06 mai 2018

LA SEMENCE PASTORALE : La semence pastorale


Acquis par correspondance chez Mécanique Populaire en janvier 2018
Réf : NFR 001 -- Édité par Mécanique Populaire en France en 2002 -- n° 352/600
Support : CD 12 cm
Titres : Quand Jean Bête est mort, il a laissé bien des héritiers -- Vivons heureux, vivons cachés -- Le bois tordu fait le feu droit -- À pisser contre le vent, on mouille sa chemise -- Le monde est rond, qui ne sait nager va au fond

C'est Alig qui, au cours de nos discussions à propos de Easy listening (Not) m'a demandé si je connaissais Jef Benech' de Mécapop. La réponse était non, mais il ne m'a pas fallu longtemps pour aller farfouiller sur le site du label pour le découvrir. J'ai vu que Mécanique Populaire avait produit plusieurs disques de ou autour de la musique de deux groupes importants pour moi, Legendary Pink Döts et Ptôse Production. Family Fodder avec une version de Gorgon Zola's baby a notamment participé à la compilation de reprise intégrale de l'album Asylum de Legendary Pink Döts (Creatio ex materia #1).
Pour ma part, j'ai assez vite été attiré par le disque de La Semence Pastorale. Un nom de groupe et des titres en français, une présentation recherchée (une boite cartonnée en forme de cadre dans laquelle on peut choisir son image de pochette parmi les 5 illustrations/collages illustrant les 5 morceaux), et un concept présenté comme tordu mais d'autant plus alléchant : "Un nain toréador qui prêche la bonne parole en utilisant de vieux proverbes français" !
J'ai écouté le premier titre pour assurer ma décision, mais c'était superflu car j'étais déjà quasiment convaincu, et j'ai aussitôt commandé le CD.
La Semence Pastorale, c'est l'un des nombreux projets musicaux de Jef Benech' (bouche et un peu de guitare), ici principalement associé à Pascal Tremolo (guitare dans tous ses états), qui ont fait appel pour l'occasion à cinq musiciens solistes (cornet, hautbois, saxophone, flûte à bec, accordéon).
Ce fut l'une des trois premières productions du label et ce ne fut pas facile, comme Jef l'explique dans un entretien pour Oksküre Mag : "Suite à une opportunité familiale, pensant naïvement que je serais choyé, j’ai finalement opté pour l’imprimerie et une édition assez conséquente de 600 exemplaires pour ces 3 CDs sous la forme de coffrets assez luxueux. Mais ce choix s’est révélé être une épreuve particulièrement éprouvante car j’ai mis un an et demi à récupérer les pochettes et livrets. L’imprimeur avait (entre autre) tout simplement oublié d’imprimer l’encre noire sur les documents. Difficile à imaginer n’est-ce pas ? J’ai dû terminer le travail chez un autre imprimeur… Cela m’a mis totalement sur la paille financièrement et surtout j’étais complètement abattu et désenchanté au point de ne même pas être capable d’assurer la promotion des disques…".
Musicalement, le disque s'est avéré à la hauteur de mes attentes, dès les premières notes. Quand Jean Bête est mort, il a laissé bien des héritiers est  une sorte de reggae paysan boiteux, comme j'imagine Albert Marcœur pourrait en produire. Assez fou donc, mais pas autant que les vocaux, très étranges, et ça sur toute la longueur du disque. Ils m'ont fait penser tour à tour à Sieur & Dame et à l'ami L'Incohérent de L'Opération Kangourou, mais en fait ça ne ressemble à rien de connu et c'est complètement inintelligible.
L'explication de ces bizarreries nous est fournie par Miss Ming, l'auteur des paroles, qui enregistre aussi sous le nom de Candy Rainbow. Dans un entretien pour Panic Goldfish, elle revient sur sa participation à ce projet : "Ma première touche était d’écrire pour Jef Benech des textes dans plusieurs langues réécrits srevne (envers)". C'était donc ça ! Si le chant sonne aussi bizarre, c'est que les paroles sont du "srevne", un peu à l'image de la Zorglangue de Zorglub dans Spirou et Fantasio.
Les quatre titres suivants sont tout aussi entraînants et rafraîchissants que le premier. Les 17 minutes que dure le disque passent très vite et on en vient vite à regretter que cette semence n'ait pas produit d'autres récoltes.

La semence pastorale est toujours disponible à la vente chez Mécapop.

1 commentaire:

debout a dit…

Le nom fait surtout penser à un film évangéliste porno... ce qui est déjà une rareté en soi !