30 octobre 2016

EPSYLON : Epsylon


Acquis neuf à Paris vers la fin des années 1980
Réf : MAD 2011 -- Édité par Devil's Records en France en 1985
Support : 33 tours 30 cm
9 titres

Voici le premier disque sur lequel on trouve un membre de ma famille.
Euh, en fait non. En y réfléchissant je me souviens qu'avant ça il y en a eu au moins un autre, mais on va dire qu'on va garder le mini-33 tours des chorales A Cœur Joie de Chalons-sur-Marne pour une autre occasion !
Donc, mon frère Eric, dit Souris, était l'un des guitaristes d'Epsylon. Et pourtant, au moment de sa sortie, je n'ai pas acheté ce disque et je crois bien que je ne l'ai même pas écouté. Ce n'est pas que je ne soutenais pas le projet (j'étais aux premières loges depuis le tout début de l'intérêt de mon frère pour la guitare, puisque je lui avais refilé ma guitare acoustique, avant qu'il achète une copie japonaise de Gibson SG et forme ses premiers groupes avec les copains du quartier des Grévières), mais je savais que la musique, du hard-rock, ne serait pas ma tasse de thé.
Quelques années plus tard, je suis tombé sur cet album déstocké à 10 francs dans une boutique parisienne, et là j'en ai pris un pour compléter ma collection, quand même, et j'ai aussi trouvé, en vide-grenier je crois, un exemplaire du deuxième et dernier album d'Epsylon, Second round.
Le moins qu'on puisse dire c'est qu'Epsylon, groupe amateur fondé en 1979 par Fred Rochette à Vitry-le-François, a su se donner les moyens pour réaliser ce rêve de sortir un album, sur un label indépendant, certes, mais renommé dans le genre (Devil's Records, distribué par Madrigal, a notamment édité des disques d'Attentat Rock, Sortilège et Vulcain), avec même un duo de managers mentionné sur la pochette.
Avant ça, ils avaient continuellement fait preuve d'inventivité et de passion pour se développer, se procurant un local de répétition sous le marché couvert de Vitry, inondant Châlons d'affiches imprimées au boulot à l'usine de papier peint, ou fabriquant leurs propres effets pyrotechniques avec des tubes de métal et de la poudre, au risque de brûler les (longs) cheveux des fans et des membres du groupe ou de crever un œil (ou pire), comme lorsqu'un fumigène trop chargé est parti comme une balle en direction du public.
J'ai récemment eu l'occasion de réécouter Epsylon (Je ne mets pas de liens, mais l'album est disponible en téléchargement gratuit sur le site très complet dédié par Geanne à Epsylon). Le hard-rock n'est toujours pas ma tasse de thé et ne le sera probablement jamais, mais j'ai été surpris, dès l'intro du premier titre Le talisman, par la qualité du son de ce disque, enregistré sûrement sans trop de budget à Gumery dans l'Aube. J'aime notamment bien les guitares de Moi le fou mais, comme toujours avec le heavy metal, j'ai du mal avec le chant assez haut perché.
J'ai vu Epsylon en concert au moins une fois, le samedi 26 février 1983 à la MJC Verbeau, celle de notre quartier d'enfance, où nous avons suivi de nombreuses activités. Celle aussi qui organisait nos premières colonies de vacances. C'était dans le cadre d'un festival malheureusement trop bien nommé Rock au poing, à l'affiche duquel il y avait également Héroïne, Haute Tension et mes potes du Ouane Brothers Band, ce qui avec Epsylon me donnait deux bonnes raisons de me déplacer.
Je n'ai plus trop de souvenir de la prestation d'Epsylon, mais j'en garde un, cuisant, de la soirée.
J'étais venu de la rue Saint-Loup avec mon vélo du moment, qui se trouvait être celui offert dans les années cinquante à ma Maman pour ses 14 ans.
Il y avait pendant toute la soirée une sale ambiance, avec une bande de babanes qui traînait dans le hall de la MJC. J'avais déjà eu affaire à eux en entrant. Peut-être bien qu'ils s'étaient moqués de mon vélo. Toujours est-il que, comme par hasard, je n'ai pas retrouvé en repartant mon vélo à la place où je l'avais laissé, avec son antivol. Je suis retourné dans la MJC pour gueuler un bon coup et espérer retrouver mon véhicule. Je n'ai jamais revu le vélo de Maman, mais j'ai été cueilli à un moment par un coup de poing en pleine figure. De tous les concerts auxquels j'ai assisté, je crois que c'est - heureusement - la seule fois que ça m'est arrivé !
Après le premier album, la formation d'Epsylon a évolué, avec l'ajout d'un clavier, un changement de chanteur et des paroles en anglais. Second round a été enregistré en Allemagne pour un autre label, mais le groupe s'est séparé peu de temps après sa sortie.
Eric a joué dans divers groupes par la suite, dont Daisy Chain et Rosy. Fred Rochette est un musicien et producteur professionnel, qui a notamment monté les groupes Fred FR et Fifty One's.
Les albums d'Epsylon n'ont jamais été réédités et, chez Discogs, ils se vendent assez cher, 30 € en moyenne pour Epsylon, et même plus de 60 € pour un exemplaire de Second round.


Eric dans Epsylon. A lire, un entretien avec Geanne.


Un reportage dans son jus de FR3 sur le rock à Vitry-le-François en 1986, avec Epsylon en vedette.

1 commentaire:

hepatman a dit…

Calamine. La vache :)