection...!).
En plus d'un tee-shirt, j'ai eu à sélectionner pour mon lot un CD parmi une quinzaine et j'ai choisi ce deuxième album des Breastfeeders, parce que j'avais déjà eu l'occasion d'écouter quelques MP3s de leurs chansons, attiré que j'avais été par les titres en français, et qu'elles m'avaient suffisamment plu pour que je les conserve.
Le plus étonnant dans ce groupe québéquois, c'est d'ailleurs qu'il ait choisi un patronyme qui, à part l'article, est anglo-saxon. A part ça, tous chez eux est en français, notamment toutes les paroles de tous leurs titres et le livret de leur CD. The Allaittants à la place des Breastfeeders, ça n'aurait peut-être pas bien sonné mais The Haletants leur aurait convenu parfaitement, tellement le rythme frénétique de ce disque de rock'n'roll ne se relâche quasiment pas d'un bout à l'autre. En tout cas, cet album est le genre de disque à faire écouter à tous ces groupes francophones qui racontent à longueur d'interview qu'ils font des paroles en anglais parce que c'est la langue du rock et que le français sonne mal sur cette musique.
A l'inverse de mon petit jeu habituel, qui est de chercher à adapter en français des titres ou des paroles de chansons, je me retrouve avec Les Breastfeeders à faire l'inverse : Les matins de grands soirs aurait pu donner Hard nights' mornings, Tu n'es pas mon chien semble faire écho à I wanna be your dog et Septembre sous la pluie, qui est une chanson originale, ne peut qu'évoquer September in the rain de Dinah Washington.
Le groupe est souvent décrit comme un mélange de garage rock et de yéyé. Je dirais que la proportion de yéyé est bien moins importante que chez les Wampas, par exemple, même si la présence d'un gars et d'une fille au chant renforce cette impression. Mais du rock, c'en est bien, avec des titres qui s'enchaînent de façon implacable. J'aime beaucoup la séquence des premiers titres Viens avec moi / Chanson pour destinée / Funny funiculaire / Tout va mieux pour le mieux dans le pire des mondes mais, n'étant pas au fond de moi un vrai rocker, comme me l'a souvent fait remarquer Phil Sex, j'ai tendance à préférer des titres un peu plus bizarres, comme En dansant le yah!, Septembre sous la pluie avec sa cornemuse ou Où allez-vous si vite ? avec ses couplets un peu plus lents qui me font penser à Elli et Jacno (Les Breastfeeders ont repris Amoureux solitaires sur leur premier album), ce qui est étonnant car le refrain de la chanson d'avant ("Qui a deux femmes perd son âme") venait justement de me faire penser à la maxime attachée au film d'Eric Rohmer Les nuits de la pleine lune, dont la musique était justement signée Elli et Jacno !
Reste qu'il est évident qu'un disque en studio ne rend pas pleinement justice à un groupe au son aussi rock. Reste à les attraper en concert lors de leur prochaine tournée par chez nous et, en attendant, à écouter ce concert diffusé par Radio 3 au Canada.

1 commentaire:

Pol Dodu a dit…

Une collaboration inattendue entre des gesn qu'on aiment bien qui est une réussite : sur leur troisième album "Dans la gueule des jours", qui vient de sortir, Les Breastfeeders interprètent une composition originale d'Etienne Charry, "Manteau de froid", qu'on peut écouter sur son site.