27 mai 2014

MICHEL POLNAREFF : Fame a la mode


Acquis neuf soldé dans la Marne dans les années 1980
Réf : 10.718 -- Edité par Atlantic en France en 1976
Support : 45 tours 17 cm
Titres : Fame a la mode -/- Wandering man

Voici le deuxième disque chroniqué pour marquer la parution de mon livre Lewis Furey : Joue-moi un tango.


Le premier album de Lewis Furey est sorti en 1975. Certains de ses titres sont passés à la radio en France, notamment Hustler's tango dans l'émission Poste restante de Jean-Bernard Hebey sur RTL, mais nombreux sont ceux qui, sans le savoir, ont entendu pour la toute première fois la voix de Lewis Furey lorsqu'ils ont écouté Fame a la mode de Michel Polnareff. Fame a la mode, c'est d'abord un album de 1975 avec une pochette assez horrible (un coeur tout rose avec un casque audio branché dessus), dont l'objectif affiché était de percer sur le marché américain. Pour cela, Polnareff et son label Atlantic ont mis le paquet : paroles entièrement en anglais, signées pour la plupart par Jacob Brackman, qui a beaucoup écrit pour Paul Simon, et participation d'une brochette de pointures à l'enregistrement, comme Steve Cropper, Lee Ritenour, Jim Keltner et Jennifer Warnes. L'objectif de succès aux Etats-Unis n'a pas vraiment été atteint par ce disque. En fait, c'est l'année suivante avec un titre disco pour la bande originale du film Lipstick que Polnareff a plutôt réussi son coup.
En France, le succès a dû être modeste à l'aune de ses nombreux tubes, mais le disque a quand même été bien diffusé. D'ailleurs, le jour où j'ai appris que Lewis Furey figurait dessus, il ne m'a pas fallu longtemps pour trouver un copain pour me prêter l'album, que je n'ai jamais acheté, du coup. Par contre, j'ai pris le 45 tours quand je l'ai trouvé soldé à 5 francs quelques années plus tard, car c'est sur sa face A que Lewis Furey, crédité aux choeurs sur l'album dans son ensemble, est présent de la façon la plus significative.
Fame a la mode, comme son titre l'indique, est une chanson sur l'insoutenable difficulté d'être une vedette dans l'impitoyable société du spectacle, celle de la vie en tournée, des responsabilités, des cachets pas toujours payés, celle où, on le sait, "The show must go on".
Je me moque un peu des paroles, mais en fait j'aime bien Fame a la mode, surtout parce que le chant de Lewis Furey contraste très bien avec celui de Polnareff pour ses deux interventions en tant que "The show". La dynamique est très bonne, sa voix chaude est bien reconnaissable. Simplement, quand il est question de "Too much caffeine and too much nicotine", on se dit, vu le sujet et même sans avoir l'esprit mal placé, qu'il faut comprendre qu'il est question d'autres substances en -ine. Michel Polnareff fait une intervention intéressante aux "cuivres humains" sur la fin. Musicalement, la production n'est pas très éloignée de celle du second album de Lewis Furey, The humours of....
Je ne sais pas précisément comment Lewis Furey s'est retrouvé à participer à ce disque. A cette époque, les managers de Furey, impliqués dans la production de films et le management d'acteurs, avaient leurs bureaux à Los Angeles, tout comme son label A & M, et il s'est mis à séjourner et à y travailler régulièrement. C'est là que les deux hommes ont dû faire connaissance, comme c'est évoqué dans un grand article sur Lewis Furey publié en 1975 par Andy Warhol's Interview, qui avait dépêché pour l'occasion Peter Lester à Montréal. La collaboration pour ce disque n'y est pas mentionnée, mais Lewis indique qu'il n'arrêtait pas de tomber sur lui à Los Angeles, chez Petroni notamment. On peut aussi noter deux points de rapprochement entre eux, qui ont tous les deux collaboré d'une part avec Jean-Claude Vannier et d'autre part avec le canadien David Foster qui, en 1976, a arrangé plusieurs titres de la bande originale de Lipstick et produit deux démos pour Lewis Furey.


Michel Polnareff, Fame a la mode, filmé en octobre 1975 pour RTL, extrait de l'émission japonaise du nouvel an 1976 de Polnareff.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

quelle horreur! insupportable à mes oreilles, parfois il y a du bon sens dans la vox populi: ça n'a pas eu de succès. Ph