08 février 2009

DOGBOWL : Follow my roving eyeball


Acquis je ne sais plus trop comment dans la première moitié des années 2000
Réf : VISA 4410 -- Edité par Lithium en France en 1998 -- Echantillon promotionnel interdit à la vente
Support : CD 12 cm
Titres : Follow my roving eyeball -/- The president was shot

J'avais vu l'annonce dans le programme de La Cartonnerie du projet Vortex #1, un "sabotage en direct" de la salle rock de Reims pendant trois jours, dont l'idée me rappelait la prise de contrôle de Libération par Bazooka à la fin des années 70, et ça ma paraissait intéressant. Mais, quand Aline m'a tendu le programme complet à la Médiathèque et que j'ai aperçu sur la couverture la mention de la participation de Michel Cloup à la programmation artistique, ma réaction a été immédiate : il a peut-être invité Dogbowl. Et Bingo ! Dogbowl figure bien dans la programmation du vendredi 20 février de Vortex #1. Je ne suis pas devin mais simplement, depuis que Dogbowl a dit au-revoir à la France avant de retourner à New-York, lors d'un concert à la Guinguette Pirate à Paris le 28 août 2002, il n'est revenu jouer par chez nous que deux fois à ma connaissance, pour une performance-concert à Poitiers le 26 mars 2005 et un concert à Toulouse le 24 juillet 2006, et à chaque fois c'était à l'invitation et en collaboration avec Michel Cloup, une collaboration entre Dogbowl et Cloup qui remonte au moins à 1995 et au double 45 tours en commun de Dogbowl et Peter Parker Experience pour le Lithium Singles Club.
C'est donc avec une grande joie que je m'apprête à revoir Dogbowl en concert après un intervalle de plus de six ans, pour ce qui sera au minimum son quatrième concert à Reims (programmé notamment par Rodolphe Rouchausse à chaque fois), le dernier en date ayant eu lieu au bar de La Comédie, accompagné par Poney, avec notamment une reprise mémorable de The day my baby gave me a surprise de Devo.
Cet événement me donne l'occasion de me replonger dans mes disques de Dogbowl et d'en extraire ce single hors-commerce de 1998, diffusé pour soutenir la sortie de The Zeppelin record, qui montre, après ceux de Perio, que Lithium investissait beaucoup dans ses disques promotionnels, puisqu'on a droit ici à une illustration inédite pour chacune des chansons.
Je ne sais plus précisément comment je suis rentré en possession de ce disque. Je suis presque certain de ne pas l'avoir acheté. Le plus probable est que c'est un bon copain qui me l'a offert parce qu'il savait que j'étais fan de Dogbowl (Merci ! C'est une superbe pièce !). L'autre option étant que je l'ai gagné avec un lot complet de disques promos en répondant bien lors d'un blind-test organisé par La Radio Primitive dans un bar rémois.
Dogbowl n'a sorti que deux albums chez Lithium mais, outre que ce sont deux disques excellents, parmi ses meilleurs, ce sont des disques pivots dans sa discographie qui s'étend désormais sur trois décennies : Cigars, guitars and topless bars est l'album live euphorique, enregistré à New-York avec son groupe américain, qui clôt parfaitement la première période américaine de Dogbowl chez Shimmy Disc. A l'inverse, The Zeppelin record est l'album studio sophistiqué enregistré en France, celui pour lequel Dogbowl a bénéficié du plus gros budget, qui constitue une parfaite introduction aux disques suivants, enregistrés en solo à la maison. Et puis, comme ces deux disques ont été bien distribués en France, ce sont ceux sur lesquels vous avez le plus de chance de tomber, avec l'excellent Best of Dogbowl vol. 2, sorti par 62TV, qui couvre tout son parcours jusqu'à 2001.
Dans une interview de 2002 avec Philippe Dumez pour la revue Jade, Dogbowl revient sur le non-succès du Zeppelin record, et notamment sur le fait qu'il n'était pas d'accord avec son label pour le choix de Follow my roving eyeball comme single. Il se demande si son propre choix Womanizer n'aurait pas encore moins aidé l'album à se vendre. D'abord, précisons qu'il est question d'un single qui, à ma connaissance, n'a même jamais été commercialisé ! Et puis, autant The Zeppelin record est un disque excellent de bout en bout, autant j'ai bien l'impression qu'il ne contient aucun single pop évident. Womanizer, lent et pointant à plus de sept minutes, aurait nécessité de bons coups de ciseaux. Follow my roving eyeball, avec son plantage en cours de prise, était un choix courageux avec un refrain assez accrocheur. Personnellement, j'aurais peut-être opté pour Electric eel merry-go-round, Basketball girl #5 ou bien Fly. Peggietta aurait aussi pu faire l'affaire mais c'est Kiss-Kiss la chanteuse principale et ça la fout mal pour promouvoir un album de Dogbowl.
En tout cas, les deux titres de ce single reflètent bien les deux types de sessions d'enregistrement qui ont produit The Zeppelin record.
Follow my roving eyeball a été enregistré au Studio de la Seine avec Dominique Depret à la guitare, Boris Declerck à la basse (de Holden tous les deux) et le fidèle Race Age à la batterie et aux percussions. L'interprétation musicale est des plus délicates. Comme c'est le cas à plusieurs reprises dans cet album d'un new-yorkais à Paris, il est question de New-York dans cette chanson, d'un sentiment d'été, du bord de mer, de "suivre mon oeil égrillard jusqu'à ce que nos langues entrent en collision".
The president was shot fait partie des titres du disques enregistrés en solo par Dogbowl au Lutecia Garden Studio à Clamart. Les paroles sont comme une nouvelle, un peu comme pour Hot day in Waco, dans laquelle le protagoniste raconte comment il a assassiné le président des Etats-Unis, avant de se retrouver à Las Vegas dans une chambre d'hôtel avec une prostituée qui éclate en sanglots quand elle apprend la nouvelle de l'assassinat car elle trouve cela impoli qu'on lui ait tiré dans l'oeil. On pense bien sûr à l'assassinat de Kennedy, mais comme il est question de CNN, cela rend la chanson contemporaine. Dogbowl s'était beaucoup mobilisé contre la réélection de W. Bush, et s'est réjoui de l'élection d'Obama. Je l'imagine mal interpréter ce titre à Reims, des fois qu'il se révèle prémonitoire...!

Nous sommes partout est le site du projet Vortex #1.
The Zeppelin record, mais aussi Live on WFMU et The best of Dogbowl vol. 2 sont en écoute chez MusicMe.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

petit souvenir ému... j'ai jamais vu le gars en concert mais sont Live on WFMU reste un excellent souvenir, je vais me le repasser, tiens !